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Commentaire littéraire du de l'extrait de Thérèse Raquin : « le meurtre de Camille »

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Par   •  6 Décembre 2017  •  Commentaire de texte  •  1 285 Mots (6 Pages)  •  11 097 Vues

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Commentaire littéraire du de l'extrait de Thérèse Raquin : « le meurtre de Camille »

(introduction)

        Au XIXe siècle, les ouvrages scientifiques se vulgarisent et deviennent accessibles à un lectorat plus élargi. Emile Zola, romancier et journaliste de l 'époque, va lire ces ouvrages et s'en inspirer pour créer mouvement naturaliste. En effet, ce mouvement littéraire, héritier du réalisme, se fonde  sur l'observation du réel, mais en y ajoutant une dimension scientifique, afin d'étudier les lois qui régissent l'homme et la société. Ainsi, à partir d'une situation donnée et des personnages types, le romancier naturaliste va formuler des hypothèses et tenter de les valider à travers son roman.

        C'est ainsi que Zola écrit Thérèse Raquin en 1867, œuvre dans laquelle il va mettre en contact deux personnages aux tempéraments très différents, Laurent ayant un tempérament sanguin, et Thérèse, un tempérament nerveux, qui deviendront des amants meurtriers avant de sombrer dans l'horreur et la folie.

        L'extrait qui nous occupe est précisément le passage du meurtre, au chapitre XI, dans lequel Thérèse et Laurent, devenus amants, mettent à exécution le meurtre de Camille, évoqué par Thérèse deux chapitres plus tôt. En effet, celle-ci désire épouser Laurent pour satisfaire sa sensualité, sans l'obstacle que représente son mari Camille. Cet extrait raconte donc comment, un dimanche, à Saint-Ouen, Laurent, avec la complicité passive de Thérèse, précipite Camille à l'eau et simule un accident. Ce qui frappe à la lecture de ce texte est la violence mise en œuvre dans le meurtre.

        Nous nous demanderons donc comment Zola met en évidence la violence de cette scène.

Pour répondre à cette question, nous verrons en premier lieu comment Zola met en place une atmosphère inquiétante et paradoxale. Ensuite, étudierons comment les personnages réagissent face à leur destin. Enfin, nous analyserons la lutte et la mort de Camille.

        En nous penchant sur le cadre spatio-temporel, nous remarquons que la description du décor, très limitée, n'empêche pas Zola d'y installer une atmosphère inquiétante et paradoxale, qui place un certain malaise chez le lecteur. Tout d'abord, l'action se passe dans un lieu très peu rassurant. En effet, la barque sur laquelle se trouvent nos trois personnages s'engage « dans un petit bras sombre et étroit, s'enfonçant entre deux îles » (l.5). Nous sommes donc dans un lieu étroit où règne l'obscurité. En effet, avec les adjectifs « sombre » et « étroite », la description du décor est telle qu'elle prépare au drame à venir. Par ailleurs, les éléments descriptifs supplémentaires, comme l'adjectif « froid » ou le nom « bouillon » (l.2), évoqués par Camille lorsqu'il trempe ses mains dans la rivière, nous indiquent un temps humide et froid , ce qui accentue l'atmosphère peu rassurante de la scène.

        Cependant, si le lieu décrit est peu rassurant, Zola y installe également une atmosphère paradoxale. En effet, en parallèle de la tension et de l'atmosphère sinistre, on trouve une atmosphère chaleureuse. Ainsi, avec « les chants adoucis d'une équipe de canotiers » que l'on entend (l.6),  Zola crée comme une antithèse en opposant les deux atmosphères , et renforce par ce biais l'atmosphère inquiétante de la scène. De plus, nous voyons une opposition très nette entre la rivière « au loin » qui est « libre » (l.6-7) et et la situation du personnage de Laurent, lequel est déjà trop près de son assassin et qui sera pris au piège dans une horrible souffrance.

        La tension mise en place ne se ressent pas uniquement à travers la description du cadre, mais également par les réactions des personnages qui se retrouvent face à leur destin. En effet, si le passage à l'acte nous montre deux meurtriers très différents, il nous met également face à une victime naïve. Nous pouvons remarquer que pendant toute la scène, c'est Laurent, sujet des verbes d'action, qui domine. Il « regarde les deux rives » (l.3) pour s'assurer de l'absence d'éventuels témoins, il « avance ses grosses mains sur ses genoux » (l.3-4) pour se préparer à l'attaque, puis il « secoue » Camille, le « serre d'une main à la gorge » (l.21), avant de « l'arracher de la barque à l'aide de son autre main » (l.21-22).

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