Rhinocéros, Ionesco

Dans la pièce de théâtre, Ionesco critique le conformisme, l’idéologie se retrouvant au centre des régimes totalitaires du 20e siècle, en montrant que contrairement aux résistants, les conformistes présentent une absence de sens critique. Ce manque de sens critique est démontré par le fait que les conformistes suivent aveuglément la majorité sans poser de questions. Dans la pièce, au fur et à mesure que la population de rhinocéros continue d'augmenter, les personnages conformistes vont commencer à se transformer eux aussi en rhinocéros parce qu'ils sont attirés par la force du plus grand nombre. Même s'ils savent que ce n'est pas la meilleur chose a faire, il le font tout de même afin de suivre la majorité et être comme les autres. C’est dû à leur manque de sens critique que des personnages, comme Jean, vont finir par se transformer puisque tout ce qu’ils veulent c’est être comme les autres, c'est-à-dire être un rhinocéros : « Je vous dis que ce n’est pas si mal que ca! Après tout, les rhinocéros sont des créatures comme nous, qui ont droit à la vie au même titre que nous! »(p.158) Dans un deuxième temps, Ionesco critique le conformisme en l'opposant à la résistance. Dans la pièce, c’est Bérenger, le personnage principal, qui représente la résistance puisqu’il est le seul à ne pas se transformer en rhinocéros. Si les conformistes démontrent un manque de sens critique, c'est tout le contraire pour Bérenger. En effet, il est le seul personnage de la pièce à réagir normalement face aux apparitions soudaine des rhinocéros et à se poser des questions sur l'avenir de la population. Le fait que le seul résistant de la pièce soit identifié comme étant le personnage principal est une critique en soi du conformisme puisqu’il est le héros. Toutefois, c’est plutôt le monologue de Bérenger a la fin de la pièce qui marque la véritable ascension de son personnage au statut de héros, dévalorisant ainsi le conformisme en mettant en valeur la résistance et du fait même l'anticonformisme : « Contre tout le monde, je me défendrai, contre tout le monde, je me défendrai ! Je suis le dernier homme, je le resterai jusqu'au bout ! Je ne capitule pas ! »(p.246) Nous pouvons voir dans cette extrait que l’auteur utilise le champ lexical de la guerre : «défendrai» et «capitule». C’est mots sont utilisés dans le but de démontrer que Bérenger s’impose comme un soldat qui est prêt à se battre pour défendre la résistance.

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