Torquemada, Victor Hugo
Dissertation : Torquemada, Victor Hugo. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar MrTheONE1972 /Dany • 15 Février 2017 • Dissertation • 1 266 Mots (6 Pages) • 2 670 Vues
Victor Hugo a été le chef de file du romantisme au XIX ème siècle. Il a composé une oeuvre gigantesque qui témoigne de nombreux engagements personnels. Poète militant, il s'est préoccupé tout au long de sa vie du sort des misérables et à lutter contre toutes formes d'injustices sociales
Torquemada, est un drame en quatre actes et en vers de Victor Hugo, avec un prologue, écrit en 1869 et publié en 1882 mais jamais donné du vivant de l'auteur. L'histoire est inspirée de la figure historique du moine dominicain Tomás de Torquemada (1420-1498) dont le nom est associé à l'Inquisition espagnole
Nous verrons en quoi le texte de Victor Hugo, extrait de l’œuvre théâtrale Torquemada, dénonce t-il de la torture?
Dans un premier temps nous aborderons La folie et la démesure du discours de Torquemada (personnage), puis en second temps L'évocation de l'atrocité des tortures infligées aux victimes.
Torquemada est effrayant et semble fou : il perçoit le massacre comme une purification permet
tant le salut des âmes et facilitant le Jugement divin (le partage des élus et des damnés). Il est prisonnier d’un délire fanatique qui le mène à la démesure, un héros qui dépasse les limites, qui outrepassent les interdits des dieux. En dépassant la mesure, il dérangent l’ordre naturel des choses et sont châtiés par le Destin.
Il a des attitudes folles, des pulsions négative portant des hommes ou des foules à des actes insensés qui engendrent des catastrophes.
Les didascalies indiquent une gestuelle représentant l’agitation du délire : se penchant sur le sol, Torquemada croit (ou feint de croire ?) pouvoir s’adresser à Satan puis, se redressant, il semble vouloir se tourner vers le ciel où les âmes des suppliciés montent :
« Allez, allez, allez ! » dit-il au vers 28 (ces verbes suggèrent un jeu d’acteur : un geste des mains poussant les âmes vers l’envol…).
Le monologue de Torquemada est sans cesse ponctué de points d’exclamation qui marquent la prégnance de la modalité exclamative (par exemple, « Oh ! Comme j’ai souffert […] par le fer chaud ! », v. 19 à 21) et de la modalité injonctive (par exemple, « Changez d’éternité ! », v. 41). Les interjections « Ah ! » (v. 9, 11) et « Oh ! » (V. 19), les épizeuxes (répétitions immédiates du même mot : « Allez, allez, allez ! », v. 26 ; « liberté ! Liberté ! », v. 40) participent aussi à manifester l’exaltation du prêtre.
.Certains vers ont un rythme heurté : – v. 2 : « Deux porte-fourches. Lui, moi. Deux maîtres des flammes » (5/1//1/5) : l’effet de symétrie renforce l’opposition agonique entre les deux ennemis mis face à face autour de la césure de l’alexandrin sous la forme de pronoms personnels et qui semblent lutter à armes égales au vu de l’équilibre entre fourches et flammes aux deux extrémités du vers ; – v. 5 : « Lui l’enfer, moi le ciel, lui le mal, moi le bien » (3/3//3/3) : là encore, l’opposition à forces égales entre Satan et Torquemada se dit dans la symétrie et l’équilibre de l’alexandrin et les
antithèses explicites ; – v. 9 : « Ah ! Sans moi, vous étiez perdus, mes bien-aimés ! » (3/3//2/4) : L’exaltation est rendue sensible par la dissymétrie métrique.
L’argumentation d’un fanatique
4. Le texte fourmille d’antithèses, parmi lesquelles on peut relever : – « perdant les humains » vs « secourant les âmes » (v. 3) ; – « Lui l’enfer » vs « moi le ciel » (v. 5) ; – « le cloaque » vs « le temple » (v. 6) ; – « maudissez » vs « rendrez grâce » (v. 11-12) ; – « hurlement de haine » vs « chant d’amour » (v. 17-18) ; – « esprit vivant » vs « chair morte » (v. 31) ; – « ange » vs « démon » (v. 36) ; – « Dragons » vs « colombes » (v. 39), etc. Cette omniprésence de l’antithèse révèle le fanatisme de l’Inquisiteur parce qu’il pense l’existence entière en termes manichéens* de bien et de mal : tout pour lui se résume à l’alternative du salut et de la damnation, sans aucune nuance intermédiaire.
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