Littérature: étudier le personnage de dona sol

Littérature: étudier le personnage de dona sol

En 1827, c'est la préface de Cromwell, qui va devenir un manifeste du drame romantique. Suite a la censure de Marion De Lorme, Victor Hugo écrit en 1 mois Hernani, du 29 aout au 24 septembre 1829.

Le 25 février 1830, c'est la première représentation d'Hernani au théâtre français. Cela va déclencher la bataille d'Hernani qui est un conflit idéologique et physique entre les partisans du théâtre classique et ceux du drame romantique.  

Il serait donc intéressant d'étudier le personnage de dona sol qui est la seule figure de femme du drame. Nous allons voir qu'elle a une âme harmonieuse , que c'est une femme courageuse et qu'elle peut faire passer l'amour avant l'honneur.

Le héros antique et classique est un héros « solaire », ce qui n’est le cas ici d’aucun des trois personnages principaux, et de fait certainement pas d’Hernani, dont on a souvent remarqué dans quelle concentration d’ombre et d’obscurité il évolue. Le seul personnage véritablement « solaire » de la pièce pourrait être, d’après son nom, « Doña Sol », elle est d’ailleurs abondamment caractérisée par  la lumière et le feu. Et elle se caractérise effectivement par une ardeur positive. Pour une héroïne romantique, Doña Sol n’est pas mélancolique, elle est au contraire décidée, courageuse, entreprenante, prête à accompagner son rebelle dans la mort. Elle est capable, comme les trois héros masculins, de commettre un geste héroïque  en gardant toujours près d’elle un poignard pour éviter le déshonneur d’être à un autre que Hernani. La beauté du personnage tient certes à sa noblesse d’âme mais son originalité tient à une certaine supériorité, perceptible à deux détails apparemment mineurs, mais pourtant décisifs pour l’interprétation.  C’est elle qui prend l’initiative de leur mort commune mais décalée. Cette initiative suicidaire intervient après une autre tentative positive qu’on aurait tort de sous-estimer. Doña Sol tente de dissuader Hernani d’être fidèle à son serment.  

Elle apparait comme la femme de toutes les perfections : c’est « un ange », une « madone », une « fleur rare ». Hernani parle de son « front pur » (v.955), son « âme belle et haute » (v.941).  Sensible et délicate, elle sait exprimer avec justesse, mais aussi avec retenue, ses émotions devant le spectacle nocturne de la nature (v.1950-1960).

Cette douceur n’exclut pas une grande force de caractère : par tous les moyens, elle cherche à défendre Hernani et à se conserver digne de lui. Son amour a la puissance d’un don total, dont elle ne tente pas de comprendre l’origine : « Pourquoi fais-je ainsi ? Je l’ignore » (v.155). Cet amour ne repose pas seulement sur de la compassion : elle admire et respecte Hernani en qui elle a intuitivement, reconnu l’aristocrate sous le bandit. Dona Sol parle peu, maîtrise ses émotions qu’elle trahit le plus souvent seulement par une exclamation . Mais cette réserve cache une  réelle détermination Elle paraît plus prête à lutter qu’Hernani et capable de plus d’initiative. C’est elle qui le pousse  à fuir avant que le roi n’ait donné l’alerte.

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