Dissertation sur "Est-il nécessaire de s’identifier au personnage pour être captivé par un roman ?"
Dissertation : Dissertation sur "Est-il nécessaire de s’identifier au personnage pour être captivé par un roman ?". Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar manine.13 • 24 Mai 2020 • Dissertation • 1 952 Mots (8 Pages) • 829 Vues
SUJET : Est-il nécessaire de s’identifier au personnage pour être captivé par un roman ?
Illustrez les arguments de ce plan détaillé en puisant des exemples dans l’œuvre au programme et les textes du parcours associé
Lorsque Flaubert dit « Madame Bovary c’est moi », il révèle le rapport fusionnel qu’il entretient avec son personnage, centre de gravité du roman autour duquel tout tourne. De même, il est fréquent que le lecteur s’identifie au personnage du roman, qu’il suit de longues heures durant. Mais est-il forcément nécessaire de s’identifier à un personnage pour être captivé par un roman ? N’est-on pas parfois paradoxalement fasciné par un personnage repoussant, avec lequel toute identification est impossible ? En tout état de cause, l’intérêt du lecteur est-il réductible au personnage ? Nous développerons notre propos en trois parties. Nous observerons d’abord que l’identification participe indéniablement au plaisir de la lecture, nous verrons que la mise à distance avec les personnages peut être tout autant un motif d’intérêt, et enfin qu’au-delà du personnage, l’univers qui l’entoure est également très captivant.
I. Effectivement l’identification à un personnage est un plaisir pour le lecteur
a) L’identification permet au lecteur de se regarder dans le miroir :
Le lecteur ressent les émotions du personnage, il revit par là même des émotions qu’il a lui-même déjà vécues…. le roman lui parle en fait de lui et lui permet de mieux se comprendre.
En tant que lecteur le roman est plus facilement appréciable lorsqu’on se sent proche du personnage en partageant les mêmes valeurs que lui.
Le lecteur ambitieux (l’adolescence qui est la période de bascule où l’on a de nombreuses ambitions) peut se reconnaitre ainsi dans le personnage de Julien Sorel du Rouge et le Noir.
Dans ce roman, Stendhal raconte l’évolution du personnage de Julien, qui rêve de gloire pendant la période de La Restauration.
C’est pendant, les moments pensifs de Julien, qu’à notre tour, nous sommes amenés à réfléchir sur notre propre vie, sur nos propres actions, sur toutes ces choses où l’on ne réfléchit pas forcément et qui justement à travers le roman nous le permette.
Le lecteur en lisant cette œuvre se sent compris et s’intéresse inconsciemment à la suite de l’histoire puisqu’il ressent tout un tas d’émotions qui sont plaisants et donc satisfaisant dans la réflexion de sa lecture.
Son mal est compris et partagé, comme le dit Stendhal « un roman est un miroir que l’on promène sur le long chemin » ainsi il reflète les valeurs communes entre nous et le roman et donc les protagonistes.
b) L’identification est un moteur romanesque :
Lorsque le personnage éprouve des difficultés ou subit des échecs, le lecteur éprouve de l’empathie et cette empathie le pousse à poursuivre la lecture pour savoir si le personnage parviendra ou non à surmonter ses difficultés
Parfois, les personnages du roman se retrouvent face à des situations inconfortables tels que des douleurs amoureuses, des échecs, des problèmes d’argent ou encore de famille qui le mette dans un état de désespoir et de tristesse profonde, le lecteur peut ressentir de la pitié et de l’empathie mais peut également lui permettre de relativiser sur sa propre vie.
En effet lorsqu’on voit une personne dans une situation plus inconfortable que la nôtre, l’empathie humaine ressort et indirectement l’optimisation en nous se révèle encore plus forte que ce que l’on croit. Le lecteur portera alors un certain regard singulier à l’égard de ce personnage.
Cette identification au personnage du lecteur va être fondamentale pour la suite de sa lecture du roman puisqu’elle va le pousser à continuer de lire ce roman et d’aller au bout des péripéties du personnage afin de comprendre et le voir trouver des solutions pour s’en sortir.
Comme le fait Stendhal, dans le Rouge et le Noir, Julien lorsqu’il quitte son père car il est rejeté de sa famille mal aimé et rabaissé.
C’est dans ces moments-là, que le lecteur ressent cette empathie, mais également ce plaisir paradoxal : l’envie de continuer afin de connaitre l’avenir de son destin.
L’imaginer à travers les lignes d’écriture de son roman, s’élever et l’amener à une ascension sociale comme l’a fait Stendhal pour Julien, ce personnage qui prend sa revanche sur son passé familial qui était fils d’ouvrier avec peu de moyen et mal-aimé.
Il y a donc ce mélange d’empathie et de relativisation du lecteur sur sa propre vie par rapport au mal du personnage qui remonte en surface, sollicitant alors la continuation de l’œuvre.
II. Mais la distance avec un personnage est également un moyen de capter l’attention du lecteur
a) Le lecteur peut être captivé par des personnages antipathiques car ils sont mystérieux et exercent sur lui la fascination de l’interdit
Il y a des lecteurs qui au contraire, vont apprécier le roman, non en s’identifiant au personnage mais en découvrant l’inconnu et l’interdit d’autrui.
Le fait de s’ouvrir à de nouveaux horizons, va lui permettre d’être captiver pleinement dans le roman à travers des personnages différents d’eux, c’est un enrichissement personnel.
Ces personnages antipathiques et donc différents de ce que l’on peut percevoir habituellement peuvent nous amener à réfléchir, à s’ouvrir un peu plus, ou encore de se remettre en question et de nous éclairer nous même à travers ces personnages.
Comme le fait si bien Camus, dans l’étranger, à travers le personnage de Meursault et l’absurdité des hommes qu’il dénonce.
La première approche qu’à le lecteur avec Meursault, est repoussante puisque ce personnage ressent aucune émotion par rapport au décès de sa mère, il est complétement
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