Commentaire "Sonnet pour Hélène" de Pierre de Ronsard
Commentaire de texte : Commentaire "Sonnet pour Hélène" de Pierre de Ronsard. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar efroc • 30 Juin 2018 • Commentaire de texte • 743 Mots (3 Pages) • 5 564 Vues
Pierre de Ronsard (1524-1585) est un poète français qui anima le groupe de la Pléiade. Ce sonnet "Quand vous serez bien vieille" est extrait du recueil Sonnets pour Hélène publié en 1578. Ce sonnet en alexandrin s'adresse à Hélène de Surgères. Quand il l'écrit, Ronsard est déjà un poète célèbre.
Dans ce sonnet, Ronsard veut séduire Hélène en lui peignant les conséquences qu'aurait un refus de sa part à ses avances amoureuses.
Quand vous serez bien vieille
Quand vous serez bien vieille, au soir à la chandelle,
Assise auprès du feu, dévidant et filant,
Direz chantant mes vers, en vous émerveillant :
"Ronsard me célébrait du temps que j'étais belle."
Lors vous n'aurez servante oyant telle nouvelle,
Déjà sous le labeur à demi sommeillant,
Qui au bruit de Ronsard ne s'aille réveillant,
Bénissant votre nom de louange immortelle.
Je serai sous la terre, et fantôme sans os
Par les ombres myrteux je prendrai mon repos ;
Vous serez au foyer une vieille accroupie,
Regrettant mon amour et votre fier dédain.
Vivez, si m'en croyez, n'attendez à demain :
Cueillez dès aujourd'hui les roses de la vie.
La forme de ce sonnet est très classique : il y a deux quatrains et deux tercets en Alexandrin que l’on appelle aussi vers noble. Les rimes sont embrassées donc forment la sonorité ABBA dans les quatrains et sont suivies dans les deux tercets donc AABB. Nous allons voir alors comment s’exécute la stratégie paradoxale dans ce poème. Tous d’abord nous verrons l’originalité de la demande et ensuite nous aborderons l’invitation au carpe diem dans ce poème.
I)Ronsard commence par dénigrer Hélène par « bien vieille », c’est péjoratif et l’utilisation du futur « serez » montre la certitude que Hélène sera une vieille croupissante « assise auprès du feu ». L’allitération en « an » des participes présent « dévidant, filant, chantant, émerveillant » montre l’ennui et le déplaisir qu’aura cette femme a la fin de sa vie et montre que le temps s’est presque arrêté. Dans ce poème, Ronsard peint la fin de vie d’Hélène.
Aussi, Ronsard dans ce sonnet est imbu de lui-même:Il y a la répétition deux fois de Ronsard. De plus, il y a « j’étais belle », a côté de « Ronsard » qui montre son importance dans sa beauté. « Regrettant mon amour » montre le regret que Hélène aura si elle continue de refuser ses avances. « fier dédain » qui veut dire orgueil nous pousse a croire que Hélène méprise Pierre de Ronsard. Et même lorsque lui sera mort « je serai sous la terre, et fantôme sans os » il continuera d’exister dans les souvenirs et suscitera de l’émotion : « qui au bruit de Ronsard ne s’aille réveillant ».
II)Dans ce poème, Ronsard rend la présence de la mort omniprésente : « soir, chandelle, feu » symbolise la fin de de vie de Hélène qui n’attend que la mort. D’ailleurs lui-même est décédé avant Hélène « je serai sous la terre et fantôme sans os » mais il existera toujours dans la conscience collective « Qui au bruit de Ronsard ne s’aille réveillant », ce qui le rend immortel d’une certaine façon. Aussi, « mon repos » indique qu’il n’est pas réellement mort. On peut ajouter que « feu, soir, chandelle » sont trois mots qui sont peintes avec une couleur chaude telle que l’orange ce qui renforce cette idée de fin de vie pour Hélène.
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