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Bac Français sur la pièce de théâtre Rhinocéros d'Eugène Ionesco

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Par   •  28 Septembre 2014  •  805 Mots (4 Pages)  •  960 Vues

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Le face-à-face de Bérenger et Jean a lieu alors que l’invasion des rhinocéros a déjà commencé : on en a ri, mais on ne tardera pas à s’en inquiéter. Pour la première fois, le public assiste ici à la métamorphose - sur scène - d’un humain en rhinocéros. Métaphore des fascismes rampants et triomphants, la rhinocérisation de Jean est un moment clé de la pièce d’Eugène Ionesco : elle dénonce la soumission de tous à un mot d’ordre absurde et criminel.

I. Un moment de tension

A. Le dérèglement de la conversation

1. Une situation conventionnelle

Bérenger se rend chez Jean pour se réconcilier avec lui : ils viennent de se disputer au sujet des rhinocéros d’Asie et d’Afrique. On attend donc une scène de réconciliation et de pardon réciproque...

2. Le détournement

On note dès le début une discordance entre le ton mondain (" je vous en prie ", " mon cher Jean ") de Bérenger, ses appels répétés à la réflexion (" penser ", " comprendre ", " savoir ", " réfléchir ") et la véhémence de Jean, qui impose ses idées avec autoritarisme.

3. Un rapport de forces

Le noyau de la scène est donc cette lutte entre deux langages, celui de Jean tentant d’écraser celui de Bérenger, le seul personnage encore confiant dans les forces persuasives de la parole. Dès le début, Jean semble le plus fort car c’est lui qui occupe l’espace alors que Bérenger est assis dans un fauteuil et parle sans bouger. Au théâtre, celui qui occupe l’espace a le pouvoir.

B. L’affrontement verbal

1. Les signes de tension

Ils sont très vite présents : ponctuation forte, raccourcissement des répliques, interruptions répétées et succession d’impératifs.

2. L’enchaînement des répliques

De plus en plus courtes, elles se succèdent rapidement et cet enchaînement a un sens. Notons que les mots repris d’une réplique à l’autre changent de signification (lignes 29-32 : la morale, lignes 36-37 : la nature) ou que les personnages " rebondissent " sur des antonymes : l’invitation à " bâtir " (lignes 50-51) de Bérenger est effacée par l’appel à la démolition (ligne 52) de Jean. Au fur et à mesure, les protagonistes ont de plus en plus de mal à s’entendre car la communication est parasitée par les barrissements tonitruants de Jean. On risque donc le malentendu absolu, d’autant plus que la logique des enchaînements est mise à mal.

II. De la farce à l’horreur

A. La métamorphose

1. Le goût du spectacle

Ce passage pose un évident problème de mise en scène : comment montrer la métamorphose de Jean ? En 1960, Jean-Louis Barrault utilisa pleinement les allers-retours de Jean vers sa salle de bains : l’acteur s’y maquillait progressivement et devenait donc de plus en plus vert ! Paradoxe : le lieu qui symbolise la civilisation est, pour Jean, celui du retour au monstrueux.

2.

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