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Cémine, voyage au bout de la nuit

Commentaire de texte : Cémine, voyage au bout de la nuit. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  29 Avril 2017  •  Commentaire de texte  •  1 295 Mots (6 Pages)  •  714 Vues

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Lecture analytique 2, Séquence 4

Voyage au bout de la nuit

Le traumatisme causé par la Première Guerre mondiale a d’importantes répercussions chez nombre d’artistes. Certains écrivains, comme Henri Barbusse (Le feu), tentent décrire le mal afin de l’exorciser ; d’autres, tel Céline, condamnent la guerre en en montrant les côtés les plus triviaux. Ainsi ce passage du Voyage au bout de la nuit a scandalisé la France des années 30 car il présente l’armée sous son jour le plus cru. De plus, les soldats ont peur, et en particulier le narrateur lui-même, que l’on voit s’enfuir. A aucun moment dans cet extrait la guerre n’apparaît comme le moyen de défendre un idéal. Céline comme ailleurs dans ce roman dénigre toutes les valeurs : l’héroïsme, le patriotisme.

Problématique : Comment Céline rend compte d’un épisode chaotique ?

I] La guerre détruit l’humanité.

         

        a) Destruction des valeurs morales.

   - Le début du texte retrace un moment de la vie militaire puisqu’un soldat paniqué apporte une information. Or, le colonel est insensible à sa panique, il le brutalise, il n’est intéressé que par les problèmes techniques d’acheminement du pain. Le pain a + d’importance que la vie humaine.

   - Le narrateur se réjouit de la mort du maréchal à cause d’un conflit personnel concernant une boite de conserve (l.26). « Chacun sa guerre » (l.28) renvoie à la réalité peu glorieuse de la vie des soldats qui se trouvent obligé de voler pour manger à leur fin. Renvoie à l’individualisme, l’aspect impitoyable de cette lutte pour survivre, c’est une guerre dans la guerre.

        b) Destruction de la dignité humaine.

   

   - Les hommes sont réduis à leurs émotions primaires ainsi qu’aux réactions physiques de leur corps agressés et traumatisé : « raidit », « transpiration », « mâchoire tremblaient » (l.2-3), « ventre ouvert », « il n’avait plus sa tête » = décapitation.

   

   - Céline fait appelle aux animaux pour décrire les sensations et les émotions des hommes. Les armes peuvent « tuer les punaises et les puces de la terre entière » (l.26). Les hommes deviennent des animaux, Céline les rabaisse au rang de parasite dans l’enfer de la tuerie.

   - Les hommes deviennent des « viandes » (l.39), ce qui symbolise la boucherie guerrière. Ce vocabulaire culinaire introduit donc un décalage et renforce donc l’aspect dégradant de la guerre.

        c) Destruction de la parole.

   - Sous le feu des combats, tout est anéantit. Le colonel devenu sadique et inhumain utilise une parole mécanique « et alors » x3, il entraîne même le soldat au début respectueux vers une parole familière et expéditive : « il a été éclaté par un obus » (l.13). Le langage est transformé par l’urgence et la peur de la guerre. Le maréchal est devenu une cible avec l’emploi du passif qui transforme l’homme en objet.

   - Progression de l’échange qui passe d’un échange réglementaire à une expression minimale, on passe ensuite dans un univers où la parole n’a plus de raison d’être. Après ça, la phrase saute (l.20), il n’y a plus de verbe.

 

II] Point de vue interne.

         

        a) Observateur naif.

   - Le narrateur à une position particulière, il est à la fois dans la scène mais il est aussi en marge, c’est observateur désinvolte. Manière crue et précise de décrire. Volonté de témoigner l’horreur mais sans point de vue moral.

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