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Esther et Athalie, Racine

Dissertation : Esther et Athalie, Racine. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  16 Février 2021  •  Dissertation  •  1 693 Mots (7 Pages)  •  618 Vues

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Dissertation sur Esther et Athalie de Racine                   LABBE                                                                                                 Mayana        2nde6        

Esther et Athalie sont-elles des pièces se réduisant uniquement au divertissement ?

        « Qu’en un lieu, qu’en un jour, un seul fait accompli, tienne jusqu’à la fin le théâtre rempli », cette citation de Nicolas Boileau illustre parfaitement les règles du mouvement littéraire dans lequel s’inscrivent Esther et Athalie : le classicisme. Ces pièces bibliques inspirées de l’Ancien Testament ont été écrites par Jean Racine au XVII siècle, à la commande de Madame de Maintenon afin d’instruire les jeunes filles de Saint-Cyr et de divertir la cour du roi. Le terme de divertissement renvoie au fait de se détourner de ce qui nous afflige, d’esquiver une réalité déplaisante pour quelque chose qui nous distrait et nous amuse. Le terme d’éducation quant à lui évoque l’action de développer des connaissances ainsi que des valeurs morales, intellectuelles…L’objet de cette étude sera donc de montrer comment Racine utilise les ressources du divertissement pour élaborer des pièces pédagogiques.

        Dans une première partie nous expliquerons en quoi ces pièces sont divertissantes en évoquant notamment la jeunesse des comédiens et des personnages, qui est susceptible d’amuser les enfants ainsi que la présence de violence et de sentiments complexes, qui retiendra plus certainement l’attention les adultes.                                                Esther et Athalie sont des pièces jouées par des jeunes filles, ce qui peut susciter un certain intérêt chez les spectateurs, enfants ou adultes, puisque la jeunesse des comédiens n’est pas souvent représentée au théâtre. Dans Esther, la présence du chœur apporte un coté original à la pièce, ce chœur est composé d’Israélites, qui sont des jeunes filles juives cachées par Esther, ce qui peut plaire aux enfants car ils se reconnaissent plus aisément en des figures enfantines. Les Israélites sont comparées par Esther à des fleurs  « Jeunes et tendres fleurs par le sort agitées » (Acte I, scène 1, vers 103), elles représentent donc une figure de pureté, de jeunesse mais aussi de fragilité. Dans Athalie, le personnage de Joas (aussi appelé Eliacin) est un jeune orphelin, héritier caché du trône de Juda suscitant un intérêt particulier car il possède une part de mystère dans la pièce ; ce personnage suscite beaucoup d’intérêt chez le jeune spectateur car il peut s’identifier à lui et à son « histoire » par le biais de son imagination.                                                                                                À travers ces deux pièces, nous pouvons observer que Racine utilise la violence ainsi que la présence de sentiments complexes chez les personnages, ce qui est plutôt destiné à un public adulte. Pour témoigner de la violence nous pouvons citer le songe d’Athalie à l’Acte II scène 5. Athalie a une vision d’horreur durant une nuit ; sa mère Jézabel  lui apparait « pompeusement parée » laissant ensuite place à un spectacle sanglant «  un horrible mélange d’os et de chairs meurtris » ces détails macabres sont davantage renforcés par l’apparition des chiens « que des chiens dévorants se disputaient entre eux », ce qui donne un caractère vorace et bestial à cette scène. Ce songe ne serait-il pas prophétique ? C’est le genre de questions que peuvent se poser les spectateurs adultes, qui cherchent à trouver le dénouement final.  Dans Esther, les sentiments amoureux entre Esther et son roi Assuérus montrent une certaine complexité dans leur relation ; en effet, dans l’Acte II à la scène 7, Esther a peur d’Assuérus, comme en témoigne son évanouissement, ce qui suscite chez Assuérus un regain de passion envers son épouse, il l’aime et est charmé par sa sensibilité « Je ne trouve qu’en vous je ne sais quelle grâce, qui me charme toujours et jamais ne me lasse ». Cependant, celui-ci ne sait pas qui elle est, nous pouvons nous demander si leur amour ne repose pas sur un mensonge. Cette question complexe suscite l’intérêt de l’adulte qui veut connaitre la réponse à cette interrogation.

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