Dans juste la fin du monde, les personnages parlent-ils pour ne rien dire ?
Dissertation : Dans juste la fin du monde, les personnages parlent-ils pour ne rien dire ?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar mathisd42 • 6 Novembre 2021 • Dissertation • 1 251 Mots (6 Pages) • 4 709 Vues
Dans juste la fin du monde, les personnages parlent-ils pour ne rien dire ?
dissertation
Intro : Louis, 34 ans, revient voir sa famille proche après douze ans d’absence pour annoncer une terrible nouvelle : sa mort.
Cette œuvre, Juste la fin du monde, a été écrite par Jean-Luc LAGARCE et est parue en 1990
« Dans la pièce juste la fin du monde, les personnages parlent-ils pour ne rien dire ?
Dire de quelqu’un qu’il « parle pour ne rien dire » est une expression péjorative et paradoxale.
Ici, il semble que l’acte de parler implique de parler pour dire quelque chose. Or « parler pour
ne rien dire » semble dénoncer un mauvais usage de la parole, une parole inutile, une parole qui ne mène à rien. La parole peut aussi être un moyen de créer un lien entre deux personnes et est peut-être nécessaire même si on ne « dit rien ». Mais dans la pièce juste la fin du monde, les personnages parlent-ils inutilement ?
Après avoir étudié l’utilité de la parole au sein de la famille, nous nous interrogerons sur la défaillance du langage chez les personnages de cette pièce.
1.a.
La parole est un moyen de communication très utile.
La parole permet d’exprimer le malheur. Dans la pièce juste la fin du monde, les personnages font par de leurs sentiments grâce à la parole. Lorsqu’il y a des conflits ou de simples dialogues, on remarque que les personnages ne s’adressent pas de la même façon quand ils s’adressent à Louis, il y a une sorte de gène, comme lorsque Catherine demande à Louis « Vous connaissez son métier ? » (1ere partie , scène 6, page 52). On constate que Catherine vouvoie Louis car ils ne se connaissent pas, Catherine reproche à Louis ne pas connaître assez son frère, Antoine, pour pouvoir le juger trop vite. Cela fait penser à la pièce « Papa doit manger » de Marie N’Diaye, où le père, qui revient après dix ans d’absence, ne reconnaît plus sa fille aîné : « Laquelle de mes deux filles es-tu ? […] c’est impossible à dire. » (scène 1, page 10). À la page 97, dans la scène 3 de la partie 2, Antoine reproche à Louis « d’être malheureux » car il ne manquait de rien. Il y a ici un paradoxe, qui souligne la jalousie d’Antoine vis-à-vis de son frère, Louis. Suzanne fait elle aussi des reproches à Louis ; elle développe son mal causé par le départ de Louis, elle explique que « lorsque tu es parti, […] je me suis retrouvée sans rien ». L’absence de l’adverbe de négation « ne » montre que c’est une fille naïve, que son frère comptait beaucoup pour elle.
b. Mais la parole permet également d’exprimer le bonheur.
La mère se rappelle les piques-niques des dimanches d’antan avec nostalgie, elle ajoute que c’était « des belles et longues années » (1ere partie scène 4, page 46). La mère fait donc part de son bonheur et se remémore ces beaux souvenirs. Ici, la mère essaye d’apaiser les tensions entre Antoine et Suzanne en leur rappelant eux aussi ces souvenirs . Pendant ces moments-là, Suzanne « n’existais pas encore » (1ere partie scène 4 page 45). à la page 37, dans la scène 3 de la partie 1, Suzanne joue le porte-parole de la famille, elle présente ses sentiments et les sentiments de la famille à Louis : « et nous éprouvons les uns les autres, […] une certaine forme d’admiration pour toi. ». Cela lui tenait à cœur de l’annoncer à Louis. Ici, elle avoue que le départ de Louis lui a fait mal, mais qu’elle l’aime toujours. Elle exprime un amour admiratif. La parole permet donc de communiquer avec aisance ses pensées et ses sentiments. Cependant, ces personnages ne font pas toujours une bonne utilisation de la parole.
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