Paris Théâtre du Lorient, Marion Delorme 1998

Abouassam Sami

Analyse affiche

M/M Paris Théâtre du Lorient, Marion Delorme 1998

L’affiche a été créée par le célèbre studio graphique M/M Paris, association de deux graphistes français, Michael Amzalag et Mathias Augustyniak.

La demande était pour le théâtre du Lorient, à l’occasion du spectacle mis en scène par Eric Vigner. La pièce jouée est Marion Delorme, écrit par Victor Hugo. Cette pièce a été interdit par la censure un an et ensuite suspendu par l’auteur une autre année. L’histoire de la pièce retrace Marion Delorme une courtisane qui à vécut sous le règne de Louis XIII.

Son premier amant fut le poète Des Barreaux, elle le délaissa pour Cinq-Mars, ce qui rendra Louis XIII jaloux. L’Affiche se réfère au domaine du culturel et au domaine artistique. Il existe plusieurs types de domaine où une affiche se réfère (Institutionnel, culturel, politique, Éducative) mais le culturel reste le domaine privilégié pour les expérimentations graphiques. Elle est à but informative, on nous communique les dates du spectacle mais pas seulement…

On peut voir une mise en abyme. L’affiche est une photographie d’un espace de création. On peut supposer que cela semble être celui des graphistes. La composition semble asymétrique à cause des éléments qui gravitent autour mais en réalité, la présence d’un élément central fort et d’un texte en dessous organise la composition. Le reste des éléments dynamisent l’affiche.

La composition graphique est sur trois plans. Le premier plan contient les différentes unités typographiques, le plan intermédiaire contient les éléments graphiques de couleurs et l’arrière-plan contient les deux photographies.

La photographie centrale rappelle les cadrages pour les photographies de magazine, cela connote donc l’idéal de beauté féminin. Avec la connotation du magazine on rentre dans la normalisation de la beauté, une beauté régis par des codes auquel on doit adhérer.

 C’est donc une image forte surtout quand on sait que cette femme représente Marion Delorme une courtisane qu’on a censurée. Il n’y a pas de profondeur de champs, les éléments sont comme plaqués les uns sur les autres, l’image est frontale.

Il y a trois couleurs dominantes dans l’affiche, le bleu azure ce qui connote le ciel, le paradis. L’orange abricot qui connote le doux. Et le rose clair qui connote ici le plaisir charnel, la sensualité, le désir sexuel. Cette couleur est aussi présente pour rappeler que Marion Delorme était une courtisane, c’est-à-dire une prostituée. Les couleurs sont saturées ce qui rajoute de l’intensité et rappelle aussi l’intensité présente dans la pièce de théâtre. Cela contraste avec le fond qui est celui-ci beaucoup plus terne même si cependant une touche de couleur est présente en haut de l’affiche. Les couleurs sont globalement provocantes.

On peut trouver quatre unités typographique différentes dans cette affiche, une pour le titre, une seconde pour les auteurs et une troisième pour les dates du spectacle.  La première est faite uniquement de lettrine moyenâgeuses, elles sont très ornementales et contiennent beaucoup de détails. Dans les ornements on peut y voir des croix catholiques, des fleurs, des couronnes, des représentation d’épis de blé. Cela fait que les lettres sont lourdes et imposantes. Elles contiennent des empattements. Elles connotent la royauté, l’opulence, le soin du détail mais aussi la religion catholique et l’Église. On retrouve une contradiction sur le plan sémantique, car c’est à cause de l’Église que la pièce fut censuré et mettre côte le péché de chair dû à la nudité et l’Eglise est incompatible. Mais on retrouve une contradiction aussi sur le plan esthétique, car des lettrines moyenâgeuses à côté de gants rose bonbon est incohérents.

La deuxième unité comporte les auteurs de l’œuvre « Vigner » pour Éric Vigner le metteur en scène de la pièce et « Hugo » pour Victor Hugo, l’écrivain du livre à l’origine de la pièce. La typographie est issue des années 70, elle rappelle le mouvement Hippie qui est un mouvement de contre-culture apparut au Etats-Unis. Les Hippies, issue en grande partie de la jeunesse, rejetaient les valeurs traditionnelles. Cela nous renvoie donc au contexte de Marion Delorme.

La troisième unité typographique est celle consacrée aux auteurs, elle se situe en dessous de la photographie. La typographie est avec empattement, les lettres sont soignées mais elle reste lourde. Elle connote une classe sociale assez aisées.

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