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En quoi le dernier portrait de Nana dépasse-t-il le traitement naturaliste ?

Étude de cas : En quoi le dernier portrait de Nana dépasse-t-il le traitement naturaliste ?. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  30 Octobre 2017  •  Étude de cas  •  1 219 Mots (5 Pages)  •  1 769 Vues

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En quoi le dernier portrait de Nana dépasse-t-il le traitement naturaliste ?

Introduction

Le texte étudié est un extrait de Nana, la fin de ce roman d'Emile Zola publié en 1880. L'auteur fut très prolifique au XIXe siècle, pionnier du mouvement naturaliste. Nana, héroïne du livre, passa par une carrière de comédienne puis de prostituée de luxe, connue comme l'une des plus belles femmes de Paris. Ce passage se concentre sur la fin des souffrances atroces de la jeune femme, atteinte de la syphilis, veillées par quelques unes de ses amies à la fois fidèles et curieuses d'assister à la décomposition de cette beauté. Afin de savoir comment ce dénouement dépasse le traitement naturaliste, nous verrons dans un premier axe ce qui fait de cet extrait une œuvre naturaliste, puis nous étudierons les caractéristiques qui vont au-delà de ce traitement.

>Axe 1 – Un portrait réaliste

Introduction. Nous allons commencer par essayer de comprendre comment l'auteur place le réalisme au cœur de cette ultime description de son personnage, tout d'abord à travers l'ancrage spatio-temporel qu'il a construit. Nous verrons ensuite que les personnages présents dans la scène possèdent également un fond réaliste, fidèles à leur amie décédée sans être dénués de vice. Enfin, nous évoquerons la description presque médicale que l'auteur nous livre du corps de Nana, décrivant avec une précision crue les dégâts causés par la maladie.

[Paragraphe a] En premier lieu, l'ancrage spatio-temporel de ce dénouement confère beaucoup de son réalisme à la scène. L'auteur place son récit dans l'histoire avec précision, sous le règne de Napoléon III, bien que ceci ne soit pas directement mentionné dans cet extrait. L'héroïne succombera dans sa chambre d'hôtel sur les grands boulevards, quartier moderne de Paris assez représentatif du régime en place puisque l'aménagement de ces boulevard fut énormément transformés par Haussman, alors préfet, durant cette période. Ils seront mentionnés une fois la chambre vide, à travers un autre évènement ; en effet, la mort de Nana est mise en parallèle avec la déclaration de guerre de Napoléon III, livrée par un « grand souffle désespéré », à savoir les cris de la foule scandant « à Berlin ! » depuis le boulevard, contrastant avec la chambre vide et silencieuse uniquement occupée par le cadavre. L'ancrage spatio-temporel de cette scène est ainsi purement réaliste, avec un contexte historique précis et un décor du quotidien qui nous renseigne également sur la situation sociale de l'héroïne. On peut penser que le moment et le lieu de la mort de celle-ci dépasse la simple contextualisation, ayant une portée très symbolique et politique que nous détaillerons par la suite.

[Paragraphe b pas à écrire]

[Paragraphe c] Enfin, la description du corps de Nana se rapproche de celle d'un médecin légiste. L'accent est mis sur les détails des dégradations causées par la maladie et la décomposition, qui nous sont rapportés à travers un lexique médical : « pustules », « boutons », « purulence », « le nez suppurait », « une croûte rougeâtre », « virus »… On ne cherche absolument pas ici à glorifier ou à idéaliser le personnage, qui est au contraire presque dépersonnalisé, son corps étant présenté comme une masse informe, « un charnier, un tas d'humeur et de sang, une pelleté de chair », une chose « jetée sur un coussin », voire assimilée à une matière brute par certaines images, « boue », « moisissure », « bouillie ». La description est très organisée, partant d'un plan d'ensemble du cadavre, pour se rapprocher progressivement du visage enseveli sous la maladie, avant d'en détailler les parties en partant du haut, « un œil, celui de gauche », « l'autre, à demi ouvert », « le nez », « une joue », « la bouche », pour finir par les cheveux. L'auteur fait également appel à nos sens en évoquant l'odeur du corps qui « commençait à empoisonner la chambre. ». Ainsi, ce portrait brut et cru, passant en revue les dégâts de la syphilis méthodiquement sans réelle subjectivité, donne un aspect médical à l'évocation du corps de Nana.

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