Commentaire texte argumentation Voltaire Diderot, Rousseau

Séquence argumentation

L.A 18: Mélanges, pamphlets et œuvres polémiques

I/Portrait

A) Une femme d'autorité

-fort tempérament (on fort tempérament se marque dans la modalité de ses phrases (rafale de questions, phrases longues), avec des anaphores (« N’est-ce pas… ? »), des exclamations, des phrases nominales + parole crue (la grossesse (« une maladie de neuf mois »), l’accouchement et ses « grandes douleurs », les règles (« des incommodités très désagréables », « ces douze maladies par an »)

-affranchissement de l'autorité qui passe par le langage ou des codes de sa société (elle fait un « croquis » amusant des hommes qui ont « le menton couvert d’un vilain poil rude », « les muscles plus forts » et qui « peuvent donner un coup de poing mieux appliqué »)

-femme qui est dans la contestation des ordres, de l'autorité masculine " femmes, soyez soumises à vos maris" entraine l'action "j'ai jeté le livre" juxtaposition=relation de cause à effet

B) Un esprit des Lumières

-elle se place sur un référentiel autre que la religion

-revendication égalité homme-femme (fondée sur la liberté ­partagée (vocabulaire de l’esclavage et de la soumission récusé)

-évolution du personnage grâce à la réflexion + savoir (en témoignent ses lectures (elle lit saint Paul), ses références littéraires (elle connaît des vers de Molière par cœur)

II/Un nouveau modèle de société

A) Nouvelle conception des rapports féminin-masculins

-nouvelle conception des relations maritales, se place sur un pied d'égalité avec son époux (Elle a des amants (« je n’ai pas trop gardé ma parole » est un euphémisme pour : j’ai trompé mon mari) et elle accepte les infidélités de son mari)

-négation de l'autorité de l'homme, déconstruction de son image, ridiculise l'origine de son autorité

-admet la différence homme femme, qui permet justement la complémentarité "mais"= conjonction de coordination qui marque l'opposition

B) Stratégie argumentative

-Son argumentation suit une démarche expérimentale scientifique : elle part d’un exemple précis (la femme de saint Paul), elle procède par hypothèse pratique, se met en situation à travers le système conditionnel qui ouvre son argumentation (« si j’avais été la femme […], je dirais »). Puis elle raisonne par comparaison avec sa propre expérience (« Quand j’épousai », indices personnels de la 1re personne : « m’ », « me », « je »).

-Elle opère un mouvement pendulaire du « je » au général : elle généralise par le biais d’expressions globalisantes (« pour une femme de qualité », « la nature »), ou par des pronoms personnels de la 1re personne du pluriel : « nous » (= les femmes)

-Elle recourt aussi à d’autres types de raisonnements : mouvement concessif (« je sais bien que », l. 37); Elle appuie son argumentation sur des éléments variés : référence à Molière, référence aux origines (« Certainement la nature ne l’a pas dit »)

-La maréchale a aussi l’éloquence d’une avocate: Elle s’implique à travers des modalisateurs ; Elle implique son interlocuteur à travers des questions rhétoriques, une ample anaphore interro-négative oratoire (« N’est-ce pas… ? »), des expressions comme « s’il vous plaît »; Elle vivifie son discours par le style direct, en y insérant une conversation fictive (« […] je dirais : Voilà un homme qui sait vivre ; et pourquoi soumises, s’il vous plaît »,), des images fortes (« l’union […] un esclavage »,).

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