DISSERTATION THEATRE IONESCO

Sujet : « Je ne fais pas de la littérature, je fais une chose tout à fait différente ; je fais du théâtre ». Ionesco dans Note et Contrenote.

Le théâtre est un art édifié par de nombreux facteurs divers. Il fait appel à l’écriture et à la représentation scénique afin d’exister. Contrairement au roman, c’est une oeuvre commune, il n’ y pas seulement l’auteur mais le metteur en scène, le scénographe, le costumier(e)… qui rentrent en jeu pour la construction de la pièce de théâtre. Depuis des siècles, il est possible de lire et de voir du théâtre, cet art du spectacle se rapproche donc de la littérature puisque la première partie du travail consiste à être écrit et scénarisé . Mais Ionesco, auteur de théâtre de l’absurde pendant le XXème siècle émet une tout autre pensée dans Note et Contrenote : « Je ne fais pas de la littérature, je fais une chose tout à fait différente ; je fais du théâtre. » Mais de quelle littérature parle Ionesco ? A travers cette citation, il est possible de souligner qu’il oppose radicalement la littérature et le théâtre. Le terme « chose » définit son activité créative , il démontre ici que le théâtre est un domaine et un art à part entière, il exprime cette idée par l’énonciation des termes « une chose tout à fait différente ». Cette pensée est en contradiction avec le fait que le théâtre à toujours été considéré comme l’un des trois plus grand genre de la littérature. On peut donc interroger cette citation, le théâtre est-il un art de l’image éloigné de la littérature ? Il est nécessaire d’aborder le théâtre comme un genre de la littérature puisqu’une grande influence romanesque est présente mais également par l’insertion de la fonction poétique. En effet, l’effet de la lecture sur le public peut-être amoindrissant, le texte seulement lu diminue l’importance de sa valeur. Les éléments de construction de la narration sont fait pour être joués, et regardés. Toutefois, le théâtre est considéré comme un art de l’image proposant une certaine vision du monde. Il se redéfinit par de nouvelle caractéristiques et influences. Il est nécessaire de souligner l’importance de la scénographie et des nouvelles aspects. Pour sa quête d’identité, des auteurs révolutionnent l’écriture et l’intérêt théâtrale avec le théâtre épique et absurde. Le théâtre connait donc un renouvellement sans cesse.

Le théâtre classique et dramatique connaissent une grande influence romanesque dans l’écriture du récit et de la schématisation. On remarque donc une ressemblance énonciative et de forme entre le théâtre et la littérature. Tout d’abord, l’écriture d’une pièce de théâtre se conforme a ajuster différentes structures pour la compréhension et la visualisation du lecteur. L’insertion de l’écriture didascalique et des dialogues offrent la possibilité de faire la différence entre les interlocuteurs. Le narrateur et les personnages sont reliés à l’énonciation. Les didascalies donnent des informations sur les personnages, la situation et le lieu, elles sont indispensables à la compréhension du texte. C’est une forme de récit descriptive amenant vers une énonciation visée. Ces commentaires peuvent être considérés comme l’égal de la fonction méta-narrative du discours romanesque. Effectivement, les didascalies sont subordonnées aux dialogues, elles les commentes et les éclaircis. Les dialogues se retrouvent dans le roman, on retrouve là une similitude supplémentaire dans la part de littérature que le théâtre contient. Dans le théâtre dramatique, l’apparition du diégètique permet de construire l’interaction des personnages par la suppression ou l’ajout de termes introducteurs. Marivaux utilise ce procédé et conserve les termes introducteurs comme dans son oeuvre « Le jeu de l’amour et du hasard ». L’ajout de monologue, de longue tirade et de prologue demandent un travail linguistique et littéraire très pointu. L’écriture théâtrale emploie plusieurs fonctions telle que la fonction poétique, les dramaturges se sont fréquemment servit de celle-ci. Ils se concentrent sur le pouvoir du verbe et son insistance. Cette fonction permet d’entrevoir une certaine évolution dans l’écriture au théâtre, les auteurs s’expriment en vers et en prose jusqu’au XIXème siècle. Les règles classiques ont été imposées et beaucoup de tragédies, de comédies seront écrit en alexandrin, chaque vers doit comporter douze syllabes. Le théâtre par son évolution se rapproche donc de la poésie. Ces règles classiques soulèvent un rythme contraignant pour les acteurs. Le théâtre provient de la littérature orale, il a été versifié pour une mémorisation facile. Au fur et à mesure, l’écriture théâtrale va se libérer d’autres auteurs tels que Diderot ou bien Marivaux écriront en prose pour rapprocher le dialogue du langage parlé. Cependant, l’effet de la lecture personnelle d’une pièce de théâtre peut-être agréable, ce sont des récits qui se lisent vite et qui suscite réellement l’imagination du lecteur notamment grâce aux didascalies. Mais malgré l’ajout de procédé emprunté à la littérature, il est possible de suggérer que cette lecture seule fait perdre de la valeur à l’oeuvre. Beaumarchais était conscient de cette aspect négatif, il émet cette idée dans son avertissement aux Deux Amis « le drame dans sa façon de l’écrire perd un peu de sa chaleur à la lecture, il y gagnera beaucoup de vérité à la représentation ». Ces débuts d’écriture théâtrale, ces renouvellements et influences prouvent que le théâtre à une part de littérature mais il n’appartient pas qu’à cela. Le théâtre est un domaine de représentation, il faut le voir en spectacle pour ressentir le réel impact de l’oeuvre.

Le théâtre est un art de l’image, avec son essor ils essaient de faire apparaitre le jeu de l’illusion. L’illusion est un divertissement qui apporte plaisir au public. La modernité et le détachement des règles classiques apportent de grands changements dans le domaine du théâtre. Avec l’apparition des opéras en France, une nouvelle forme de spectacle est dévoilée au public. Les auteurs sont fascinés par la grandeur des lieux et veulent représenter de manière réelle le spectacle, autrement dit par une illusion réaliste. Le drame bourgeois et romantique influence l’importance de la description scénique qui occupe désormais une place principale. Les costumes et les décors sont de plus en plus travaillés pour permettre aux spectateurs de cerner la personnalité mais surtout la condition des différents personnages proposés dans la pièce de théâtre. Le

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