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Baudelaire / Les Fleurs du mal

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Par   •  12 Juin 2022  •  Commentaire de texte  •  1 432 Mots (6 Pages)  •  360 Vues

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Introduction :

Baudelaire, poète de la modernité, publie son grand recueil Les Fleurs du mal en 1857. Il expérimente en passant du romantisme, au mouvement parnassien, puis en insufflant le symbolisme. De même, il remet au goût du jour la forme oubliée du sonnet, et popularise le poème en prose (Spleen de Paris, 1869). Il mène une vie de tourments et de difficultés dont l’angoisse se retrouve dans son concept central du Spleen (humeur dépressive). (accroche avec informations sur l’auteur).

Le poème « L’Albatros » est le troisième poème de Les Fleurs du mal après le prologue constitué par « Au lecteur », et le premier poème « Bénédiction » qui introduit la section « Spleen et Idéal ». Dans ces quatre quatrains en alexandrins à rimes croisées, alternativement féminines et masculines, Baudelaire nous décrit la rencontre brutale entre des marins et des albatros. (Présentation générale du texte)

En quoi ce petit poème constitue-t-il un apologue sur l’intolérance de la société humaine?(Problématique)

Nous analyserons ce poème en trois mouvements. Tout d’abord, nous mettrons en avant à travers la première strophe le choix d’un thème à priori prosaïque. Ensuite, nous détaillerons les péripéties de la rencontre entre les marins et l’oiseau sur les deux strophes suivantes. Enfin, nous dévoilerons le caractère métaphorique du texte dans l’étude de la dernière strophe, de la chute.(annonce des mouvements)

I- Un thème prosaïque, banal. (Première strophe)

Le premier mot du premier vers, l’adverbe « Souvent » marque en même temps la répétition, le caractère habituel de l’évènement qui va suivre , et une entrée rapide et directe dans le poème.

« Pour s’amuser » évoque le but léger, le divertissement recherché.

« les hommes d’équipage » renvoient à un groupe indéterminé, sans identité, quelconque.

Au Vers 2, seule occurrence du titre, avec le mot « albatros ». Les autres évocations de l’albatros se font par des périphrases et des métaphores, comme dans la suite du vers « vastes oiseaux des mers » périphrase laudative qui insiste sur l’envergure majestueuse du volatile.

Au Vers 3, un portrait moral de l’albatros est esquissé : « Qui suivent, indolents compagnons.. »: attitude inoffensive et plutôt rassurante.

Le vers 4 change d’atmosphère, notamment avec l’expression « gouffres amers », métaphore d’une mer avec des grandes vagues, des grands creux. Paronyme avec « amers » qui rappelle évidement la sonorité de « la mer ». Le verbe « glissait » affirme aussi la présence de l’eau.

Le rythme binaire des vers miment la houle de la mer.

Image saisissante du gouffre, renforcée par l’allitération en « r »: navire, gouffre, amers. Cette allitération dure, après la tranquillité des trois premiers vers, annonce la suite difficile dans les strophes suivantes.

Ce premier mouvement inscrit dans cette première strophe nous pose le cadre du poème : la mer, un bateau, un équipage et un oiseau, un albatros.

II- La rencontre cruelle entre les marins et l’albatros. (Strophes 2,3)

Vers 5: « À peine », locution adverbiale soulignant comme dans le premier vers avec « Souvent » l’immédiateté.

Mais surtout vers 5, nous trouvons le terme « les planches », une synecdoque pour le pont du navire, les planches étant les éléments qui constituent le pont. De plus, « les planches » est une syllepse, qui à côté du sens propre énoncé, désigne le théâtre, la scène. Alors, l’albatros est en représentation pour le plaisir d’un public, les marins.

Le vers 6 est construit sur un parallélisme antithétique: la périphrase métaphorique « rois de l’azur » s’opposent dans le rythme binaire aux adjectifs péjoratifs « maladroits et honteux ». Cette opposition, que l’on retrouve par la suite dans le poème, s’inscrit dans une opposition plus vaste et plus spirituelle entre le ciel et le sol.

Au vers 7, « Laissent piteusement » étire le temps, avec la langueur de « Laissent » (qui admet aussi le caractère subi de la situation pour l’albatros), et les quatre syllabes de « piteusement » qui poursuit le registre pathétique débuté par « maladroit et honteux », presqu’un début de personnification de l’albatros, qui éprouve des sentiments.

« Les grandes ailes blanches » s’opposent une nouvelle fois au début du vers, et renvoient à la différence entre la majesté de l’oiseau dans les cieux, mais l’inadéquation de ses attributs sur le sol.

Le vers 8 rappelle le lieu de l’action, le pont du navire avec la comparaison « Comme des avirons », et l’inutilité des ailes dans le bateau. Les difficultés de l’oiseau sont aussi suggérées par les allitérations en « r » et « qu »: « Rois », « azuR », « maladRoit », « Que », « Comme », « Côté ».

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