Aube à New York: violence futuriste
Dissertation : Aube à New York: violence futuriste. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar grandenut • 1 Mai 2017 • Dissertation • 534 Mots (3 Pages) • 671 Vues
.Aube à New York : violence futuriste
Le froid de l’aube est comparé au suaire dans lequel le corps mort du Christ a été enveloppé.
La lumière blafarde de l’aube éclaire les gratte-ciel comme des corps nus (cadavres ?). Ces deux comparaisons associent l’aube au froid et à la mort. Ce distique est rimé pour l’oreille (suaires, airs).
Le distique suivant est rythmé par une anaphore (« déjà ») qui souligne l’agitation matinale des travailleurs par opposition au décor froid qui précède. Le poème évoque le mouvement violent du monde moderne selon une esthétique futuriste. À la même époque des peintres futuristes italiens choisissaient pour thèmes le train, l’aviation, la vitesse d’une façon générale. Le bruit des trains est marqué par les trois verbes « bondissent, grondent, défilent ».
Ici on a encore une rime pour l’oreille (ville/défilent).
Le tintamarre se poursuit au verset suivant : les métropolitains sont un moyen de transport nouveau en 1913. Les répétitions de sonorités (t, r) orchestrent le vacarme.
Les images de bruit assourdissant et de flammes font plutôt penser à l’enfer qu’à la Résurrection. Le bruit des sirènes des bateaux et des usines est rapproché du cri du tigre (« rauquent ») et aux huées d’une foule en colère. La violence est très forte. Ici les rimes (ées) sont conformes au code classique.
À la différence des futuristes, Cendrars n’exalte pas la mécanique. S’il en montre la puissance, il en montre aussi les effets dévastateurs sur l’humanité. Ainsi la foule, « enfiévrée par les sueurs de l’or », a perdu la spiritualité des anciennes civilisations (russe et polonaise par exemple). Les « sueurs de l’or » sont l’inverse de la sueur du Christ portant la croix évoquée dans l’Évangile. Les hommes soumis au rythme infernal de la société industrielle souffrent dans leur corps et dans leur âme. La rime rapproche « l’or » convoité des « corridors » du métro ou de gratte-ciel qui prennent une dimension infernale.
L’analogie entre le soleil « trouble », se levant dans la brume, et la face du Christ « souillée par les crachats » met en valeur la dégradation de l’humanité et de la sainteté par la civilisation industrielle. Une assonance en /wa/ (toits/crachats) rapproche la ville moderne, enfumée et la « Face » du Christ souillée par une humanité avide et sans merci.
2.La solitude et l’angoisse du poète.
Le deuxième mouvement oppose au vacarme de la ville, à la foule anonyme, la solitude du poète. C’est lui qui vit la « passion » dans la ville hostile. Sa chambre est « nue comme un tombeau », son lit « froid comme un cercueil » : l’expérience de la nuit à New York ressemble à une traversée de la mort dans les expériences initiatiques. La solitude et la fièvre sont encore plus sensibles dans une vaste métropole. Il appelle, mais se heurte au silence de Dieu, à son absence ou au vide. Il se délivre des images chrétiennes pour atteindre la fière solitude de l’artiste.
Dans le délire dû à la fièvre, il a une sorte d’hallucination où il voit 100000 « toupies » qui deviennent des « femmes » puis de « violoncelles ». Le jeu, l’amour, la musique : non la technique
...