Commentaire de texte Levi-Strauss extrait de Race et Histoire CNED
Commentaire de texte : Commentaire de texte Levi-Strauss extrait de Race et Histoire CNED. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar lulucitronbleu • 29 Mars 2020 • Commentaire de texte • 946 Mots (4 Pages) • 3 400 Vues
COMMENTAIRE DE TEXTE :
Le XXe siècle, qui voit se développer la facilité des transports, multiplie les occasions de rencontre de « l’autre ». Ainsi de nouvelles sciences de l’homme apparaissent comme l’ethnologie et l’anthropologie, sciences nouvelles dont le représentant majeur est Claude Lévi-Strauss. Dans ce passage sur « l’ethnocentrisme » de son œuvre Race et Histoire, Lévi-Strauss réfute la thèse racialiste de Joseph Arthur de Gobineau. Il est alors légitime de s’interroger sur la manière dont l’auteur rend son argumentation contre l’intolérance culturelle particulièrement efficace. La stratégie de Lévi-Strauss repose tout d’abord sur une argumentation solidement construite, puis sur la critique et la condamnation de l’attitude des Hommes confrontés aux cultures différentes de la leur.
Tout d’abord ce passage se présente comme une argumentation solidement construite.
En effet, il suit une démarche argumentative rigoureuse. La thèse de l’auteur exprimée dès les premières lignes, manifeste que l’auteur opte pour une démarche déductive : « la diversité des cultures… est un phénomène naturel » (l.1-2). Cette thèse est ensuite étayée, par un argument historique élargi à la situation actuelle : « l’attitude la plus ancienne (…) consiste à répudier purement et simplement les formes culturelles (…) qui sont les plus éloignées de celles auxquelles nous nous identifions » (l.6 à 9). Cet argument est suivi d’un exemple sur sa réflexion concernant l’étude des origines des mots : « sauvages » (l.14) et « barbare » (l.15). Ils permettent à l’auteur de renforcer son argumentation. La construction rigoureuse de l’argumentation est également soulignée par l’utilisation de connecteurs logiques : « Ainsi » (l.12) qui renforce l’application de l’argument par l’exemple ; « Or » (l.14) qui permet d’introduire une nouvelle donnée et « Dans les deux cas » (l.18) qui marque la conclusion du syllogisme. Cette démarche rigoureuse permet à l’auteur d’étayer sa thèse selon laquelle la diversité culturelle est naturelle.
De plus, les arguments et les exemples sont soigneusement développés. Lévi Strauss rapporte des expressions courantes auxquelles il donne valeur d’arguments d’autorité : « cela n’est pas de chez nous », « on ne devrait pas permettre cela » (l.9-10). Ainsi semble-t-il donner force à la thèse adverse. Une thèse qu’il réfute immédiatement par l’expression « réactions grossières » (l.11). Lévi-Strauss utilise aussi un argument majeur qui met en parallèle deux coutumes de langage. Il établit une analogie entre les Grecs qui utilisaient le terme « barbare » pour tout ce qui ne faisait pas partie de la culture grecque d’une part, et d’autre part la civilisation occidentale actuelle qui utilise le mot « sauvage » « dans le même sens » (l.14).
Ainsi donc, suivant une démarche déductive utilisant des arguments divers articulés par des connecteurs logiques précis, Lévi-Strauss parvient à une argumentation rigoureuse. Cette argumentation l’amène à dénoncer de façon énergique toute manifestation d’ethnocentrisme.
L’argumentation rigoureuse permet, par ailleurs, une critique violente de l’attitude des Hommes rejetant les cultures différentes des leurs, ce que Claude Lévi-Strauss appelle « ethnocentrisme » dans son titre.
La critique de l’attitude de rejet des Hommes passe, en premier lieu, par la définition catégorique de Lévi-Strauss lignes 1 et 2 « la diversité culturelle … pour ce qu’elle est : un phénomène naturel ». Puis plus loin, par opposition à cette attitude, il présente la diversité culturelle comme un fait incontestable « on refuse d’admettre le fait même de la diversité culturelle », (l.18). L’auteur s’oppose à la conception commune de la diversité des cultures telle que ses adversaires la conçoivent selon lui comme une « monstruosité » ou encore un « scandale » (l.3). Ces mots lui permettent de reformuler la thèse adverse pour la réfuter.
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