Commentaire littéraire Andromaque Acte I scène IV, Racine
Commentaire de texte : Commentaire littéraire Andromaque Acte I scène IV, Racine. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Lucille MF • 14 Février 2017 • Commentaire de texte • 2 721 Mots (11 Pages) • 7 722 Vues
Commentaire : Andromaque Acte I scène IV
En 1667, Pierre Corneille, qui est un dramaturge et poète français de trente ans l’ainé de Jean Racine à fait représenter au Palais Royal, Attila, une tragédie datant de la même année que Andromaque de Jean Racine.Jean Racine est également un dramaturge et poète français qui a vécu lors du règne de Louis XIII, Richelieu et Louis XIV. La pièce est intitulée Andromaque, du nom d’un des personnages de la pièce qui est un des quatre piliers de la tragédie sur lequel se base la majorité de l’intrigue.La scène que nous allons étudier est un face à face, une confrontation entre deux personnages ( Pyrrhus et Andromaque ) qui s’opposent par leur rang dans la société, par leur appartenance territoriale, par l’enjeu fatal d’un enfant mais surtout par leurs sentiments amoureux qui ne sont pas réciproques.C’est aussi une scène d’argumentation car chacun va essayer d’imposer sa vision des choses à l’autre, d’avoir une emprise sur l’autre.C’est une tragédie classique, du mouvement du classicisme qui prend sa source dans les tragédies et les mythes de l’antiquité grecque. La pièce est écrite en rimes suivies et en alexandrin, un style de vers qui facilite l’expression des sentiments en particulier pour la tragédie. Il apporte de la qualité, de la musicalité, de la noblesse au texte. On peut alors s’interroger à propos de la vision que nous donne l’auteur d’une scène d’affrontement sentimental.
Cette vision peut s’analyser sous trois angles de vue : nous verrons tout d’abord que le discours amoureux est un angle très important de part la différence de vision qu’expriment les deux protagonistes de la scène. Nous étudierons dans un second temps la place non négligeable que tient le pouvoir et ses enjeux durant la scène. Nous observerons enfin dans un troisième et dernier temps la haine et le ressentiment qui sont très présents chez les deux personnages.
Tout d’abord, Pyrrhus emploi un langage galant et chevaleresque pour montrer à Andromaque sa dévotion et son amour pour elle tout en essayant de soumettre une fois de plus Troie mais aussi de lui plaire et de lui redonner la même condition sociale que lorsqu’elle était reine de Troie. Il ne la traite pas comme une esclave mais comme une personne respectable, comme le soulignent les termes « madame » ou « vous ».
Cette approche galante ne marche pas alors Pyrrhus vas se montrer plus guerrier, plus glorieux pour essayer d’égaler et même de dépasser le défunt mari d’Andromaque, le grand Hector. Les termes « plaire, regard moins sévère, adore » sont associés aux promesses de guerre contre son propre camp.Pyrrhus dit que grâce à leurs ennemis les grecs, cette future bataille pourrait le rapprocher d’Andromaque pour combattre avec leurs deux armées « nos ennemis communs devraient nous réunir ».Pyrrhus propose de servir de père au fils d’Andromaque « je vous rends votre fils et je lui sert de père ; je l’instruirai moi-même à venger les Troyens » pour avoir la main d’Andromaque en échange « Madame dites-moi seulement que j’espère ».Pendant tout la scène il évoque l’amour et le désir qu’il a pour Andromaque « je vous offre mon bras ». Il essaye aussi de se repentir, d’avouer ses actes cruels durant la guerre de Troie « je souffre de tous les maux que j’ai faits devant Troie ». Durant la scène, on trouve une série de questions rhétoriques posées par Pyrrhus qui n’attendent pas de réponses servent a faire réfléchir Andromaque sur ses propos et ont un but argumentait pour la convaincre par le raisonnement « Puis-je espérer encore que vous accepterez un coeur qui vous adore ? (…) Fus-je jamais si cruel que vous ne l’êtes ? ».
Cependant, Pyrrhus est lui même aimé par Hermione, la fille d’Hélène et de Ménélas, mais comme il porte un amour passionné pour Andromaque il néglige sa fiancée et future femme Hermione qui elle retient Oreste, le fils d’Agamemnon complètement épris d’elle.
Pyrrhus admet ses torts envers son engagement pour Hermione et la paix de la Grèce « je sais que de mes voeux on lui promit l’empire ; je sais que pour régner elle vint dans l’Epire » il justifie son désintérêt en disant qu’Andromaque qu’elle est plus haute dans son coeur qu’Hermione mais aussi il met les deux femmes en parallèle « l’une et l’autre (…) vos charmes tous puissants, les siens dédaignés » et bien sûr il les opposes en montrant que Hermione est finalement à la merci de Pyrrhus malgré qu’elle soit reine alors que Andromaque est libre de penser mais Pyrrhus est à son tour à la merci d’Andromaque bien qu’elle soit une esclave, comme le montrent les termes « au contraire, porter des fers , en donner (…) captive régner ». Pyrrhus inverse le rôle des deux femmes dans son discours pour essayer par un autre stratagème de séduire Andromaque.
Par ailleurs, Andromaque, de son côté, n’éprouve aucun sentiments pour un homme qui est son ennemi et qui lui fait des avances, de plus elle est toujours amoureuse de son mari Hector bien qu’il soit défunt. Elle n’hésite pas à le rappeler à Pyrrhus pour lui montrer son absence de sentiments.Les termes « mon Hector, pleurer mon époux, et quel époux encore » permettent de glorifier Hector mais aussi d’apporter de l’affection et beaucoup de respect et de tendresse à son mari.Andromaque aime aussi son fils Astyanax, cette fois d’un amour maternel, cependant il lui rappelle son mari puisqu’il est le fruit de leur amour.
« mon fils, le seul bien qui me reste d’Hector et de Troie, embrassé, il m’aurait tenu lieu d’un père et d’un époux » ces termes donnent une image de la femme protectrice et maternelle que voulait montrer l’antiquité grecque.
Le discours amoureux est exprimé par les deux protagonistes de la scène mais pour des personnes et des angles de vue différents.Le mariage de Pyrrhus est au coeur de la scène avec un choix assez évident pour Andromaque.Cependant si il fait ce choix, nous pourrons constater les enjeux politiques qui se trouvent au coeur de la scène.
Ensuite, cette scène est une scène de conflit de pouvoir, autour d’un mariage très incertain dont on ne connais pas l’issue finale.Un mariage est néanmoins prévu dans la scène : c’est celui de Pyrrhus et Hermione. Ce mariage est en effet important, car il va permettre de rapprocher deux royaumes le royaume de Ménélas et le royaume de Pyrrhus, l’Epire. Nous sommes là toujours dans l’objectif premier d’Agamemnon qui est de fédérer les différents royaumes de Grèce, soit par les ententes et les mariages, soit par la force et la guerre
...