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A New-York

Commentaire de texte : A New-York. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  24 Juin 2019  •  Commentaire de texte  •  1 295 Mots (6 Pages)  •  1 862 Vues

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Léopold Sédar Senghor

A New York"

Léopold Sédar Senghor (Sénégal, 9 octobre 1906 - France, 20 décembre 2001) était un poète, écrivain et homme politique sénégalais. Le poème "A New York" est extrait de Ethiopiques (1956). La plupart des poèmes d’Ethiopiques ont été écrits dans les années qui ont précédé l’indépendance du Sénégal. « A New York » est un poème ayant rapport à l’Afrique dans lequel comme dans tous ses recueils poétiques il célèbre la grandeur de l’homme mais il dénonce le colonialisme et combat en faveur de la négritude.

 « A New York » est un poème lyrique mais aussi engagé où l’auteur exprime sa vision de la ville de New York, qui symbolise la culture occidentale..

 Le texte est composé de deux parties : la première évoque l'émerveillement, la seconde la déception. C'est la seconde qui occupe la majeure partie du texte. C'est donc bien la déception qui domine tout le reste.

Le poème commence par une apostrophe : "New York !".le poète s'adresse à la ville comme si elle était une personne. La ville est tutoyée "ta beauté", "tes yeux" ; aspect d'un corps humain : "sourire de givre", "muscles  d'acier", "peau patinée". La  personnification,  permet à la ville de paraître comme presque humaine. Le  premier mot qui  décrit la ville "ta beauté"  renvoie à la beauté des femmes new-yorkaise.
Senghor  n'évoque pas une expérience personnelle, mais semble vouloir généraliser. L'impression qu'il a eue en découvrant New-York peut être partagée par un grand nombre, voire par tout le monde. 

Mais Le poète intervient très peu directement (deux fois seulement « D'abord j'ai été confondu par ta beauté » « Pas un rire d'enfant en fleur, sa main dans ma main fraîche?

Champ lexical du froid utilisé : "métal bleu", "beauté froide". le premier abord de la ville est froid, et impressionnant (anaphore de "Si timide" montrant que le poète est impressionné par New York).
=> curiosité et étonnement du poète face à New York.
Puissance de New York : "dont les têtes foudroient le ciel", "Les gratte-ciel qui défient les cyclones" -> New York est capable de défier les forces de la nature. Orgueil de la ville qui défie la nature.

"D'abord" (ligne 1) laisse penser qu'il y aura un ensuite, donc ce mot annonce un changement qui aura lieu plus loin dans le poème. Ebloui par le choc du gigantisme, Senghor ressent un  sentiment d'angoisse : "angoisse", "timide", sensation d'écrasement ("Levant les yeux").

L'étonnement et la fascination pour la ville cède la place à un sentiment négatif : "Mais". L’anaphore de « Pas un » suivi d'élément rassurant ("rire d'enfant", "sein maternel", "mot tendre") montre qu'il manque la chaleur humaine à cette ville. Cela était déjà pressenti dans le début du poème avec le champ lexical du froid.
Les éléments sensuels du corps perdent ici toute leur composante érotique. Les termes "jambes de nylon", "Des jambes et des seins sans sueur ni odeur"
les humains de cette ville paraissent artificiel, non humain, alors que la ville était personnifiée dans la première partie du poème et presque humaine ("muscles d'acier", "peau patinée de pierres").
La tendresse paraît exclue de la ville "métal", "froid", "acier". L'amour y est "hygiénique"  plus de confiance "Pas un [...] sa main dans ma main".
Pas d'enfant dans la ville. Toute cette description semble représenter un véritable  contraste avec l'Afrique de Senghor où les enfants sont nombreux.


Dans cette ville, il n’y a plus de contact humain, plus de tendresse, plus de vie. La nature qui n'est plus dans la ville, de même qu’on relève l’absence d'éléments naturels  : " Quinze jours sans un puits ni pâturage, tous les oiseaux de l'air / Tombant soudain et morts sous les hautes cendres des terrasses." (puits, pâturage : éléments très importants en Afrique).

L'eau présente dans la ville est sale ("eaux obscures" : les égouts). La nature n'y a pas sa place. Ce qui contraste avec  la première partie du poème, où  New York semblait défier la nature.

La description de la ville continue. New York sans culture : "pas un livre où lire la sagesse". En revanche, on constate une certaine agitation : "agitées", "les klaxons hurlent". Le verbe "hurlent" confère une connotation négative à cette agitation.

L’aspect artificiel de la ville est traduit à travers le Champ lexical de la mort : "morts", "cendres", "feux follets", "cadavres". D'ailleurs, le poème se termine par une allusion directe à la mort : "cadavres d'enfants".

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