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Commentaire Vinaver

Commentaire de texte : Commentaire Vinaver. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  26 Avril 2016  •  Commentaire de texte  •  1 359 Mots (6 Pages)  •  867 Vues

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C

et extrait est situé au début du deuxième morceau, qui se déroule trois jours après la fin du premier. Les survivants ont partagés le peu de choses qui reste à manger entre les plus valides, qui s’apprêtent à partir chercher du secours, et les autres. Le débat clé de cet extrait est le dilemme entre passer à l’acte et s’alimenter ou bien respecter la dépouille des camarades. On en vient à se demander comment Vinaver traite ce moment crucial en banalisant les tabous et en basculant l’éthique ?  Tout d’abord par la démarche de Sue et la place des femmes dans ce texte, puis par la transgression de l’interdis pour enfin aboutir aux problèmes liés à al représentation.

Tout d’abord, les personnages doivent décider s’ils vont manger de la chaire humaine préparer par Sue et passer à l’acte, même si cette idée n’est exprimée clairement à aucun moment par l’un d’entre eux. Jack et Ed sont hésitants aux lignes 1 à 17, Dick est très critique et s’en prend à Sue  à la ligne 30, Bess est choquée et en appelle à son mari le président aux lignes 32 à 40. Dick et Bess rejettent Sue : elle ne fait pas partie de Houses, a été emmenée par son amant, Jack, que Dick déteste.

D’ailleurs, Sue passe à l’acte, elle  « fait la sale besogne ». Est-elle dans la transgression de l’interdit ou résolument du coté de la vie ? Ce n’est certainement pas pour rien que Vinaver en fait un personnage qui n’appartient pas à l’univers des affaires et au personnel de Houses. Sue serait une force de vie en prise avec le réel face au monde ultra-civilisé, enfermé dans ses codes et ses conflits de pouvoir que représentent les responsables hommes de chez Houses. Manger de la chaire humaine, fût-elle morte, est un tabou pour les sociétés occidentales. L’enfreindre ramène donc à une forme de primitivité qui inquiète profondément les hommes civilisés que nous croyons être. Se poser la question met face à un débat où irrationnel dispute au rationnel. A un stade où l’instinct, qui est de s’alimenter pour survivre,  et la raison, qui serait d’agir en « être civilisés » et s’en sortir autrement, sont en total conflit, Sue se servira d’une démonstration qu’on peut qualifier de  scientifique la nécessité de respecter la donne sacrée de la vie, même si pour cela ils aient à surmonter l’insurmontable, soit manger les dépouilles. Dans un résonnement mathématique et scientifique, elle met en jeu l’importance sacrée de la vie religieusement. Pour respecter cette dernière, il faut donc s’alimenter, il n’y a pas d’autre options. Son discours n’en est encore plus fort que la cohésion vient se mettre au service de la cohérence (ici-accompli-oui-vie) et par la syntaxe. Avec un champ lexical quasi-déplacé du repas (« reconstruire les muscles » « tissus »), elle met cette argumentation au service de l’instinct et bascule l’ordre des choses, rendant le raisonnable irraisonnable et vice versa. L’idée de dénigré la vie en se laissant mourir de faim parait désormais vulgaire face à l’espoir d’honorer la vie.  Sue, dans cet instant crucial, met tous les personnages face à leurs dénis et les force à prendre une décision. Elle est le moteur de l’action. Ce qui nous mène à nous demander quel rôle joue la femme dans cette œuvre.

On remarque effectivement que dans cet extrait, le dialogue se fait majoritairement par les femmes, ouvert par Sue, clôturé par Pat, le discours mené entre Bess et Sue. D’ailleurs, il semblerait que, à l’exception de Bess, qui reste coincée dans son rôle de femme de présidents aux certitudes religieuses et morales affichées, les femmes soient celles qui défendent les droits de la vie et agissent tandis que les hommes restent perplexes et subissent. Elles occupent une place stratégique dans l’avancée de l’histoire, retournement de situation frappant, qui met la hiérarchie entière sans-dessus dessous, Bob, le chez de compagnie, se retrouvant condamné à la seule réplique laconique de «Oui », sans destinataire, adressée à tous ou a personne, et Sue, simple amante d’un employés étant l’actrice direct des événements. Quant à Nan et Pat elles semblent plus pragmatiques, prêtes à se nourrir, et sont tournées vers une forme de spiritualité : Nan pense à son père défunt et croit l’entendre la pousser à commettre l’acte ( ligne 27), Pat détourne l’affirmation de Bess qui voit dans ce repas un sacrilège pour affirmer que la vie est sacrée ( ligne 43). Par ailleurs le « Oui », étant la seul réponse affichées à la succession de questions, renforce l’écho sonore (ici, accompli, oui, vie) qui prolonge la portée de cette réponse. Du même coup une logique s’établit entre le Oui et Vie, qui fait intervenir la dimension sacrée de la vie et universelle. Cette nouvelle vision apporter à l’acte nous mène à penser à la manière dont ce tabous encore non élucidé est transgressé.

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