Baudelaire Correspondance commentaire

Lecture analytique : « Correspondance » de Charles Baudelaire

Ce poème est un sonnet : à travers cette forme fixe, immuable, Baudelaire évoque la Nature dans toute sa splendeur, au milieu de laquelle l'homme se promène envahi mais charmé. Le poète retranscrit les sensations rencontrées lors d'une balade en forêt, occasion d’une méditation sur la nature.

I. UNE INTERPRETATION MYSTIQUE DE LA NATURE

1. Le symbole d’une réalité spirituelle

- « correspondance » = mot qui appartient au vocabulaire des mystiques =connotations religieuses.

- Allégorie de la Nature comparée à « un temple » : lieu matériel où l’homme entre en communication avec le monde spirituel. Métaphore de la nature= sacralité du lieu

- Double métaphore filée du temple et de la forêt : la nature est un sanctuaire, mais un sanctuaire regorgeant de mystères à déchiffrer, à interpréter : « confuses paroles », « forêt de symboles= hyperbole qui montre l’ampleur du phénomène ; lieu de révélation.

- Solennité du lieu, atmosphère religieuse presque austère : « ténébreuse et profonde unité ».

2. Les correspondances verticales

- Le poète établit un lien avec le ciel, l’au-delà : correspondance du ciel avec le poète : la nature et ses spectacles.

- Théorie de Swedenborg : l’homme est une réplique de l’univers : analogie entre l’homme et l’univers, ressemblance entre l’homme et la nature, qui permet d’envisager l’homme comme appartenant au monde spirituel : la nature s’apparente à l’être humain : arbres= « de vivants piliers » qui prononcent de « confuses paroles »= personnification.

- Langage difficile à interpréter.

II. UN ART POETIQUE

 Nouvelle conception de la poésie fondée sur les correspondances.

1. Correspondances horizontales : les synesthésies

-correspondance entre les différents sens ou sensations : 2e quatrain : les sensations correspondent entre elles ; elles se « répondent ».

- sensations auditives (« longs échos », « sons », « hautbois ») se mélangent et se retrouvent dans les sensations de l’odorat (« parfums », « ambre », « musc », « benjoin », « encens ») mais aussi dans les sensations visuelles (« Couleurs », « observent », « regards »,) et dans le toucher (« chair d’enfants », « doux »).

2. L’importance des images

- Pléthore de comparaisons : « comme de longs échos », « comme la nuit et comme la clarté », « comme des chairs d’enfants », « comme les hautbois », « comme les prairies », « comme l’ambre… » qui convoquent de multiples images visant à accentuer ce monde de mystères.

- Vision idéalisée du monde.

3. Le rôle du poète

-saisir les mystérieuses correspondances : le

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