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Dans quelle mesure l’auteur/autrice d’une autobiographie peut-il faire oeuvre de vérité?

Dissertation : Dans quelle mesure l’auteur/autrice d’une autobiographie peut-il faire oeuvre de vérité?. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  27 Mars 2020  •  Dissertation  •  1 875 Mots (8 Pages)  •  1 055 Vues

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Dans quelle mesure l’auteur/autrice d’une autobiographie peut-il faire oeuvre de vérité? Vous prendrez appui sur un des récits étudiés, le parcours associé et vos lectures cursives?

Philippe Lejeune définit l’autobiographie comme “le récit rétrospectif en prose qu’une personne fait de sa propre existence”, cette définition ne laisse pas place au doute face à la vérité. Jean-Jacques Rousseau en parle comme une “entreprise” au cours de laquelle il veut “dévoiler son intérieur”, de nombreux écrivains s’interrogent sur la possibilité de vérité totale. On peut se demander comment l’autobiographie fait preuve de vérité et de sincérité. Dans un premier temps nous verrons que l’autobiographie a le devoir de dire la vérité, mais qu’elle est parfois contrainte de s’éloigner de la stricte vérité et finalement qu’elle est une reconstruction.

L’autobiographie a le devoir de dire la vérité, d’après Philippe Lejeune, dans une autobiographie, l’auteur doit conclure un pacte avec son lecteur, il ne doit pas travestir la vérité n’occultant rien de son être. En échange, le lecteur ne doit point le juger et faire preuve d’une totale confiance. Cette idée est mise en avant par de nombreux auteurs, notamment Rousseau dans son préambule, qui souhaite “ que tout le monde lise dans [son] coeur”, l’auteur nous montre ici l’importance du soucis de transparence, en trois paragraphes il annonce ses objectifs: sincérité, introspection, autojustification, tout en évoquant les difficultés rencontrées.

Le mensonge n’a pas sa place dans cette “entreprise” c’est pourquoi de nombreux outils permettent d’assurer la vérité, comme des documents, des souvenirs, des archives… Grâce à ces données l’auteur n’a plus le choix de dire la vérité. Marguerite Yourcenar présente un tel travail dans les “Mémoires d’Hadrien”, après 20 ans de recherche à travers des voyages et une documentation bien approfondie sur Hadrien.

L’auteur dans son autobiographie part à la recherche de lui même, avec cette démarche il accède à une vérité plus profonde. Il doit alors enquêter sur lui même par l’écriture, l’introspection est alors nécessaire pour s’auto-analyser, il doit ainsi aller contre lui, comme par exemple Michel Leiris qui écris “l' ge d’homme” roman dans lequel il se dévalue, il fait une description physique de sa personne dégradante, il se dit “d’une laideur humiliante”. On retrouve d’une manière différente ce travail d’introspection dans le roman “A la recherche du temps perdu” de Marcel Proust, la première partie s’ouvre sur l’évocation d’un “monde perdu à jamais”, le narrateur se réveille au milieu de la nuit et ne reconnaît pas l’endroit ou il se trouve, puis un flot de souvenirs lui reviennent à la mémoire, au fur et à mesure ses sens lui permettent de se retrouver. De plus il nous énonce le principe selon lequel “notre “moi” est fait de superposition de nos états successifs” cette citation reflète la démarche d’auto-analyse à laquelle Marcel à fait face.

L’engagement que prends un auteur dans une autobiographie de raconter sa vie dans un esprit de vérité, n’est pas toujours possible car parfois certaines contraintes nous obligent à s’en éloigner comme l’a exprimé Rousseau dans son préambule.

La stricte vérité n’est pas toujours facile à atteindre et l’autobiographie est parfois contrainte de s’en éloigner. Avant tout il faut distinguer la vérité, adéquation entre un jugement et la réalité, et la sincérité, expression fidèle des sentiments réels de quelqu’un. On peut comprendre cette idée dans le préambule des “Confessions” de Rousseau qui déclare, lorsque la vérité n’était plus atteignable, avoir “employer quelque ornement indifférent” en nous informant il fait preuve de vraisemblance et nous prouve sa sincérité au détriment de sa vérité. La sincérité réside dans le fait d’offrir au lecteur le sentiment d’anticiper sur des fausses vérités. De plus il n’y a pas qu’une seule vérité puisque le monde est circonscrit à notre perception, à notre conception et à notre représentation, la vérité n’est pas toujours absolue et est propre à chacun donc subjective. Colette dans sa démarche de se décrire à travers sa mère, dans “Sido” nous énonce ce concept de subjectivité, sa mère sublimant sa fille par des expressions exaltées comme “chef d’oeuvre”. L’auteur peut aussi se tromper par omission afin de se conserver et parfois éviter de nuir à des connaissances.

Plusieurs obstacles peuvent s’élever entre l’autobiographie et la vérité, tout d’abord les défaillances de la mémoire, l’auteur oublie parfois les expériences passées, comme les souvenirs d’enfance qui date d’un temps lointain, malgré lui. Afin de combler ces lacunes, il met en place des procédés pour que le lecteur comprenne. On peut voir l’exemple de Nathalie Sarraute dans “Enfances” à l’aide de la ponctuation et spécifiquement avec les points de suspension qui marque l’hésitation et le doute, l’authenticité des souvenirs est alors remis en question. Le souci de la mémoire dans l’enfance est aussi posé dans “A la recherche du temps perdu” de Marcel Proust qui exprime cette idée lors de sa réflexion psychologique sur la mémoire, Marcel abolit les limites du temps puisque même lorsque les souvenirs disparaissent, la mémoire involontaire reste là, capable de ressusciter le passé. Il prouve son expérience avec des exemples concrets comme la madeleine et le thé faisant ressurgir une partie de sa vie dans son village d’enfance, je cite “Quand d’un passé ancien rien ne subsiste, après la mort des êtres, après la destruction des choses, seules, plus frêles mais plus vivaces, plus immatérielles, plus persistants, plus fidèles, l’odeur et la saveur restent encore longtemps”.

La vérité est d'autrefois obstruée, l’auteur crée un filtre entre sa vie et le lecteur ou bien entre lui-même ,le célèbre philosophe Freud élabore cette théorie nouvelle de la personnalité car d’après sa réflexion

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