Commentaire Journal Anne Franck
Commentaire de texte : Commentaire Journal Anne Franck. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar vanieh • 31 Octobre 2019 • Commentaire de texte • 1 258 Mots (6 Pages) • 1 602 Vues
Raconter une vie : laquelle et pourquoi ?
Journal, Anne Franck
Présentation :
Journal intime d’une adolescente retrouvé par des amis de la famille dans l’appartement secret situé dans un immeuble de bureau - appelé l’Annexe dans le journal – pillé par la Gestapo après l’arrestation de toute la famille d’Anne qui y vivait cloîtrée pour échapper aux rafles nazies.
Ils le remettent au père d’Anne, seul rescapé des camps de la mort, qui le fera publier en 1947 en Hollande.
Ayant donné à son journal la forme d’une correspondance avec une amie imaginaire, Kitty, Anne écrira de juin 1942 (elle venait d’avoir treize ans) au 1er août 1944 avant d’être déportée dans un camp de concentration où elle mourra à 15 ans.
Cette page se situe au centre du journal. Elle est datée du 24 décembre 1943 après plus d’un an de réclusion forcée, l’adolescente s’efforce d’analyser avec lucidité et honnêteté les raisons qui expliquent sa tristesse ce jour-là.
Quelles sont les caractéristiques de ce journal intime ?
- Ce journal se présente sous la forme d’une correspondance fictive (une lettre)
- La forme de la lettre
- L’écriture du journal est ancrée dans une époque précise par l’inscription d’une date au tout début « 24 décembre 1943 ». Contexte historique précis → France, Belgique, Pays bas occupés par des troupes allemandes, Gestapo, police politique du IIIème Reich persécute les juifs. Cette date nous indique donc d’emblée implicitement la situation difficile de la narratrice obligée de vivre cachée sous peine d’être arrêtée.
- On retrouve également une adresse à un destinataire précis « Chère Kitty » apostrophe à une amie imaginaire intime d’où le tutoiement et le renvoi aux confidences précédentes « Je t’ai déjà dit combien… »
Comme dans une vraie lettre Anne imagine les réactions et les pensées de son amie de papier à la lecture de sa lettre « Quoi que tu puisses penser »
Eléments qui donnent au lecteur l’illusion d’une correspondance réelle. En fait Anne écrit pour elle-même ce qui renforce sa solitude.
- Les fonctions de la lettre
- Elle permet tout d’abord de raconter un événement qui vient de se produire le jour même, le journal intime est quasiment une écriture de l’instant, Anne relate le soir ce sui s’est produit dans la journée d’où le connecteurs temporels « Aujourd’hui » et « maintenant, pendant les vacances de Noël ». Elle raconte la visite d’une amie de ses parents, Mme Koophuis, qui vit hors de l’annexe. Bref résumé des paroles de cette dame en une énumération des activités de sa fille (loisirs) : « elle va canoter avec des amis, participe à l’activité d’un théâtre d’amateurs, ils montent des pièces, ils se retrouvent au hockey club » énumération qui montre la variété des activités sportives, culturelles ou de détente. Vie totalement opposée à celle d’Anne :
- « canoter » activité de plein air ≠ « enfermés comme nous sommes dans nos quatre murs »
- « avec des amis », « ils » + « participer » « se retrouvent » qui renvoient à l’idée de groupe ≠ « parias » (terme qui désigne en Inde un individu exclu du groupe)
- Cette lettre lui permet également d’analyser ce qu’elle ressent : elle part de cet exemple précis de la visite de Mme Koophuis pour envisager une réflexion plus générale par la suite « lorsqu’une personne du dehors entre chez nous » Elle oppose de façon antithétique « dehors » et « chez nous » pour mettre en évidence la situation de recluse dont elle souffre et dont elle prend réellement conscience lors des visites de personnes extérieures.
→ Le journal permet donc d’analyser avec précision les émotions en essayant de les comprendre.
- L’écriture de ce journal permet à Anne Franck d’analyser ce qu’elle ressent, de se livrer à une véritable introspection
- L’expression des sentiments personnels : le registre lyrique
a) Le registre employé est le registre lyrique qui consiste à exprimer des sentiments personnels. La citation de Goethe « Himmelhoch jauchzend und zum Tode betrübt » (« Joie céleste et tristesse mortelle » permet à Anne de donner le ton de cette page de journal.
Elle met en évidence la coexistence de deux sentiments contradictoires « Joie » ≠ « tristesse » (antithèse) avant d’expliquer ce paradoxe.
b) « Joie céleste » → cette hyperbole est à associer avec la périphrase terrible « échapper au sort malheureux des autres enfants juifs ». Cela montre qu’Anne Franck est consciente de la chance qu’elle a de pouvoir survivre grâce à ses parents et à l’aide d’amis extérieurs qui les ravitaillent (cf. l’hyperbole « tout ce qui nous est donné ici »). Mais finalement, Anne passe très vite sur les sentiments positifs car ce qui domine malgré tout c’est la « tristesse » comme l’indique l’adverbe « fréquemment ».
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