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Corpus sur l'amitié

Commentaire de texte : Corpus sur l'amitié. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  20 Mars 2017  •  Commentaire de texte  •  1 029 Mots (5 Pages)  •  5 986 Vues

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SYNTHESE CORPUS AMITIE

Si les conflits humains constituent souvent un ressort dramatique dans les œuvres littéraires, l’amitié est elle aussi une véritable source d’inspiration pour les écrivains. Un corpus qui réunit quatre textes de genres et d’époques variés permet d’approcher cette notion à travers siècles : Montaigne, célèbre humaniste de la Renaissance, a témoigné dans ses Essais de son amitié profonde avec Etienne de La Boétie. Au siècle suivant, La Fontaine consacre l’une de ses fables parues en 1678 à une amitié sincère et idéale, sous le titre « Les deux amis » tandis que Molière, dans sa pièce de 1666 intitulée Le Misanthrope, met en scène une certaine méfiance envers elle. En 1850, enfin, le romantique Alfred de Musset rend hommage à Victor Hugo en lui dédiant un sonnet sur l’amitié intitulé « AMVH ».

Il s’agit donc de se demander quelle vision de l’amitié ces auteurs ont donné dans leur œuvre, en s’attachant d’abord à la variété des types d’argumentation proposés et à leurs procédés, puis en s’intéressant aux caractéristiques et aux valeurs des amitiés représentées.

Tous ces textes proposent une vision idéalisée de l’amitié mais les auteurs recourent à des genres et des types d’argumentation différents.

Le but des auteurs est d’abord de cerner et de définir la véritable amitié : on remarque que le propos est chaque fois universel et généralisé grâce à la 1e pers. du pl. « nous » et à des verbes au présent qui ont une valeur de vérité générale. Au final, les auteurs partagent une même vision de l’amitié et on remarque une thèse commune à tous ces textes : l’amitié véritable est durable, rare et exceptionnelle. Pour le montrer, chaque auteur cherche à distinguer les amitiés ordinaires et superficielles des amitiés sincères et exceptionnelles.

Pour autant, les écrivains recourent à différents genres et stratégies argumentatives. Montaigne et Musset proposent une argumentation directe, qui s’appuie sur leur expérience de vie, ce qui se traduit chez Montaigne par la forte présence du pronom de la 1e pers., par ex., ligne 2 : « En l’amitié de quoi je parle » tandis que Musset utilise constamment la 1e pers. du pl. « nous ». Au contraire, La Fontaine et Molière passent par la fiction, et donc par l’argumentation indirecte : le premier par l’apologue et son récit exemplaire à la 3e pers., le second par un débat théâtral entre deux personnages.

De fait, l’argumentation directe de Montaigne et de Musset correspond aussi à l’hommage que les auteurs rendent à leur ami La Boétie et Hugo : les situations décrites semblent ancrées dans le réel alors que La Fontaine, par exemple, éloigne la possibilité de l’amitié parfaite dans un pays qui semble imaginaire et exotique (donc utopique) en la situant au « Monomotapa », dès le vers 1. Quant au misanthrope, sa conception de l’amitié est si exigeante qu’elle en devient impossible : cela aboutit à la dispute, et à la rupture amicale, car Alceste refuse l’amitié imparfaite de Philinte.

L’opposition entre deux genres d’amitié est ainsi très nette chez Molière (Philinte fait figure de contre-exemple de l’ami idéal, car il accepte les conventions sociales hypocrites). De même pour Montaigne

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