Dom Juan, scène 1, Molière
Fiche : Dom Juan, scène 1, Molière. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar lolitarety • 21 Avril 2017 • Fiche • 993 Mots (4 Pages) • 677 Vues
Dom Juan, acte I, scène 1
La troupe de Monsieur, le frère du roi, que dirige Molière, triomphe à Versailles en 1664. Le dramaturge offre aux Plaisirs de l’Ile Enchantée les 3 premiers actes de Tartuffe. Mais le parti dévot monte une cabale contre Tartuffe qui devait être donné durant la saison d’hiver au théâtre du Palais royal. Molière doit à la hâte composer une nouvelle pièce à laquelle il songeait depuis longtemps. Il choisit un sujet en vogue à l’époque où se répand dans la noblesse l’esprit corrosif du libertinage : ce sera Don Juan.
La scène d’exposition commence grâce à un dialogue entre Sganarelle et Gusman et le spectateur prend connaissance des ficelles de l’intrigue. Don Juan, toujours engagé par les dons du mariage à mystérieusement quitter la maison de Dona Elvire. Sganarelle essaye de comprendre. Cette entrée en matière permet au valet de décrire Don Juan dans la 2ème tirade qui clos la scène 1.
LECTURE + Annonce de plan
I/ Une présentation du héros
- Un impie : un libertin de pensée
- Sganarelle est choqué par l’impiété de son maître : « ciel » et « enfer » (religion), « loup-garou » (superstition).
- Attitude du libertin : Cette attitude passe pour provoquante, intolérante. Le châtiment divin est annoncé : « courroux du ciel l’accable ».
- Un débauché : un libertin de mœurs
- Il proclame être libre dans une vie morale,
- Il aime la débauche dont le plaisir est accru par la conscience de transgresser les principes religieux et morales,
- Il se moque des règles sociales et « ferme oreilles à toute remontrance ».
- Les femmes sont des proies (énumération Sganarelle) et Don juan est un séducteur en perpétuelle conquête. Même le mariage ne l’arrête pas : il entre dans l’adultère (énumération Sganarelle) alors que L’Eglise est une institution sacrée ; (virginité, humilité, honneur des femmes sont les raisons pour que l’Eglise condamne l’Adultère).
- Un aristocrate
- Profitant des privilèges de son rang, de sa naissance et de sa classe. Il s’arrange une supériorité (énumération SG, « terrible ») adjectifs antéposés qui attirent l’accent « grand » et « méchant » → caractérisation intéressante et originale
- Don Juan méprise ceux qui ne réalisent pas le désir à cause de craintes, croyance « billevesées » vide de sens. Les femmes qu’il collectionne sans se soucier du mal et de l’honneur. Il devient hypocrite et séduit grâce au mariage « pour attraper les belles ». Le mot « honneur » prononcé par Sg montre des méchancetés auxquels il a du plaisir à faire souffrir les autres. L’abandon d’Elvire en est un exemple.
- Aristocrate : goût de la dépense, démesure : il ne travaille pas. Il consacre tout son tems au loisirs et la consommation des femmes. Un moment Sg le compare à un « pourceau d’Epicure » = porc = bête = désir physique.
« Sardanapale » : = volonté identique de Don Juan de s’approprier la vie de autres (indignité).
II/ Le portrait du valet
Portrait pittoresque et caricaturé par un valet à l’intelligence grossière, les préjugés et la crainte. Sg se décrit lui-même est aux antipodes de Don Juan : il s’oppose au maître. Le caractère bien révélé dans la scène d’exposition. Il est vecteur du comique.
- Le crédule
- Attachement de Sg à la religion catholique : il se montre défenseur moral, il condamne les faux mariages (« mystères sacrés »).
- Pas loin d’une superstition grossière : loup-garou / dieu, accumulation des ennemis du christianisme « chien enragé, diable, turc, hérétique » et « courroux du ciel ».
- Un poltron
- En absence de son maître, Sg fait le fier. Il répond à Gusman avec condescendance, se vante de l’intimité qu’il a avec Don Juan « je n’ai pas grande peine à le comprendre moi ».
- Il tire vanité de la surprise de son interlocuteur « tu demeures surpris et change de couleur ». Contradiction apparence courage/ aparté « lui soit fidèle en dépit que j’en ai » = malgré son dégoût, « crainte en moi », « ce que mon âme déteste ».
- La fascination du valet pour son maître
- Attirance/répulsion à l’égard du personnage commun, sorte de séduction. C’est un sujet qui alimente les paroles de SG. Il n’a pas beaucoup d’existence sans Don Juan.
III/ Un valet de comédie
Sorte de bouffon plus ou moins accentué selon les mises en scènes. Il fait par le décalge existant entre déclaration /acte.
- Le pédantisme
- Sganarelle imite son maître mais se définit comme un fin pernicieux « inter nos » et prétend sceller une complicité.
- Il est si fier du portrait qu’il fait de Don Juan qu’il se compare à un peintre « ébauche » (esquisse d’un grande œuvre).
- La verdeur populaire
- Plaisante et imagée
- Sens ironique « pèlerin »
- Burlesque « épouser à toutes mains » : domaine d’expression équestre bon pour la monte et l’élevage : Comparé à une bête
- Amplification du burlesque/ridicule : brut, mélange des tons
- Comique « enragé », « diable ». Hyperboles malgré la gravité du sujet
Conclusion :
Engagé dans une pièce au travers du regard d’un poltron bavard, le spectateur est mis en haleine. L’effet n’est pas nouveau : stratagème dramaturgique. La scène 2 présente l’entrée en scène de Don Juan. Quel visage va-t-il offrir au spectateur, prêt à la rencontre ?
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