Dissertation la vie devant soi
Dissertation : Dissertation la vie devant soi. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar pitichat3 • 28 Janvier 2019 • Dissertation • 1 550 Mots (7 Pages) • 2 882 Vues
Sujet : Peut-t-on considérer le roman de Romain Gary La vie devant soi comme un roman réaliste ?
Le réalisme est un courant littéraire qui consiste à décrire le monde et les choses telles qu’elles sont de manière objective, sans idéalisation, sur une époque qui est contemporaine à l’auteur. Il fait son apparition vers 1830. Le roman La vie devant soi de Romain Gary datant de 1975, nous compte l’histoire d’un petit garçon résidant en pension dans le quartier populaire de Belleville à Paris, tenu par Madame Rosa une ancienne prostituée juive ayant connu les camps de concentration d’Auschwitz. Au cours du roman, nous allons donc suivre Momo 11ans, ainsi que ses craintes, ses questions d’enfant et les personnes qu’il rencontre et fréquente. Durant cette analyse il convient de voir si cette œuvre peut être incluse dans le réalisme malgré l’époque contemporaine à laquelle elle a été écrite. Dans un premier temps nous analyserons plusieurs caractéristiques de ce livre qui sont proches du réalisme pour ensuite démontrer qu’il s’écarte très sensiblement du réalisme tel que pouvait concevoir les auteurs du 19e siècle.
Certes La vie devant soi s’approche du réalisme par ses thèmes, ses personnages ou encore son cadre. D’une part le lieu de l’histoire est Belleville, un quartier pauvre de Paris, où sont regroupés des classes sociales très modestes, toutes d’ethnies très diverses « Il y avait beaucoup d’autres juifs, d’arabes et de noirs à Belleville ». Et en effet c’est l’un des principaux enjeux du réalisme, parler et s’inspirer des castes simples pour écrire leurs œuvres. Ce fait est nécessaire pour peut-être dénoncer une certaine réalité que les personnes aisées ignorent ou ne réalisent pas. De plus un milieu modeste implique des individus modestes, si on étudie les personnages principaux on retrouve, Madame Rosa une ancienne prostituée qui s’occupe d’enfants souvent abandonnés par leur mère contre une maigre somme d’argent qui peine parfois à être payée. Monsieur Hamil ancien vendeur de tapis adepte du Coran et de Victor Hugo. Et enfin Momo petit garçon orphelin (au début), un peu particulier, et qui ne peut compter que sur sa bienveillante hôte. Bien qu’ils aient tous leur histoire et qu’ils soient tous différents cela reste des personnes ordinaires qui ne sont pas idéalisées et loin d’être des héros.
D’autre part les thèmes abordés se rapprochent énormément de ceux abordés dans le mouvement du réalisme. Notamment celui du corps, Momo le narrateur énonce à de nombreuses reprises le sujet du corps, il parle nécessairement de ce qui l’entoure malheureusement, les « putes ». Mais la chair n’est pas le seul thème abordé, il est même secondaire par rapport à celui de la vieillesse et de la mort qui est présenté de manière extrêmement brutale. Madame Rosa est âgée, on ne manque pas de nous le faire remarquer sans arrêt. Mais elle n’est pas seulement âgée, elle a aussi de plus en plus de difficulté à gravir les six étages, sa santé mentale commence à défaillir et elle est même suspectée d’avoir le cancer. L’un des éléments essentiels de l’intrigue est la manière dévastatrice dont madame Rosa perd la tête. Le roman aborde même des sujets encore plus profonds quant à la question de l’euthanasie. Momo le narrateur fait plusieurs réflexions au cours du roman sur la mort, c’est quelque chose qui l’obsède. Mais madame Rosa n’est pas la seule affectée par la vieillesse, monsieur Hamil l’est aussi « il était déjà très vieux quand je l’ai connu, et depuis il n’a fait que vieillir ». Ce sont des sujets que les auteurs réalistes mettent en avant, mais pas de la même manière.
Ensuite l’un des points primordiaux des caractéristiques réalistes du roman est la vie décrite au cours de l’histoire. Cette dernière ne se déroule pas dans le quartier le plus paisible de Paris, la réalité qui s’y déroule n’est pas bâclée durant le roman. Que ce soit les prostituées comme les mères de certains enfants ou encore les proxénètes tels que Monsieur N’Damene. Momo nous racontera dès le début qu’il est mort, les doigts coupés pour prendre toutes ses bagues, un décès qui ne manque pas de cruauté. Aucun filtre, les choses sont racontés telles qu’elles se passent dans la vraie vie. Le protagoniste dit « j’ai cessé d’ignorer à l’âge de trois ou quatre ans et parfois ça me manque. » il parle d’ignorer la souffrance du monde qui l’entoure, c’est une tache extrêmement ardue pour un enfant d’être confronté à un monde aussi dur. Pourtant c’est le cas de Momo qui nous raconte de nombreux évènements qu’il n’aurait pas dû connaître.
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