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Commentaire sur Electre

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Par   •  16 Avril 2016  •  Commentaire de texte  •  924 Mots (4 Pages)  •  2 143 Vues

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        Fin 1936, Jean Giraudoux écrit sa pièce « Electre », représenté pour la première fois à Paris au printemps 1937. A cette époque, de nombreux écrivains, comme Cocteau (dans La machine infernale, réécriture du mythe d’Œdipe), s'inspirent des grands mythes de l'antiquité et continue donc la tradition. Ainsi Giraudoux renoue avec la tradition antique et les règles classiques, dans sa réécriture du mythe d’Électre, à la fin de la pièce un étrange personnage, le Mendiant, vient faire le récit rétrospectif du meurtre d’Agamemnon par sa femme Clytemnestre et son amant Égisthe. Giraudoux dans sa réécriture semble respecter les règles de la tragédie moderne, mais une certaine ambiguïté reste présente dans cette scène surtout autour du mendiant. On peut alors se demander s’il y a une légitimité dans l’acte d’Oreste.

        Dans ce récit on peut vite se rendre compte de la présence d’une double mort. L’une ou il s’agit de la mort de Clytemnestre et l’autre d’Egisthe. C’est pourquoi, il y a une grande présence de verbe d’action dans le récit du mendiant afin de nous décrire la scène : « saignait » (l.9) ; « frappé » (l.9) ; « tuait » (l.13) ; « giflait » (l.17)… On s’aperçoit donc que la plupart  des verbes présents sont à l’imparfait, ce qui accentue la durée des actions et les faits se prolongées afin d’insisté sur leurs effets.

        Semblablement dans ce monologue il y a une extrême violence dans l’action, c’est pourquoi, dans ce début, une répétition de phrase courte est présente : « Alors voici la fin. » (l.1) ; « il se précipita à travers la cour. » (l.2) ; « Il a eu tort. » (l.3)… Il s’agit ainsi de paratexte qui est une forme d’asyndète qui consiste à juxtaposer deux propositions qui devrait être unie par un rapport syntaxique de subordination. On interprète tout ceci comme une accélération du rythme afin de souligner la rapidité de la mise en place du meurtre. De la même manière qu’il y a une polyptote du verbe crier qui consiste à employer plusieurs forme grammatical d’un même mot dans une même phrase: « crier » (l.7) ; « criait » (l.8) ; « criant » (l.30)… En plus d’y avoir un champ lexical  de la boucherie : « saignait » (l.7) ; « secouait » (l.25) ; « découpait » (l.23).

        Le décalage temporel vient parfois de certaines incohérences qui nous montrent parfaitement l’ambivalence du mendiant. On s’aperçoit qu’il commence son discours avec une antiphrase : « voici la fin » (l.1) ce qui nous fait réfléchir sur le fait qu’en principe personne ne débute un discours par une telle phrase. Il termine son monologue par : « j’ai raconté trop vite. Il me rattrape. » (l.32) on peut se demander s’il est réellement un humains ou un devin. On peut très bien interpréter ceci comme une prémonition car il raconte son histoire avant même qu’elle est lieue puisque Egisthe parle et dit : « Electre » (l.31). Si son histoire serait un fait raconté du passé Egisthe n’aurais pas pu intervenir dans son monologue car elle serait déjà morte.

        Le mendiant serait donc plus qu’un simple conteur et serait alors un juge, possédant un point de vue omniscient. Il arrive même à savoir ce que ressent et pense les personnages parce que : « si bien qu’Oreste avait l’impression que c’était une autre mère » (l. 12) or normalement c’est impossible de savoir ce que ressent un personnage. Cela voudrait dire que le mendiant serait dans la « tête »  d’Oreste afin de comprendre ses sentiments de la sorte il serait alors un télépathe. On peut encore se demander s’il n’est pas un juge car il critique ouvertement Clytemnestre : « Elle avait raison, c’était la seule chance désormais dans la vie de se tenir un peu debout. » (l.14/15) tel qu’on pourrait croire qu’il veut lui-même achevé Clytemnestre avec cette phrase.

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