ALBERT CAMUS EPILOGUE ETRANGER
Commentaire de texte : ALBERT CAMUS EPILOGUE ETRANGER. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar jennabiz • 31 Mai 2016 • Commentaire de texte • 1 322 Mots (6 Pages) • 1 658 Vues
INTRODUCTION :
L’extrait étudié est la scène finale de L’Étranger. Ce roman retrace une partie de la vie de Meursault, le personnage narrateur, qui raconte sa vie au jour le jour (de l’enterrement de sa mère jusqu’à sa condamnation à mort). Des circonstances étranges l’ont amené à tuer un homme. Peu de temps avant son exécution, un aumônier pénètre dans sa cellule et tente de le réconforter et de lui faire accepter dieu et la repentance. Ces paroles de douceur et d’espoir mettent Meursault hors de lui. Après réflexion, le personnage trouvera la paix intérieure.
I° Une redécouverte du personnage à travers un monologue tragique :
Dans ce monologue, le héros semble se libérer. C’est aussi la première fois qu’il affirme ses pensées, ses sentiments, qu’il les explique. Jusqu’à présent, il était passif, il subissait les choses sans réagir. Ce « réveil » donne tout son sens à la fin du roman.
a) Une construction très rigoureuse.
-Construction en deux partie, très nettement séparées dans l’extrait : « alors, … » et « lui parti, j’ai retrouvé mon calme » qui s’articulent autour de la présence et de l’absence de l’aumônier. L’un symbolise l’homme confronté à autrui, (opposition constante du héro face à d’autres personnages comme sa mère, Raymond, Céleste), l’autre symbolise l’homme seul avec lui-même.
-Deux narrations très différentes. Première partie : Discours indirect libre. Fait entendre la voix même de Meursault, rend la révolte encore plus vivante, plus violente. Permet de voir à quel point il s’en prend à l’aumônier + oralité du discours presque théâtral ici.
Une deuxième narration plus calme, apaisée où le héros accède à une forme de bonheur, on pourrait rapprocher ce passage à une forme de catharsis. Meursault est libéré de ses mauvaises passions, il accède à une forme d’absolu par la mort (comme le héro tragique)
b) Un monologue tragique :
-le passage du pronom personnel « je » à « il » montre que Meursault a un certain recul, il ne s’identifie pas car il se considère déjà comme mort. C’est une vraie rupture avec un bilan de sa vie (utilisation de l’imparfait) d’un point de vue externe qui montre dans cet épilogue une maturité du personnage.
-Il est colérique, agressif. Le champ lexical de l’énervement « cirer » (l.2), « insulté » (l.3), « colère » (l.6), est accentué par les allitérations en « p » et « r », sonorités sèches, dures, qui insistent sur le tragique de la situation.
La présence de cette révolte, la présence si nette du tragique évoque évidemment le schéma cathartique.
La révolte intérieure propre à la catharsis : « crier à plein gosier », « déversais sur lui tout le fond de mon cœur », « bondissements mêlés de joie et de colère », « j’étouffais en criant ceci ». Véritable purgation des passions. Voir la réaction du prêtre : « les yeux plein de larmes ».
-À travers l’utilisation du conditionnel passé « j’aurai pu » (l.19) il exprime des regrets.
c) redécouverte de soi
-On observe une nouvelle forme de conscience qui passe par l’expression de soi, on note 20 occurrences du pronom personnel « je » ce qui montre l’éveil du personnage avec une certaine évolution de Meursault. De plus la gradation aux lignes 13 et 14 met en valeur l’affirmation de Meursault, il semble plus sûr de lui.
-Le moment de l’exécution est une nouvelle affirmation de soi et de dévoilement un attachement à la vie.
Dans le second moment de l’extrait, on peut voir une redécouverte des sentiments et des expressions qui correspondent à un calme, une forme de dépassement de soi-même. Cet attachement est lié à une forme de bonheur paisible avec le champs lexical de la nature : »des étoiles » (l.53bruits de campagnes » (l.54), « nuit » et « terre » ou encore l’accès au sublime : « j’ai retrouvé le calme », « épuisé », « merveilleuse paix »…
Le personnage arrive à une prise de conscience, une forme de renaissance où il se rapproche de sa mère « pour la première fois depuis bien longtemps, j’ai pensé à maman » (l.60), « personne n’avait le droit de pleurer sur elle » (l.67)
Ainsi Meursault expose clairement ses sentiments il y a donc naissance d’un « humain », qui va pourtant bientôt mourir.
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