Corrigé de corpus sur le thème du mythe du bon sauvage
Fiche : Corrigé de corpus sur le thème du mythe du bon sauvage. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Tom Marc • 20 Décembre 2017 • Fiche • 1 021 Mots (5 Pages) • 2 326 Vues
Corrigé des deux questions de corpus sur le thème du mythe du bon sauvage
Les quatre textes et le tableau de Gauguin nous offrent des variations sur le mythe du bon sauvage qui s'étendent de la Renaissance au milieu du Xxème siècle et nous offrent une vision en partie idéalisée de l'amérindien ou du tahitien. Seule la couverture illustrée du récit pour enfants de la collection américaine « The Giant Book » nous présente une vision passablement raciste du sauvage cruel au début des années 1930 et nous montre ainsi l'envers de ce mythe du bon sauvage, propre également à la civilisation occidentale (le cannibalisme des indiens de Montaigne est certes critiqué dans l 'essai, mais grandement relativisé en comparaison des exactions cruelles commises par les catholiques contre les protestants lors des guerres de Religion du XVI ème siècle).
Les cinq premiers documents nous offrent une vision idéalisée du sauvage d'abord sur le plan moral : l'idée centrale en est que les sauvages représentent l'innocence parce qu'ils sont encore proche de l'état de nature : Montaigne parle de « l'ignorance des corruptions de deça », c'est-à-dire de notre monde européen (l.2) ; Diderot évoque l'absence de sens de la propriété aussi bien par rapport aux biens matériels que pour les femmes qui rendait les tahitiens pacifiques ; Bougainville parle de la nature tahitienne comme d'un jardin d'Eden, cette référence biblique connotant l'idée d'une innocence du monde et de l'humanité originelles ; Levi-Strauss évoque la « profonde insouciance » des indiens « nanbikwara » ; enfin, Gauguin associe l'innocence à la jouissance, ce que fait également Bougainville aux l.7 et 8. Les auteurs s'accordent également sur le sens de la solidarité (Montaigne souligne que les indiens s'appellent « moitiés » les uns des autres et Levi-Strauss est sensible au secours que se portent les époux) ainsi que du sens de l'hospitalité pour Bougainville qui évoque la coutume d'offrir une jeune femme au plaisir des européens en guise de « devoir d'hospitalité », et le vieillard souligne le bon accueil offert par les tahitiens aux européens. Enfin, Montaigne comme Bougainville et Diderot soulignent l'absence de matérialisme de ces civilisations.
Par ailleurs, deux autres critères communs peuvent retenir notre attention dans l'étude de cette figure du « bon sauvage » se situent aux plans physique et intellectuel. Au plan physique d'abord, trois documents font l'éloge d'une vie hédoniste de la sensualité heureuse visible dans ces civilisations éloignées de la nôtre : le vieillard tahitien s'inquiète de ce que le puritanisme qu'il devine dans la civilisation occidentale leur interdise de profiter des plaisirs de la vie : « Quand jouirons-nous ? », s'inquiète-t-il ; Bougainville fait contraster la coutume tahitienne qui associe « l'hospitalité » au « culte de Vénus » qui est « une fête pour la nation » (l.7-8) avec « l'embarras » de son équipage qui s'explique par le puritanisme des mœurs catholiques de l'époque ; Levi-Strauss fait l'éloge de la sensualité animale naïve des indiens qui s'accouplent sans honte, parlant d' »une naïve et charmante satisfaction animale » à la l.14 ; enfin le tableau fait l'éloge de la beauté sensuelle et innocente des jeunes filles tahitiennes.
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