Dissertation personnage romanesque

Dissertation

Sujet : Pour nous intéresser, le personnage romanesque doit-il peu ou prou nous ressembler ?

Après du timides débuts durant le Moyen Age, ce n’est qu’au XIXe siècle que le roman connaît son âge d’or. Il devient alors reconnu comme un genre à part entière, notamment grâce à de très célèbres auteurs tels que Victor Hugo, Emile Zola ou encore Stendhal. Long récit en prose, le roman met en scène les aventures plus ou moins vraisemblables de personnages d’encre et de papier, qui au fur et à mesure de la lecture, acquièrent une certaine présence auprès du lecteur. Les personnages possèdent alors un caractère, des sentiments, des idéaux, qui leur confèrent une existence propre. Nous allons ainsi nous pencher sur ce lien entre le lecteur et le personnage romanesque, et plus précisément à l’intérêt qu’est porté à ce dernier. Car si le personnage doit ressembler au lecteur pour l’intéresser, cette ressemblance n’est peut-être pas toujours nécessaire.

En effet, je pense qu’il est nécessaire en tant que lecteur, que nous partageons au moins quelques points communs avec ce personnage.

Un premier rapprochement peut se faire lorsque le héros possède les mêmes traits et caractéristiques physiques ou le même âge, ce qui va contribuer à créer une connexion immédiate. Yves Grevet dans sa trilogie Méto, met en scène des adolescents qui vivent dans la Maison, un endroit dans lequel ils sont totalement isolés du monde extérieur. Et bien que ce lieu et les règles sévères qui y sont observées ne ressemblent en rien au quotidien des adolescents de nos jours, je pense qu’en lisant le roman il était très facile de créer ce lien avec ces personnages qui ont le même âge que nous et parfois la même manière de penser.

Nous en venons alors au niveau psychologique ou le héros et le lecteur partagent un caractère, une vision et des attentes du monde similaires. Si les opinions sont parfois divergentes, il peuvent converger lors d’une aspiration, d’une quête identiques. Ainsi dans Une Vie de Maupassant, le personnage de Jeanne est en quelque sorte le reflet d’un grand nombre de jeunes femmes qui ont doivent connaître la même ironie que celle connotée par le titre du roman. La vie pleine d’amour et de promesses auxquelles elles aspirent ne se révèle être qu’un quotidien morne, ennuyeux, et monocorde, bien loin des rêves de jeunes filles.

Et donc enfin le lecteur peut encore s’identifier au héros au travers du milieu, de l’environnement dans lequel il évolue, de par son entourage, ses activités, son quotidien. Il est très facile de s’imaginer à sa place en raison de tous ces repères qui visent à nous introduire dans l’univers crée par l’auteur. Cela est notamment récurent dans les romans à caractère fantastique destinés à un public adolescent, mettant en scène des personnages avec le même âge, les mêmes routines et préoccupations.

Ainsi, grâce à ces différents niveaux de ressemblance, nous sommes capables de lier un lien avec le personnage romanesque, et de cette connexion va naitre l’intérêt que nous allons nourrir à son égard. Cet intérêt provient du fait qu’en nous attachant au personnage, nous pénétrons plus facilement dans l’aventure dont le héros est l’acteur principal. Toutefois il semblerait que ce lien ne devienne pas nécessaire dans toutes les situations.

Tout d’abord, nous pouvons commencer par redéfinir le sens du terme ressembler, car si un personnage peut partager quelques points communs avec le lecteur, il ne pourra jamais réellement lui ressembler, telle une copie conforme. Le lecteur en tant qu’être humain complexe se distingue par des pensées, des sentiments et des expériences, fruit de dizaines d’années de vécu, qui ne pourront jamais être renfermées dans un personnage d’encre et de papier. De plus le lecteur est en constante évolution au cours de sa vie que ce soit au niveau de son physique, de sa psychologique et de son environnement, ce qui réduit encore plus les chances de véritable ressemblance.

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