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Crépuscule, Victor Hugo

Commentaire de texte : Crépuscule, Victor Hugo. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  2 Octobre 2017  •  Commentaire de texte  •  1 629 Mots (7 Pages)  •  6 728 Vues

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Crépuscule, Victor Hugo, 1856

En 1856, Hugo compose Les Contemplations à la mémoire de Léopoldine, sa fille disparue. Il définit son recueil comme “les mémoires d'une âme” et dit ds sa préface : “Ce livre doit être lu comme le livre d'un mort”.

Ds Crépuscule se fait entendre l'injonction des disparus aux vivants pour qu'ils connaissent l'amour avant de descendre au tombeau, dans un décor et une atmosphère étrange, presque fantastique.

Problématique : A travers la description d'un paysage, quel message Hugo délivre-t-il ?

1°. Une atmosphère déroutante

a) Un décor naturel

Forte présence de la nature, avec les formes d'un paysage de campagne (collines, étang, bois, forêt, clairière ...). Nature à la fois familière et pour partie cultivée (prés plantés de blés), animée par des humains (un faucheur, une chaumière), un cimetière avec des ifs traditionnels, des sépulcres ou tombes, ds lequel des amants passent.

Importance de la nature liée notamment au mouvement romantique dont Hugo est le chef de file, pr qui la nature est omniprésente.

b) Un cadre lugubre

Champ lexical de la tombe et de la mort : suaire; sépulcres dormants; les ifs; la tombe; les mortes; le tombeau; le pas lourd du faucheur (qui, par métonymie, représente la mort); les prières des morts.

Tt cet appareil funèbre est lui aussi un topos (= lieu commun) du courant romantique, jusqu'au romantisme noir de la fin du siècle.

c) Une atmosphère mystérieuse et fantastique

Cadre mystérieux comme le dit explicitement le poète et comme ns le suggère implicitement le fort champ lexical de l'obscurité (au fond des bois; arbres profonds; branches noires; ombres; sentiers bruns; nuit tombe; dans l'ombre; toit noir; ailes obscures + titre).

Ce champ lexical s'oppose de façon antithétique à un fort champ lexical de la blancheur et de la lumière : Vénus (étoile du berger); blanches mousselines; ver luisant; flambeau; étoile des cieux; fleur de lumière; rayonner; splendide. Effet de contraste très fort puisqu'à chaque notation d'ombre est immédiatement liée une notation de lumière. Ex : v.1 ? v.2; v.3 ? v.4; v.7 (bruns ? blanches); v.18 (luisant ? ombre ? flambeau).

Impression de décor fantomatique et surnaturel, renforcée aussi par la personnification des éléments animés : l'herbe s'éveille et parle; le ver luisant erre; le tombeau [tressaille].

C'est tte une scène qui se met à s'animer et bruire. Cf champ lexical de l'ouïe (parle; entend; prières). Cf aussi les questions et les injonctions (Trois premières strophes + v.13; v.25). A noter qu'elles sont au discours direct mais sans guillemets, ce qui renforce encore cette impression de mystère général : qui parle ? Le poète ? Des voix d'outre-tombe ? Les deux ?

2°. Un message de vie et d'amour

a) L'énonciation

Si l'énonciateur est donc ambigu, le destinataire ne l'est pas : c'est bien au lecteur, aux vivants, que ces voix s'adressent (cf emploi de la 2ème pers du pluriel vous + les reprises anaphoriques Aimez v. 10, Aimez-vous ! v.25 + l'apostrophe lyrique Ô couples v.14). Il s'agit bien d'un message qui ns est destiné.

Le mode injonctif est dominant : Aimez, vous qui vivez !; soyez heureux; Vivez ! faites envie. Emploi prononcé d'impératifs et d'exclamatives avec un rythme quasi frénétique. Cf coupes du v.11: Lèvre,/cherche la bouche!/aimez-vous !/la nuit tombe, (2/4/3/3).

L'originalité de ce message est formelle. En effet, il s'agit d'une prosopopée de la nature, notamment v.10 à 16 (prosopopée : Figure de rhétorique par laquelle l'auteur prête la parole à un absent ou à un être inanimé ). L'injonction est formulée non par le poète vivant mais par les morts. Aspect didactique du message, qui, de fait, a plus de portée puisque les morts sont instruits par leur propre expérience.

b) La leçon des morts

Forte ressemblance avec le “carpe diem” (= “cueille le jour”) épicurien, que l'on retrouve chez le poète latin Horace et les poètes de la Renaissance comme Ronsard (16ème s) > Mignonne, allons voir si la rose ...: la vie est brève et il faut profiter de l'instant présent et des plaisirs de l'amour.

Effectivement, on note une forte présence d'impératifs (déjà cités) et l'utilisation continue du présent d'énonciation dans tout le poème (Strophe 1 : frissonne; apparaît; sont. Strophe 7: sont; flotte; mêle. Etc).

Poème marqué par le temps. Seul compte le présent.

De même, on constate une certaine dimension sensuelle mais discrète. Ds la dernière strophe, les fraises sont mûres répond, de par sa place ds le second hémistiche, aux baisers des vivants et connote une image charnelle.

Idem, Lèvre, cherche la bouche ! v.11 : la métonymie souligne le principe fondamental et vital qu'est l'amour. Il s'inscrit dans un processus instinctif, quasi premier, à l'origine de la vie.

Idem, l'opposition entre la vie et la mort qui parcourt tt le poème dans une longue série d'antithèses : v.10 Aimez, vous qui

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