Ecriture d'invention (16/16) au devoir 4 de français CNED 1ère
TD : Ecriture d'invention (16/16) au devoir 4 de français CNED 1ère. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar CRGsidone • 25 Février 2017 • TD • 487 Mots (2 Pages) • 1 028 Vues
A l'instant précis où je repose la tasse sur la soucoupe de porcelaine blanche avec un tintement familier, celui-ci est recouvert par un crissement de pneus sur les graviers de la cour.
La position de la fenêtre entrouvert de la salle à manger m'empêche d'identifier les occupants de la Fiat bleu Roi qui vient de s'arrêter. Malgré les reflets du soleil qui blanchissent les carreaux et en révèlent la saleté, je reconnais A..., mon épouse, accompagnée d'un homme.
Ils ont ouvert leur portière d'un même mouvement. Et, au lieu de se diriger d'emblée vers la porte d'entrée, ils marchent l'un vers l'autre.
Elle, balançant, comme joyeusement, un paquet ridiculement petit qu'elle tient par la ficelle.
Il dit quelque chose; elle éclate de rire, avec le léger mouvement de tête en arrière que je lui connais.
Imperceptiblement, l'homme accompagne ce mouvement en se penchant en avant; son rire, sonore, s'accorde avec celui de ma femme. Dans le mouvement qui suit, l'inconnu précède A..., qu'il dissimule ainsi à ma vue.
Sa silhouette massive est enfermée dans le quadrillages des carreaux de la fenêtre, découpant ainsi son corps en différentes zones.
Qui est-il donc?
Il n'appartient pas au cercle de nos relations communes.
Un collègue de bureau ?
Peur probable : il se serait contenté de la déposer et serait parti dans l'instant.
Oui, peut-être s'agit là finalement d'un de ses collègues. Mais plus proche, plus intime, sans doute.
Il faut du temps pour atteindre l'harmonie que dégagent chacun de leurs gestes, leurs regards, jusqu'à cette impression que l'homme, à chaque instant, entoure la femme de toute son attention.
On les verrait tout deux, l'un avec l'autre, qu'on les croirait mariés.
Quoi que je doute que A... et moi ayons jamais donné à voir ce à quoi j'assiste en ce moment.
La scène, à présent, se déroule au ralenti, je vois, mon regard décompose, enregistre chaque détail, sans que pour autant je comprenne ce qui se passe.
Mais si je veux comprendre le sens de tout cela, il me faut sortir de l'espace étroit de cette cour et reconsidérer mon existence avec A... ces derniers mois, repérer ses absences, ses retards, ses airs de n'être pas là au cœur même des conversations, ses joies, aussi, dont, du coup, je ne serais plus à l'origine.
Il faudrait que je remonte jusqu'au point précis où j'ai pu sentir dans son attitude la présence d'une distance, d'une indifférence.
Mais, je n'ignore pas que, souvent, les amants sont bien capables de dissimuler leurs rendez-vous dans la trame du quotidien, dans les interstices qu'offre l'emploi du temps d'une journée.
Mais certains signes ne trompent pas, même si une partie de moi tente d'occulter ces preuves. Un maquillage plus souligné, le parfum mis avec davantage d'insistance, pour plaire, ou pour en dissimuler un autre, ce
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