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Je ne sais comment je dure, Christine de Pisan

Commentaire de texte : Je ne sais comment je dure, Christine de Pisan. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  23 Avril 2019  •  Commentaire de texte  •  2 012 Mots (9 Pages)  •  7 828 Vues

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Commentaire composé du poème “Je ne sais

comment je dure” de Christine de Pisan:

Christine de Pisan (1365 – 1431), précurseuse de la pensée féminine et immortel

symbole de la lutte sociale, devient veuve à l’âge de 25 ans. Devant lutter pour

garder pied, et déboussolée par la reprise tragique d’événements , elle s’attaque à

tous les genres et style à la mode, dont le rondeau, spécialement pour pouvoir

supporter une telle perte en se redécouvrant artistiquement(stipulant des vers

lyriques que lui inspire son drame personnel). Dès lors; comment l'écriture poétique

fondée sur des règles de métrique enrichit-elle l’expression du chagrin amoureux,

suggère-t-elle la mort? Dans un premier temps, nous explorerons la fidélité morale

de la poétesse. Ensuite nous observerons le lyrisme comme un intermédiaire de

l’état d’âme. Pour enfin, comprendre le but de l’évocation de la souffrance dans le

poème.

Qui dit fidélité morale, dit constance des devoirs moraux à l’égard de la société.

Or dans ce cas plus concret, la fidélité à la vie et au consortium humain se rapporte

plutôt aux enfants de Christine de Pisan qui eux aussi pâtissent la mort du père et

ont besoin de sa présence (tantôt physique pour se reposer sur elle, tantôt

émotionnelle pour résister la perte). Alors, notre écrivaine n’a pas perdu toutes les

raisons de vivre. À l’avant dernier vers nous remarquons, “Mais Dieu sait que

j’endure”, où elle nous montre que non seulement elle crée un lien avec Dieu (maître

de la création) dû au fait qu’elle reste fidèle à la morale de l'époque basée sur les

valeurs chrétiennes, mais aussi qu’aucun autre mortel sait ce qu’elle endure.

Incidemment, le verbe vivre est remplacé par endurer, suggérant que la mort a

gagné et que toute vie finit par cette dernière. Pisan peine son sort.

Elle est donc une femme surprenante qui n’a pas peur des jugements sociaux,

moraux et religieux susceptibles de combattre sa force innée en voulant la remarier

ou en lui exigeant une affiliation à Dieu. Et bien qu’elle respecte les traditions

judéo-chrétiennes, elle décide de s’emparer de sa propre vie. Une vie qu'elle a

choisie, menant un style de vie inspirant malgré la douleur qu’elle endure très

longtemps, qui est soulignée par des enjambements (il va de soi que les

enjambements modernes pour l’époque sont très fréquents ici et dans les oeuvres

de Christine de Pisan en général, ce qui certifie sa volonté de d’étrenner des

procédés pour mieux décrire son ressenti tragique) employés à la ligne 9 et 10.

Enfin, la religion et la croyance sont des forces motrices qui permettent à Christine

de Pisan de conserver sa volonté de vivre en lui redonnant de l’espoir, vu qu’elle n’a

pas pu assouvir son désir de connecter avec d’autres personnes (étant donné

qu’elle souffre en silence).

Par ailleurs, ce poème permet à Christine de Pisan de nous montrer par

l'intermédiaire des vers et leurs liens internes, qu’elle maintient en réalité une façade

pour garder une maîtrise de soi caractéristique d’une femme indépendante suite à la

mort de son amour, observable par exemple au vers 10 “Et faire semblant de rire”.

Ici, le statut de Christine comme ”femme qui vit de sa plume” se voit reflété par cette

introspection comportementale qui permet au lecteur de comprendre qu’elle est

consciente du poids moral de cette mort, mais veut témoigner de son indépendance

et force intérieure. Au troisième vers, Pisan écrit “Et plaindre n’ose ni dire” cela

appuie l’exemple antérieur, puisqu’elle n’a aucune intention de se plaindre

infructueusement de la situation et ainsi ne pas géhenner ses confrères qui souffrent

suffisamment déjà. À noter que le rythme du premier quatrain est régulier,

témoignant d’une volonté d’organiser ses pensées, de bien les détailler sans y

perdre de consistance pour autant. D’ores et déjà, “Et me faut, par couverture” est

un vers écrit par Pisan qui correspond au premier vers de la dernière strophe, où

l'écrivaine exprime le fait qu’elle couvre ses vrais sentiments et émotions (son

véritable état d'âme qu’elle ne partage qu'à travers l'écriture justifiant son appellation

de première femme écrivaine moderne) qui sont contraires à l'idée d’une femme

puissante et indépendante. Dès lors, une quantité non négligeable de vers font écho

de la même notion, qui est que Christine de Pisan réussit à intérioriser l’amertume

interne pour faire face à un chaos qui s’impose abruptement, et pourrait, dans la

majorité des cas, transformer les personnalités des affligés. Or, la combativité de

l’auteure la pousse à transmuer ce déferlement de chaos et d’imbroglio

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