Discours départ à la retraite

Veuillez m’excuser… il m’est difficile aujourd’hui de prendre la parole. Pourtant les mots ne me manquent pas, bien au contraire, ils se bousculent, tourbillonnent, s’affolent, chacun voulant témoigner du plaisir indéniable qui a été le nôtre. Chacun pouvant exprimer notre gratitude envers votre bienveillance toute professionnelle et pourtant maternelle.

Cela fait tant d’années que vous épaulez les uns ou les autres dans votre rôle de chef de service mais j’aimerais surtout évoquer vos premières années au sein de notre entreprise. Je vous revoie alors, Lucie, si frêle et réservée, observant ce lieu qui s’animait devant vous. Que de courage alors aviez-vous face à ces hommes que nous étions, bien assis dans leur position, et qui vous observait, avec un je ne sais quoi de suffisance, persuadés que vous ne tiendrez pas longtemps dans cet univers typiquement masculin. Si frêle, réservée mais si déterminée ! Gravir les échelons avec sagesse et détermination était votre leitmotiv. Et votre rire, Lucie ! Surtout lorsque vous nous écrasiez au billard, lors de nos soirées extra-professionnelles. Votre rire moqueur qui nous remettait alors à notre place, nous qui étions persuadés, bonasses, devoir ménager  le sexe faible.

Merci de nous avoir ouvert les yeux sur la vérité indéniable qu’une femme manque d’ambition si elle veut ressembler à un homme : vous nous avez surpassé et votre absence va nous laissait orphelins.

Mais pourquoi donc devrions-nous être tristes et désemparés ? Nous avons eu le bonheur de vous connaitre durant 20 ans ! Et  c’est cela que nous allons fêter ensemble ce soir. Sans téquila, par contre, vous finissez toujours pas nous ramassez à la petite cuillère.

Lucie, n’oubliez jamais la bonne personne que vous êtes ! Et continuez à faire des heureux autour de vous.

J’allais oublier de préciser que nous continuerons à vous attendre le vendredi soir, chez Bob, pour notre déculotté hebdomadaire, la queue de billard entre les mains.

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