Commentaire Ronsard, la vieillesse d'Hélène
Commentaire de texte : Commentaire Ronsard, la vieillesse d'Hélène. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Emmals • 16 Mai 2017 • Commentaire de texte • 554 Mots (3 Pages) • 2 707 Vues
Commentaire
Nous allons voir que ce poème constitue une stratégie de séduction paradoxale. Tout d'abord Ronsard fait un tableau inquiétant de la vieillesse d'Hélène. A l'aide de prolepse au futur il donne une projection négative de ce qu'elle va devenir par rapport au moment où il l'écrit. Les premiers mots de son poème « Quand vous serez bien vielle », donne l'impression qu'il cherche presque à l'effrayer. Pour accentuer cet effet il utilise de nombreuses descriptions d'elle, la montrant seule chez elle et misérable : « assise auprès du feu ». La présence d’alexandrin et d'une assonance en « AN » dans « Dévidant et filant » donne une monotonie à ce poème, à la vie d'Hélène.
Mêlé à ceci nous pouvons relever des arguments pour la séduire. Même si son poème peut être destiner à n'importe quelles femmes, il le personnalise pour qu'Hélène ne soit plus que seule destinataire. Pour cela il utilise la marque de la 2ème personne et un parallélisme, « Regrettant mon amour, et votre fière dédain ». De plus, le titre du poème, Sonnet pour Hélène, démontre bien que cette déclaration n'est destinée que pour elle. « Ronsard me célébrait du temps que j'étais belle », ce vers écrit au discourt direct montrant Hélène parlant de Ronsard, donne l'impression qu'elle est une muse pour lui. Il fait également une métaphore de la fleur, comparant son amour et la beauté éphémère d'Hélène aux « roses de la vie ».
En somme, nous pouvons constater que cette déclaration est effectivement paradoxale.
Nous allons voir maintenant une mise en valeur du pouvoir du poète. En effet nous constatons que Ronsard, à travers ce texte, constitue une auto-célébration. L'emploi de la première personne, de déterminant possessif et d'euphémisme, dans le vers « je prendrai mon repos » montre une impression de supériorité flagrante. Ensuite la répétition de son nom à deux reprises dans son œuvre : « Ronsard me célébrait » ; « Qui au bruit de Ronsard » met en avant son égocentrisme, ainsi que le fait qu'il soit un personnage célèbre car même les « servante oyant » de lui. On peut également relever une référence mythologique, « Par les ombreux Myrteux ». Cette comparaison avec un dieu montre le sentiment d’élitiste de l'auteur.
Nous pouvons aussi relever les avantages de la poésie. Avec l'utilisation du mode impératif dans la dernière strophe, « Vivez, […] n'attendez, […] cueillez » et le choix de verbes à forte connotation, donne l'impression que Ronsard conseille à Hélène de se dépêcher de faire un choix, peut être même de le choisir. De même, l'emploi des champs lexicaux de la vie et de la mort, donne ici un sens d'immortalité. Ronsard promet à sa bien aimé qu'ils seront éternel à travers ces mots. Par ailleurs, la présence du registre didactique en fin de poème, « Vivez, si n'en croyez, n'attendez à demain » rappelant la philosophie latine, Carpe Diem, nous donne l'impression que le seule choix qui s'offre à elle est de le choisir.
C'est ainsi que Ronsard met en avant les valeurs de la poésie.
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