Commentaire Ophélie Rimbaud
Commentaire de texte : Commentaire Ophélie Rimbaud. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar vgodet • 15 Février 2020 • Commentaire de texte • 825 Mots (4 Pages) • 1 567 Vues
Page 1 sur 4
Plan de commentaire pour la première partie (quatre premiers quatrains) d’ “Ophélie”, d’Arthur Rimbaud.
Problématique : Quel tableau Arthur Rimbaud propose-t-il de la mort d’Ophélie ?
- la douceur mélancolique du cadre
- Une impression de sérénité.
- Grande douceur qui émane de ces premiers quatrains mise en place dès le premier vers, avec l’adjectif « calme »:
- Mouvements ralentis, effets des adverbes « très lentement » (v.3) et « mollement » (v. 10), répétition de « flotte » aux vers 2 et 3 qui suggère une lente progression. Les points de suspension à la fin du vers 3, puis les tirets (v.4 et 16) imposent de ralentir aussi la lecture du poème.
- Sensation de glissement et de douce dérive : allitération en [l] très marquée sur les 8 premiers vers, par exemple dans les deux premiers vers “ Sur l’onde calme et noire où dorment les étoiles/ La blanche Ophelia flotte comme un grand lys”, enjambements des vers 5-6 “ Voici plus de mille que la triste Ophélie / passe” et des v. 7-8 “Voici plus de mille que sa douce folie / murmure sa romance”.
- Sons étouffés : « on entend dans les bois lointains », « murmure », « soupirent »
- Compassion de la nature
- Personnification de la nature qui la montre en figure bienveillante, « le vent baise ses seins » dans un geste amoureux (v.9), « les saules […] pleurent » (v.11)
- Attitudes maternelles, et protectrices : « ses grands voiles bercés par les eaux » (v.10), chiasme des vers 11-12 (attitude de la nature – « sur » + partie du corps/ « sur » + partie du corps - attitude de la nature) ainsi que la locution prépositionnelle « autour d’elle » (v.13) donnent l’impression que la nature enveloppe Ophélie.
- Un décor funèbre
Cadre apaisant dans lequel la mort reste néanmoins omniprésente :
- « l’onde[…] noire » (v.1), ou « le long fleuve noir » (v.6) rappellent le Styx, fleuve qui dans la mythologie grecque menait de la vie terrestre aux Enfers.
- Les « hallalis » (v. 4) évoquent la mise à mort.
- Les pleurs , soupirs et inclinaisons de la nature au passage d’Ophélie composent un cortège funèbre (v.11-13)
- Dans les deux derniers quatrains, un léger souffle froid , amené par la « brise » du vers 8, semble parcourir le texte : « frissonnants », « frisson » et allitérations en [f] et [r] (les deux termes précédents + « front » / « froissés »/ « nénuphars »).
- La figure mystérieuse d’Ophélie
- Osmose avec la nature
Ophélie semble se confondre avec la nature. Nombreux échos par associations lexicales entre la présentation du décor et le portrait d’Ophélie :
- les deux termes qui se rapportent au sommeil, « dorment » (v.1)/ « couchée »(v.2), établissent un lien étroit entre Ophélie et les étoiles, comme si elles étaient côte à côte.
- Comparaison avec le lys (v.2 ) et métaphore florale des “corolle” du v.9 font d’Ophélie un élément de la nature, une sorte de fleur.
- A sa complainte amoureuse du vers 8, « sa romance », semble répondre le « chant mystérieux » du ciel au vers 16 (mis en valeur par la diérèse).
- Un être surnaturel, entre la vie et la mort
- Plusieurs passages renvoient à la mort d’Ophélie : « flotte » rappelle sa noyade ; « couchée » est aussi la position du mort dans son cercueil, et dans ce contexte, les « longs voiles » dont est revêtue Ophélie peuvent apparaître comme son linceul.
- Elle est par ailleurs un être animé, puisqu’elle « murmure sa romance » (v.8) ; et elle “éveille parfois, dans un aune qui dort/ quelque nid » (v.14).
- Apparition surnaturelle : « fantôme » (v.6), puis quelques mots qui lui donnent un aspect immatériel « flotte » (v.2), les « voiles » (v.3) qui l’entourent. Le champ lexical de la nuit (dorment/ étoiles/ soir / rêveur / dort/ astres d’or) que l’on associe au rêve, rend Ophélie irréelle. Mise en place d’un univers merveilleux, voire fantastique.
- Une figure éternelle
- Emploi du présent de l’indicatif qui met en place un temps suspendu, un état permanent.
- Anaphore d’une formule incantatoire, qui fait penser aux contes et légendes « voici plus de mille ans » . L’expression « plus de mille ans » suggère l’éternité.
- Sentiment d’éternité renforcé par la construction circulaire du tableau: la périphrase « astres d’or » du dernier vers reprend les « étoiles » du premier vers.
- Reprise d’un mythe : références à l’héroïne de Shakespeare, en particulier par la forme anglaise du prénom « Ophelia », soulignée par une diérèse. On retrouve des éléments du mythe : la noyade (« flotte ») et aussi la « douce folie ».
- Figure idéalisée : magnifiée à plusieurs reprises par l’adjectif « grand » (v. 2, v.10, v. 12) ; la comparaison avec le lys et la blancheur suggèrent à la fois la beauté, la pureté et l’innocence.
...
Uniquement disponible sur LaDissertation.com