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Commentaire le rouge et le noir, Stendhal

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Par   •  2 Février 2020  •  Commentaire d'oeuvre  •  1 345 Mots (6 Pages)  •  1 591 Vues

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Intro :

Le rouge et le noir de Stendhal, écrit en 1830, est un roman d’apprentissage qui narre l’ascension sociale et la chute de Julien Sorel, un jeune paysan qui rêve de gloire. Au début du roman, Julien est engagé comme précepteur par monsieur de Rénal, le maire de Verrières. Un peu avant que la famille de Rénal ne s’installe à Vergy où monsieur de Rénal possède un vieux château , madame de Rénal a compris qu’elle avait de l’amour pour Julien. Le maire laisse souvent sa femme, ses enfants, madame Derviille, une amie de la famille et Julien aux plaisirs champêtres , et retourne à la ville s’occuper de ses affaires. Un soir, alors que la famille est réuni sous les arbres, la main de julien touche par hasard celle de madame de Rênal qui la retire aussitôt ; dès lors, Julien pense qu’il est de son « devoir » d’obtenir cette main. Vexé de ne pas l’avoir eu le soir même, Julien décide alors de prendre cette main le lendemain, avant que sonnent les dix coups de l’horloge, voyant dans ce geste, le symbole de sa réussite et de son pouvoir de conquête. Nous verrons comment le narrateur montre sa distance ironique vis-à-vis de son jeune héros ambitieux. Ainsi nous montrerons, comment la conquête de la main de madame de Rénal par Julien est assimilée à une scène de conquête militaire, de part une atmosphère angoissante de la ligne 30 à 39 et d’autre part par un combat épique contre le temps de la ligne 39 à 44. Cela permet à Stendhal de montrer de la distance ironique vis-à-vis de son personnage par une scène mélodramatique de la ligne 45 à 49 et par le résultat de cette conquête de la ligne 50 à la ligne 56.

Je vais maintenant vous lire le texte.

Dans ce premier temps, nous verrons comment la conquête de la main de madame de Rénal est assimilé à une scène de conquête militaire. Les premières lignes de ce passage placent paradoxalement cette scène de séduction sous le signe du registre épique.

On relève ainsi le champ lexical du danger qui crée une atmosphère angoissante : « mortelle », « angoisse », « tous les dangers » et « violence » aux lignes 30 et 33. Ce champ lexical est redoublé par celui du devoir : « obligeât », « était obligé » et « le devoir » aux lignes 32, 34 et 37. Ainsi, pour le jeune héros, la séduction est une affaire d’amour-propre et s’assimile à une conquête militaire. La formule du souhait « que de fois ne désira-t-il pas voir survenir à madame de Rénal quelque affaire qui l’obligeât de rentrer à la maison et de quitter de jardin » aux lignes 31-32 et 33, suggère l’agitation intérieure de Julien. Cette extrême tension est perceptible dans la voix des personnages « profondément altérée » à la ligne 35 pour julien et « tremblante » pour madame de Rénal à la ligne 36. La scène est donc particulièrement angoissante. Le registre épique se poursuit par la mention du combat intérieur de Julien aux lignes 37-38 et 39 : « l’affreux combat que le devoir livrait à la timidité était trop pénible, pour qu’il fût en état de rien observer hors lui-même ». Mais il s’agit d’un combat particulier, celui de l’arriviste qui se fait un devoir de réussir ses projets.

De plus, on retrouve la notion d’un combat épique contre le temps. Ainsi, le champ lexical du temps est omniprésent dans cet extrait du chapitre 9 : « neuf heures trois quarts » à la ligne 39, « sonner à l’horloge » à la ligne 40, et à la ligne 47 «  dix heures sonnèrent ». Tout cela accentue l’angoisse de Julien Sorel et dramatise le récit. La récurrence des sonneries renforce le suspens de la scène, mettant le lecteur dans l’attente de chaque coup de cloche. C’est alors une parodie de combat épique qui est lancée entre le temps et Julien. La mention de « l’horloge du château » à la ligne 40 donne un caractère aristocratique à ce combat intérieure. Le champ lexical de l’honneur est présent par « indigné » et « lâcheté » à la ligne 41. Ce même champ lexical montre la détermination et la résolution du héros qui crée un défi contre lui-même. Tout cela est ironique puisque Julien n’évolue pas dans un monde aristocratique mais dans un monde bourgeois.

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