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Un désir peut-il être coupable ?

Fiche : Un désir peut-il être coupable ?. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  6 Avril 2019  •  Fiche  •  901 Mots (4 Pages)  •  819 Vues

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« Un désir peut-il être coupable ? »

Analyse du sujet et mise en place du contexte : qui-quand-comment ?

Qui parle de désirs coupables, dans quel contexte, ce type de question peut-elle se poser ?

On trouve cette expression dans le langage courant, pour désigner les désirs charnels condamnés par les mœurs et principalement le désir dans un contexte interdit, d’adultère ou d’inceste. Mais ce contexte implique aussi une société où l’infidélité, l’adultère et bien-sûr encore plus l’inceste sont condamnés. Le plus souvent ce type de société se situe elle-même dans un contexte religieux. Par exemple, dans nos société occidentales chrétiennes, les Evangiles, et plus particulièrement semble-t-il, au premier abord du moins, le sermon de la Montagne du Christ, dans l’Evangile de Matthieu, présente le désir comme pouvant être coupable : « Vous avez entendu qu’il a été dit : Tu ne commettras pas l’adultère ». Eh bien ! moi je vous dis : Quiconque regarde une femme pour la désirer a déjà commis, dans son cœur, l’adultère avec elle. »

La culpabilité selon le Christ ne réside pas seulement dans l’acte mais dans le désir lui-même. L’homme est coupable de désirer une femme qui est engagé dans un lien conjugal avec un autre homme et de même un homme engagé par le lien marital avec une femme qui désire d’autres femmes est coupable. Et bien-sûr on peut se dire aussi que la femme est coupable si elle désire le mari d’une autre, ou si mariée elle désire un autre homme que son époux. D’où cette expression « désirs coupables » qui conserve un certain sens au sein même de nos sociétés occidentales très libérales par rapport à la question de la sexualité de chacun, et où l’on voit bien, en tout cas au niveau des lois, qui sont la référence en ce qui concerne les questions de culpabilité, on voit bien que désormais être fidèle ou non relève de la vie absolument privée et relève donc d’un libre choix de chacun. Reste l’inceste, qui est toujours condamné à la fois dans les mœurs et dans les lois. Dans nos sociétés très libérales, et aux yeux de beaucoup, un seul désir reste coupable : l’inceste.

Ce que le sujet nous invite à faire est de saisir la valeur de vérité de cette expression. Autrement dit, un être humain peut-il être jugé coupable d’éprouver un désir ? Car le désir est ce qui nous affecte passivement en tant qu’il est une des expressions de notre affectivité. C’est, pour parler le langage de Descartes et citer le Traité des passion, « une action du corps sur l’âme. ». Pour expliciter la vision de Descartes, disons que le désir est une forme d’activité psychique, et donc une pensée. Mais c’est aussi une pensée qui subit l’action affectante du corps. Le corps est lui-même mû par sa relation à l’objet extérieur. La vue d’une belle femme par exemple et pour moderniser l’approche de Descartes, produit des mutations chimiques, hormonales dans le corps de l’homme, qui entraîne le désir de l’âme. C’est en ce sens une passion. Et je subis mes passions, je subis mon désir. Je ne peux pas ne pas l’éprouver. Comment dans ce cas être coupable ?

Travail sur la culpabilité. Rappel du travail fait avec Aristote sur cette question : Dans l’Éthique à Nicomaque, Aristote

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