En quoi ce texte est-il édifiant ? |
I – L’esthétique classique |
1) Le respect de la bienséance - Style classique : fascination pour les Anciens « non seulement […] mais même » (l.17-18) ; pudique, épuré : peu d’expansions du nom ; périphrases « penchant qu’elle avait d’être à lui » (l.11), « péril de le voir » (l.9), « les mêmes dispositions où elle était » (l.14) ; ambiguïté « voulait bien » (l.10)/bien vouloir
- Gravité : redondance « jamais » et « enfin » ; isotopie lexicale du poids « poids de cette retraite» (l.1), « importance » (l.2), « accablé de douleur » (l.19) (lexique de la prison), « perte » (l.2) : syllepse ; tournures restrictives « n’avait plus rien à espérer » (l.2)
| 2) L’idéal de l’honnête homme - Persévérance : « vingt fois » (l.16), adjectif numéral hyperbolique ; « il ne se rebuta point encore, et il fit tout ce qu’il put imaginer » (l.22) : adjectif indéfini « tout » + litote ; « il fit écrire […], tout fut inutile » (l.4), redondance de faire
- Langage galant : « expirer de douleur » (l.15), Nemours => monde de l’amour, antonomase ; pureté des sentiments : trois superlatifs au rythme ternaire « passion […] la mieux fondée » (l.20)
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II – Le renoncement à l’amour |
1) La quête du bonheur - Isolation : PdC apparaît que par des pronoms : redondance excessive de « elle » => physiquement inaccessible ; « celle qui lui parlait » (l.15) : expansion d’elle-même ; position de mort latente : présence cyclique du mot « retraite » (l.1/l.26) => entêtement, obstination, éternité
Arrêt du temps linéaire romanesque - PdC hors du temps : « renoncer pour jamais » (l.7-8), « elle ne reviendrait jamais » (l.5-6) ; déification de la PdC : « vertus inimitables » (l.28, ) rigidité d’esprit « occupations plus saintes […] les plus austères » (l.26-27), comparaison, gradation, superlatif
PdC incompréhensible, inhumaine, inatteignable, égoïste ? | 2) Les valeurs - Fidélité : recherche d’une stabilité morale, d’un mode de vie linéaire, « [ces choses] celles de l’autre vie » (l.13), PdC tournée vers les promesses faites à son mari et sa mère ; maîtrise de soi : « exemples de vertus inimitables » (l.28)
- Renoncement : « le désir de le voir dans les mêmes dispositions où elle était » (l.14) : paradoxe, engagement de se désengager, moyen désespéré de retrouver une complicité ; « les autre choses du mondes […] si indifférentes » (l.12) : résignation à l’amour terrestre
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III – Le bouleversement des codes |
1) L’amour destructeur - Guerre, métaphore de l’amour : schéma médiéval classique « aller à des bains » (l.6-7) : stratégie pour déjouer le siège ; registre épique : « tout en usage » (l.3), amplification, réseau antithétique entre rien et tout ; passion hyperbolique « extrêmement » (l.7), adverbe d’intensité
- Souffrance : redoublement synonymique « troublée et surprise » (l.7), trouble, surprises = désordres menaçants // bonheur ; « péril de le voir » (l.9) « penchant qu’elle avait d’être à lui » (l.11-12), flétrissure des vertus ; Duc : répétition « douleur » l.15 et l.24 ; actions stériles « toutes sortes d’espérances » (l.20), portée totalisante
| 2) L’amour extinguible - Chute : polyptote voir : « vit » (l.2 et 4) ; « le vidame la vit » (allitération) (l.5) => neutralisation de la vue ; « non seulement […] conversation. » (l.17-18) => fin de la communication ; chute sonore : « il fit écrire […], tout fut inutile » (l.4), accroissement syllabique
- Flamme de l’amour : expression topique « le temps et l’absence ralentirent sa douleur et éteignirent sa passions » (l.23-24)
« L’amour s’éteint, les portes du couvent se ferment, le roman s’achève. Toutes les possibilités d’intrigue se ferment. » – GRIMAUD, 2019 |