Analyse linéaire sur le soleil
Commentaire de texte : Analyse linéaire sur le soleil. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Camille DUPUY • 22 Avril 2021 • Commentaire de texte • 4 394 Mots (18 Pages) • 1 880 Vues
Explication linéaire 1 : « le Soleil »
Intro :
Présentation de Baudelaire : 19e S. héritier du romantisme. Appartient au Parnasse. Précurseur du symbolisme.
Rappel sur l’histoire des Fleurs du Mal : recueil paru en 1857, mais censuré (procès pour cause d’immoralité) => Baudelaire doit supprimer des poèmes, et retravailler l’architecture d’ensemble => en 1861, nouvelle édition, dans laquelle il a rajouté la section « tableaux parisiens » (absente de l’édition de 1857). De 1861 à 1868, l'ouvrage est réédité dans trois versions successives, enrichies de nouveaux poèmes.
Ce Poème serait d’après C. Pichois un poème de jeunesse. Il occupait la 2e place de « Spleen et Idéal » ds l’édition de 1857 (c’était dc un des premiers poèmes du recueil). Il a été ensuite déplacé ds la section « tableaux parisien », qui a été rajoutée ds la deuxième édition des Fleurs du Mal, et remplacé par « l’Albatros » (2 poèmes représentant la figure du poète). Il est composé de deux huitains suivis d’un quatrain.
Poème composé de trois strophes en alexandrins : deux huitains suivis d’un quatrain.
Problématique : Comment Baudelaire en rapprochant le soleil et le poète réalise-t-il un art poétique ?
I Ier mouvement : le poète dans la ville (v 1 à 8)
Ce 1er huitain est consacré au poète dans la ville
Premier huitain est constitué d’une seule et longue phrase, elle mê constituée de deux parties
- Une série de compléments circonstanciels (lieu, v 1 et 2 puis temps v 3 et 4) expliquant les circonstances dans lesquelles va apparaître et agir le poète (lieu, temps)
- Une subordonnée principale centrée sur l’activité du poète, désigné par la première personne « je »)
Cette phrase est rédigée au présent de répétition, pour montrer que le poète évoque une situation qui habituelle, répétitive.
1 Les circonstances (v 1 à 4) :
-Cadre spatial (v 1 et 2) : c’est un cadre mi-urbain mi rural car faubourgs, jadis, étaient des lieux frontières entre la ville moderne et le cadre plus rural de la banlieue immédiate de Paris. Ce cadre est tt de suite planté (v 1, premier hémistiche) avec « vieux faubourg » : expression qui désigne un quartier populaire périphérique => il ne s’agit pas d’un centre ville ni d’une ville idéalisée, mais d’un quartier décrépit :
*« vieux » (péjoratif) et « masures » (mis en relief à la rime) traduisent la pauvreté, le délabrement (masure désigne une habitation délabrée, en mauvais état, sorte de pauvre cabane)
*de même, le verbe « pendre » suggère que les persiennes sont mal attachées aux fenêtres et manquent de tomber, et ce mouvement de chute des persiennes est traduit à travers le rejet du vers 1 au vers 2 : « persiennes » est rejeté au début du v 2, comme si les persiennes allaient tomber : le décor est en ruines.
Il s’agit à la fois d’un délabrement -matériel (vieux faubourg, masures)
-moral, ce qu’on voit à travers le mot « luxure », qui évoque la débauche + Cette débauche est « secrète », ce qui montre qu’elle a un caractère inavouable (immoral), puisqu’on la cache.
=> ainsi, le Paris que Baudelaire met en scène est le Paris – populaire, pauvre
- de la déchéance, à la fois physique (« vieux », « pendent ») et morale (avec « luxure »).
-c’est un monde sans harmonie, et on retrouve cette disharmonie* à travers le jeu de sonorités labiales et dentales qui hachent le rythme du vers (« le long du vieux faubourg, où pendent aux masures/ Les persiennes, abri des secrètes luxures »)
* à travers les nombreuses nasales (sonorités assourdies et tristes), et les nombreuses voyelles du v 1 (vieux, du, long, faubour, où, pen, aux, masure)=> décor DYSPHORIQUE, propre à susciter le SPLEEN.
- cadre temporel (v 3-4) : il s’agit d’un jour ensoleillé, sans doute du milieu de la journée, ce qu’on voit à travers tte une série de procédés ou de mots exprimant la violence du soleil :
- verbe « frapper » (« le soleil frappe »), qui montre la force du soleil, de la chaleur et de la lumière qu’il dégage
- ce verbe frappé est prolongé par la métaphore des « traits » (i.e. flèches) => violence extrême du soleil qui blesse + « redoublés » renforce cette idée de violence.
- personnification du soleil avec « cruel » (« le soleil cruel »), qui ressort à la césure => la violence du soleil fait souffrir
- allitérations désagréables en p, t et d qui reprennent celles du vers 3
Le vers suivant est construit sur un parallélisme présentant par un jeu d’antithèses l’environnement que le soleil atteint : « ville =/= champs » (hémistiche 1) est repris avec « toits »=/= « blés » => le soleil, ainsi, règne sur l’ensemble des faubourgs, espace hybride/ intermédiaire la ville moderne et le cadre plus rural de la campagne proche. C’est lui qui rapproche ces deux univers voisins, mais pourtant différents.
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