COMMENTAIRE : « BELLE DU SEIGNEUR » Chapitre LXXXVII, 1968, Albert COHEN
Commentaire de texte : COMMENTAIRE : « BELLE DU SEIGNEUR » Chapitre LXXXVII, 1968, Albert COHEN. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Byatryzneves • 20 Avril 2018 • Commentaire de texte • 1 597 Mots (7 Pages) • 10 935 Vues
COMMENTAIRE : « BELLE DU SEIGNEUR »
Chapitre LXXXVII, 1968, Albert COHEN
Albert Cohen est un auteur suisse romand d'expression française. Poète, écrivain et dramaturge, son œuvre a été fortement influencée par ses racines juives.
Belle du Seigneur est un roman publié en 1968 qui constitue le troisième volet d'une tétralogie commençant avec Solal (1930) et Mangeclous (1938), s'achevant avec Les Valeureux en 1969 (roman qui, à l'origine, faisait partie intégrale de Belle du Seigneur).
Le récit se déroule en Europe, durant l'Entre-deux-guerres et raconte la vie de Solal, né dans une famille juive de la petite île de Céphalonie. Jeune, beau, mystérieux, d'une intelligence rare, il n'a aucun mal à séduire les femmes qui l'entourent, mais un jour, il découvre une sublime jeune femme, Ariane, femme d'Adrien Deume, son subordonné à la SDN, et en tombe follement amoureux…
Situation de l’extrait proposé : Ariane a quitté son mari, un homme médiocre, pour vivre le grand amour avec Solal. Exclus de la bonne société, les amants se sont retirés dans un luxueux hôtel de la Côte d'Azur. Une nouvelle journée commence.
Ainsi, nous nous interrogerons sur la singularité de ce récit de l’usure de la passion ?
Pour cela nous étudierons les réflexions de Solal, puis l’ennui ressenti par ce dernier, et finalement on découvrira un couple à la dérive.
I- Réflexions de Solal
A- Solitude et pensées
À ce moment, Solal est seul et réfléchit à sa situation. Pour nous faire rentrer dans la conscience de Solal, le narrateur utilise le discours indirect libre, le lecteur peut donc suivre les pensées du personnage, ce procédé se repère très facilement au premier paragraphe : « Resté seul, il soupira » > il = Solal / « Elle » > Ariane. Ici on peut s’apercevoir que l’expression « il soupira » peut annoncer un mauvais présage, on peut se demander si Solal est déçu ? S’est-t*il déjà lassé de sa nouvelle vie ?
Contrairement à toutes attentes, nous remarquons que le personnage trouve un sentiment de soulagement par le fait qu’Ariane s’est absentée le temps de se préparer (« Dix minutes »), « Enfin, elle était allée s'habiller, bonne affaire », ici le « Enfin » serait peut être un signe de délivrance, d’ailleurs nous pouvons aussi relever de l’ironie « bonne affaire ».
B- Premières incompréhensions
Pourtant Solal est bien conscient de tous les efforts que fait Ariane pour lui plaire : Cf. « elle croyait devoir le vouvoyer » ; « faisait de son mieux pour conserver un climat de passion », elle fait donc tout ce qui est en son pouvoir pour lui plaire. De même, il juge, analyse son comportement et il ressent même de la compassion pour elle « La pauvre », « elle se voulait une amante idéale » cependant elle ne l’est pas. Il y a une différence entre ce qu’elle veut et ce qu’elle est, et le personnage sait très bien puisqu’on rappelle qu’on suit le cheminement de sa pensée, et l’opposition « Oui, mais » en est la preuve qu’elle n’est pas cette « l’amante idéale ».
II- L’ennui
A- La pression
Les réflexions intérieures construites de deux phrases courtes et averbales du personnage relèvent du soulagement « Dix minutes d'irresponsabilité. Toujours bon à prendre ». Cependant ce moment est limité car Ariane sera bientôt de retour. L’auteur accentue ainsi l’opposition entre ce moment de solitude et le retour d’Ariane avec : « d'irresponsabilité » Solal semble être délivré pour un temps court et « la question fatidique » ; « épée de Damoclès » qui sont des termes forts démontrant une sorte de pression ressentie par Solal, voire même du danger avec « épée de Damoclès ».
De même, l’opposition entre « épée de Damoclès » qui a une connotation forte, de véritable danger et « les projets pour l'après-midi, après l'équitation » confirme une explication pour le malaise du personnage.
De plus, la question « Quels nouveaux plaisirs inventer pour camoufler leur solitude ? » accentue un contraste entre « plaisirs » et « solitude » et « Camoufler » dénonce le fait que les deux amants tâchent de se mentir à eux-mêmes.
B- La cafardeuse routine mondaine
Solal est blasé, la routine mondaine, les activités qu’il fait avec Ariane ne lui plaisent pas. Elle oppressante :
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