Commentaire Iphigénie, acte II, scène 2
Commentaire de texte : Commentaire Iphigénie, acte II, scène 2. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Estelle Fonseca • 15 Janvier 2021 • Commentaire de texte • 742 Mots (3 Pages) • 5 200 Vues
Estelle Fonseca - Commentaire d’Iphigénie acte II, scène 2:
Retrouvailles d’Agamemnon et d’Iphigénie
Jean Racine, en 1674, s’inspire de la guerre de Troie pour écrire sa tragédie «Iphigénie» dans laquelle le roi se voit obligé de sacrifier sa fille aux dieux afin d’atteindre la réussite. Dans la scène deux du deuxième acte, le roi et sa fille se retrouvent après un moment sans s’être vus et l’atmosphère est tendue car elle ne se doute de rien tandis que le roi, et nous en tant que spectateurs, sommes au courant de son destin funeste et tragique.
Dans cette scène, on perçoit une différence entre les émotions des personnages. Iphigénie est très heureuse de voir son père tandis que, Agamemnon, de son côté n’exprime aucun enchantement. Elle emploie des mots comme «joie», «plaisir» et même «honneurs». Agamemnon, quant à lui, préfère clairement éviter sa fille, «Vous vous cachez, Seigneur, et semblez soupirer;» (acte II, sc 2, 158), car il a déjà pris la décision de la sacrifier, ce qui explique pourquoi la scène est très brève et pourquoi il écourte la conversation. Dans la réplique «Seigneur, où courez-vous? et quels empressements Vous dérobent sitôt à nos embrassements?» (acte II,sc 2,137-138), Racine utilise la rime pour marquer le contraste entre ces deux personnages (empressements, embrassements).
Iphigénie exprime son contentement qui n’est pas partagé. Le roi n’accorde pas de temps à sa fille, ce qu’elle ne comprend pas car elle ne sait pas que sa mort est proche. Il lui parle au passé «Vous méritiez, ma fille, un père plus heureux» (acte II, sc 2, 153) ce qui nous montre que sa décision est prise. Agamemnon est impuissant face aux dieux. En tant que roi, il se doit de leur obéir ce qui est très difficile pour lui en tant que père, et le fait qu’il choisisse quand même de sacrifier sa fille lui donne un aspect plus cruel. Il agit donc à contrecœur et essaye de la rassurer «Ma fille, je vous vois toujours des mêmes yeux;» (acte II, sc 2, 161) et se demande même s' il devrait l’en informer «Grands dieux! à son malheur dois-je la préparer?» (acte II, sc 2, 157), pas pour la sauver mais justement pour la préparer à son malheureux destin.
Les répliques d’Iphigénie sont bien évidemment beaucoup plus longues que celles de son père, et d’ailleurs, elle lui pose beaucoup de questions auxquelles il ne répond pas forcément «Quelle félicité peut manquer à vos vœux?» (acte II, sc 2, 154) ce qui renforce l’idée de la fuite de la part du roi. Il essaye à tout prix de s’éloigner de sa fille tandis qu’elle ne se doute vraiment de rien et lui demande même si elle pourra être présente le jour où aura lieu le sacrifice dont elle ne sait pas qui est le sien « Me sera-t-il permis de me joindre à vos vœux?» (acte II, sc 2, 182) et le roi répond que hélas, elle y sera, et termine avec un adieu. À la fin de la scène, Agamemnon est très froid et semble sans cœur car on comprend qu’il est décidé à poursuivre avec le sacrifice de sa fille ce qui montre le côté tragique de la pièce que l’on aurait déjà pu oublier.
Au niveau de la mise en scène de la pièce, les acteurs arrivent sur la scène par deux extrémités opposées, ce qui délimite bien l’espace et donne plus cette idée de retrouvailles. Les deux écrans qui projettent une image de la mer calme et paisible contrastent bien avec le drame de la pièce et de la scène en question, et les effets de lumière et de son mettent en avant le côté tragique. Il y a peu de lumière dans la salle et seuls les acteurs sont mis en avant avec celle-ci, accentuant la sombreur de la pièce et du personnage d’Agamemnon et le son en fait de même, que ce soit par la musique dramatique ou par le positionnement des hauts parleurs, qui nous donnent l’impression que le son nous entoure, et donne de l’intensité aux voix des acteurs.
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