Dénouement du Barbier de Séville, Beaumarchais
Commentaire de texte : Dénouement du Barbier de Séville, Beaumarchais. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar ouraganne • 25 Janvier 2017 • Commentaire de texte • 1 700 Mots (7 Pages) • 5 753 Vues
LA n°4 : le dénouement (Acte IV, scène 8)
I. Un dénouement classique qui résout l'intrigue
A. La reconnaissance d'identité
- Tous les personnages présents sur scène pour que l'intrigue soit achevée et connue de tous + un Alcade qui représente la loi, la justice, la neutralité.
- Figaro dévoile l'identité du Comte à Bartholo, dans une longue désignation l.14 (« Son Excellence monseigneur le comte Almaviva »).
- Bartholo marque sa surprise par l'exclamation : « Almaviva ! »l.15
- l'Alcade rétablit logiquement (connecteur « donc ») la vérité par une question l.16 (« ce ne sont donc pas des voleurs ? »).
- Bartholo (qui savait qu'il ne s'agissait pas de voleurs) change de sujet par un impératif : « Laissons cela » l.17
B. Le mariage
Une fois l'identité des personnages connue de tous, on résout la question du mariage :
- C'est le Comte qui informe Bartholo l.21 à 24, dans une périphrase signifiant le mariage : « mademoiselle[…] se donnant à moi » l.23 → Bartholo prononce explicitement le mot « mariage » l. 31→ le Comte confirme « elle est ma femme » l. 45 → l'Alcade, représentant de la loi, statue : « certainement » puis « le plus honorable mariage » l. 54-55, il a le dernier mot sur cette affaire.
- Mais Bartholo sort toute une batterie d'arguments, réfutés les uns après les autres :
l'adverbe « ici » en antithèse avec « supériorité du rang » (« la supériorité du rang est ici sans force ») l.19 : lieu > rang social Puis à l'évocation du rang d'Almaviva, il répète dans une question rhétorique que cela ne pèse pas : « Que m'importe à moi ? » | Le comte l.21-24 : la préférence de la demoiselle > lieu (la propriété de Bartholo) → isotopie de la liberté : « préférence », « volontairement », « se donnant » (verbe pronominal soulignant qu'elle a fait elle-même cette action). |
Dubitatif sur la réponse du Comte, il demande confirmation à Rosine l. 25 | Rosine l.26-28 : ironie dans la question de l'étonnement (elle fait mine d'être étonnée de son étonnement) + dans la désignation « un trompeur » (faux quiproquo : le trompeur devait être Almaviva à l'acte IV, scène 3 p.143) |
Argument de la légalité : pas de témoins (question l. 32) puis Rosine pas émancipée (l. 41) | Notaire : confirme la présence des deux témoins. Figaro : Rosine vient de sémanciper |
A court d'arguments, affirmation péremptoire : « jamais » + « on » + futur « Jamais on ne l'ôtera de mes mains » l. 48 | L'Alcade : statue sur le mariage l.54. |
→ Tous les personnages interviennent les uns après les autres pour faire voir la vérité du mariage à Bartholo, qui ne peut, dès lors, qu'admettre sa défaite, mais il réussit encore à la justifier :
- argument du nombre l.62 : « ils étaient tous contre moi » avec antithèse sur les pronoms « ils, tous » / « moi ».
- « guêpier » : les guêpes, ce sont les mauvais, ceux qui attaquent, donc Bartholo se pose en victime.
Mais, il admet sa responsabilité :
- verbe pronominal : « je me suis fourré la tête » l. 62 + « je me suis perdu » l.79
- pronom tonique « moi » l.77 + paradoxe ironique : « enlevé l'échelle » / « mariage plus sûr » l.78.
C. La question de l'argent
Une fois la question du mariage résolu, on règle celle de l'argent (dettes de Figaro + argent de Rosine détenue par Bartholo) :
- C.L de l'argent : « riche » l. 45, « biens » l.56, « compte » l.57, « cent écus » l.60, « « argent » répété 3 fois l.65 et 67.
- C'est l'Alcade qui soulève la question par l'expression « mauvaise administration des biens » l.56
- Mais Almaviva, grand seigneur (« homme de qualité ») et surtout « riche », s'en fiche : « je ne lui demande rien » → mariage d'amour.
- Bartholo : manie l'antiphrase : « je me soucie bien de l'argent » l. 67 (sous-entendu : l'argent m'est égal), mais en antiphrase avec « je le garde » l. 68, et surtout, la didascalie « il signe » l. 69 → le garde-t-il en « réparation » de sa perte ? Par amour de l'argent ? Quelle sincérité chez Bartholo ? Aucune réponse.
- C'est Figaro qui demande la rémunération de sa peine : ses « cent écus ».
- Sa réplique moqueuse sur Bartholo et Bazile (« ils sont de la même famille » l.70) l'inclut donc également : il est de la même famille qu'eux, puisqu'aussi vénal !
II. Un dénouement comique et engagé (castigat ridendo mores)
A. Une scène rapide et comique
Une scène rapide et vive
- Etapes de la scène :
- l.1 à 16 : la reconnaissance (qui est qui)
- l. 17 à 57 : le mariage
- l.58 à 69 : résolution de l'affaire pécuniaire
- l.70 à la fin : la morale
- Phrases courtes, qui s'enchaînent (anadiploses), se répondent (questions / réponses), ou personnages qui se coupent la parole : l.65 à 66.
- Propositions brèves, souvent en 5 syllabes (ex. l.29 à 34)
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