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Commentaire Des Cannibales

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Par   •  15 Octobre 2021  •  Commentaire de texte  •  1 678 Mots (7 Pages)  •  364 Vues

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Des Cannibales, Montaigne

Texte 1 page 56

La découverte des Amériques par Christophe Colomb en 1492 révolutionne la vision du monde qu’on avait alors. La connaissance de nouveaux peuples confronte les européens à l’altérité. Les réactions sont diverses : la colonisation, la mise en esclavage ou la tentative de compréhension des coutumes, notamment celles des Tupinamba au Brésil, avec lesquels la France entretient un commerce interlope. La présence de ce nouveau monde est perceptible dans la réflexion des intellectuels qui s’interrogent sur leur société.

Montaigne (1533-1592), humaniste prend le parti de la connaissance. Il s’intéresse à ces nouveaux peuples et se lance dans une analyse sans préjugés de leurs moeurs et coutumes dans l’essai « Des Cannibales » extrait du tome 1 des « Essais ». Dans le passage à étudier, Montaigne s’interroge sur l’habitude des Européens de désigner les indigènes comme des  sauvages ou encore comme des barbares. Avec le regard bienveillant des humanistes, il remet en cause cette vision européenne de l’Autre.

Il prend le contexte de la découverte d’une nouvelle civilisation brésilienne pour s’approprier une réflexion sur les coutumes des amérindiens grâce aux écrits laissés par les colons.

I-) La thèse de Montaigne 

  1. L’engagement de Montaigne

D’emblée dans « Or je trouve », il y a la présence du « je » pronom personnel sujet qui montre la présence du locuteur, « mon » déterminant possessif » ; « m’ » pronom personnel objet = tous ces pronoms marquent la présence de Montaigne. Par l’incise « à ce qu’on m’en a rapporté », Montaigne précise ses sources, il s’appuie sur le témoignage de ceux qui ont côtoyé les Tupinamba ; il se montre ainsi le plus honnête possible. En rhétorique, selon Aristote, le caractère de l’orateur participe à l’efficacité de l’argumentation, c’est ce qu’on appelle l’échos, c’’est à dire le style que doit prendre l’orateur pour gagner la confiance de l’auditoire.

On observe que Montaigne aimait aller « à sauts et à gambades », il est conscient de s’être laissé porté par d’autres considérations « pour revenir à mon propos » et donc revient à ce qui est au coeur de l’essai : « Les cannibales du nouveau monde. ».

D’emblée l’auteur adopte la démarche de la démonstration pour étayer son argumentation.

B) Une thèse explicite : logos

« Il n’y a rien de barbare et de sauvage en cette nation ». Il va expliciter sa thèse avec une définition « chacun appelle barbarie ce qui n’est pas de son usage » = aphorisme (sentence énoncée en peu de mots) avec le présent de vérité générale. Montaigne a la volonté de définir avec une démarche scientifique rationnelle et rigoureuse.

Sa démarche est déductive puisqu’il part d’une réflexion générale pour arriver à des exemples.

C) La démarche de Montaigne

  • redéfinir les termes
  • Faire réfléchir son public

Barbare vient du grec ancien barbares qui veut dire étranger. Les peuples n’appartenant pas à la civilisation avaient un Language qui était du charabia pour les grecs = chant des oiseaux.

Ce terme ne renvoie donc en aucun cas à la brutalité et à la violence.

Sauvage vient du latin silva qui veut dire forêt. Les hommes dits « sauvages » ont vécu en liberté dans la nature. Montaigne nous invite à examiner le sens des mots avant de se faire une opinion.

Essai : juger, peser et examiner.

II-) La recherche de la vérité 

  1. En vue d’éclairer soi et les autres

La terme « vérité » intervient souvient et vise à avoir un point de vue éclairé et éclairer les autres. « Chacun » montre qu’on ne pointe aucune catégorie et que Montaigne s’inclut dans la collectivité et admet appartenir à l’aveuglement. Les moralisateurs « à vrai dire » ; « à la vérité » ; « comme de vrai » sont des procédés d’argumentation qui rendent le texte subjectif.

B) En vue de montrer la relativité des coutumes et des usages

On retrouve ainsi une réflexion sur l’ethnocentrisme à travers la phrase « Il semble que nous n’ayons autre mire de la vérité et de la raison que l’exemple et l’idée des opinions et usances du pays où nous sommes » = tournure restrictive (ne…que) qui insiste sur la vision bordée et restreinte que les européens peuvent avoir sur le monde.

C) En vue de dénoncer l’ethnocentrisme avec ironie

« La parfaite religion » ; « la parfaite police ». « toujours » est employé comme si nous étions infaillibles, il exagère avec la répétition du mot « parfait » qui est un terme hyperbolique et traduit ainsi l’ironie.

Il y a également une opposition entre le précis et le ponctuel : « pays où nous sommes » vs « toujours ». Montaigne s’oppose aux préjugés : les gens se croyant parfaits ignorent que d’autres peuvent avoir une pensée tout aussi valable = critique implicite

III-) La recherche de la vérité

Montaigne dénonce le complexe de supériorité des Européens mais va plus loin dans son raisonnement puisqu’il démontre la supériorité de la nature sur la culture.

  1. Raisonnement par analogie

Montaigne illustre sa démarche avec l’exemple des fruits en reprenant avec le verbe « appeler » au sens de « nommer », « désigner » pour mieux illustrer sa démarche. « Nous appelons sauvages les fruits que la nature a produit ». Il établit une comparaison entre les hommes et les fruits qui est introduite par la locution « de même que ».

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