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Commentaire "Une Vie" Maupassant

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Par   •  11 Mars 2018  •  Commentaire de texte  •  1 131 Mots (5 Pages)  •  1 400 Vues

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SUJET : Vous ferez le commentaire du texte de Maupassant en montrant ce que la peinture de l’accouchement de Jeanne a de réaliste et choquant pour l’époque. Vous pourrez d’ailleurs rapprocher ce texte de celui de la mort d’Emma (Flaubert, Madame Bovary)

Une Vie, de Guy de Maupassant, est un roman qui paru d’abord en feuilleton en 1883 dans le Gil Blas, puis en livre, la même année, sous le titre L’Humble Vérité. Il relate la vie d’une jeune fille, Jeanne Le Perthuis des Vauds, avec pour but de « décrire la vie d’une femme depuis l’heure où s’éveille son cœur jusqu’à sa mort ». Jeanne incarnant un personnage naïf, ignorant et faible face à la vie qui n’est que rarement douce, elle reste passive par rapport au monde qui la détruit peu à peu. Ce personnage est en partie inspiré d’Emma Bovary, ce qui permet de trouver de nombreuses parallèles avec le roman Madame Bovary de Gustave Flaubert. Ainsi, étant essentiellement un roman réaliste, Une vie marque aussi les esprits avec des passages choquants tels que l’accouchement de Jeanne, qui s’apparente à la mort d’Emma Bovary. Utilisant des procédés semblables, l’extrait frappe non seulement par sa vérité cruelle mais aussi par sa complexité psychologique.

Premièrement, présentons le réalisme de l’extrait, qui est traduit en deux parties : la description véridique de l’accouchement et la représentation de la douleur physique de Jeanne. En ce qui concerne l’accouchement, il est décrit de manière très studieuse et réfléchie. Tout d’abord, la chronologie d’un véritable accouchement est respectée, ce qui est fait à l’aide d’indicateurs temporels comme « deux heures » ou « à l’aube ». Les étapes sont aussi détaillées, avec notamment les alternances de contractions et de repos, les crampes devenant de moins en moins espacées, etc. Ensuite, Maupassant utilise ici un vocabulaire précis et presque médical ; il parle de « spasmes » et de convulsions ».

La deuxième partie concerne la représentation de la douleur de Jeanne, qui est très détaillée notamment grâce à un champ lexical recherché (douleurs, crise, souffrance, …). En effet, Maupassant vise à la justesse du mot pour décrire exactement les conditions dans lesquelles la protagoniste se situe ; ainsi il utilise aussi des images pour rendre le tout plus représentable (« elle eu l’impression que son ventre se vidait », « les cris jaillissaient entre ses dents serrées »). Cette poursuite de l’expression adéquate est non sans rappeler Flaubert et sa quête éternelle du mot parfait. La description quasi scientifique de la douleur et de l’événement naturel qui est en train de se produire, soit des mécanismes du corps, est aussi présente lors de la mort d’Emma Bovary, preuve d’une volonté de réalisme et de véracité des deux auteurs qui témoigne d’une recherche approfondie des réactions humaines face à ces douleurs.

Ce qui rend cet extrait particulièrement marquant cependant est lié à la nature choquante de celui-ci plus qu’à sa véracité. Ceci est majoritairement du à un réalisme cruel. Dans un premier temps, l’aspect le plus choquant est la connotation péjorative alliée à l’accouchement. Effectivement, l’enfant est représenté comme un « fardeau » comme un être qui « torture » et « tue » sa mère. L’utilisation de ces mots forts ainsi que cette diabolisation du nouveau-né paraît d’autant plus inconvenant que la propre mère est à l’origine de ces propos. Le deuxième aspect très important contraste avec, ou plutôt complémente celui de la douleur physique vu précédemment. Il s’agit de la douleur morale de Jeanne, plus que sa douleur physique qui dérange le lecteur, et plus précisément le fait que cette souffrance morale soit matérialisée par l’accouchement. Cette affliction est provoquée par la vue de Julien (« elle ne pouvait détacher son œil de Julien ; et une autre douleur, une douleur de l’âme l’étreignait ») puis cette haine va être le moteur de son enfantement. Maupassant décrit cette image par les phrases suivantes : « Alors une révolte furieuse, un besoin de maudire emplit son âme, et une haine exaspérée contre cet homme qui l’avait perdue, et contre l’enfant inconnue qui la tuait. Elle se tendit dans un effort suprême pour rejeter d’elle le fardeau ». Ainsi, ces deux phrases, combinant la description défavorable de l’enfant ainsi que son supplice mental, représentent ce qu’il y a de plus perturbant dans l’extrait.

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