Les Grandes Découvertes
Compte rendu : Les Grandes Découvertes. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Maargmbb • 12 Avril 2021 • Compte rendu • 1 881 Mots (8 Pages) • 375 Vues
La période historique moderne s’ouvre avec les Grandes Découvertes. Elles permettent aux navigateurs européens de découvrir de nouvelles contrées : en particulier l’Amérique, abordée par hasard en voulant gagner les Indes par une route maritime occidentale. Mais aux explorateurs succèdent les conquistadores qui soumettent avec la plus grande brutalité les peuples vivant sur ces terres nouvelles. Montaigne est le premier philosophe humaniste français du 16 eme siècle, il a consacré 10 ans de sa vie active et négliger toute autre activité professionnelle pour rédiger ses Essais. Il a beaucoup voyagé ce qui lui a permis d’ouvrir son esprit et d’aller à la découverte d’autrui.
Son ouvrage est une réflexion intime du philosophe sur le monde qui l’entoure et plus particulièrement sur un événement majeur de son époque : la découverte et conquête de l’Amérique par les puissances européennes. Montaigne écrit cet ouvrage afin de mieux se connaître, en mettant son jugement à l’épreuve sur toutes sortes de sujets. Ces textes conduisent le lecteur à réfléchir à la tension entre préjugé et tolérance. Dans le livre les Essais, Michel de Montaigne dit qu’« il faut voyager pour frotter et limer sa cervelle contre celle d’autrui ».
En quoi peut on dire que la rencontre de l’autre est un outil de connaissance de soi ? Dans le chapitre « Des Cannibales », Montaigne va s’interroger sur le terme « barbare » relié à ce « nouveau monde que nous venons de découvrir » , il va se demander s’il est approprié à ce nouveau monde ou bien relève t il d’un préjugé, puis retourne sa connotation péjorative sur les Européens.
Il critique l’ethnocentrisme des Européens et les dérives de la civilisation à travers sa rencontre avec trois jeunes brésiliens à Rouen.
Dans les Essais , Montaigne fait l’éloge du monde dit « sauvage » en valorisant la philosophie de vie des peuples américains créant ainsi « le mythe du bon sauvage ».
Montaigne, en tant qu’humaniste modifie les notions ancrées dans la culture et la pensée européenne par la confrontation avec l’autre : ainsi nait chez les humanistes la conscience et la relativité des cultures et des vérités. Montaigne va se pencher sur la notion de « barbare » reliée à la définition de « sauvages » écrite sous forme d’article par Jaucourt dans l’Encyclopedie elle va faire la différence par le rythme binaire de deux groupes nominaux « entre les peuples sauvages et les peuples barbares » ; quant au terme barbare il désigne à connotation péjorative les peuples vivants dans le nouveau monde : pour lui, cette notion ne relève que d’un préjugé. Dans un extrait « des Cannibales », l’essayiste redéfinit le terme barbare, le passage s’ouvre par l’affirmation de la thèse, rendue par la négation partielle « il n’y a rien de
barbare et de sauvage en cette nation » prise en charge par l’auteur avec le pronom personnel « je trouve » mais qu’il prend soin de cautionner : « à ce qu’on m’en a rapporté » ensuite il précise « chacun appelle barbare ce qui n’est pas de son usage » puis soutenue par la dénonciation du préjugé accentuée par la modélisation par la locution adverbiale « de vrai » : « nous n’avons autre pire de la vérité et de la raison que l’exemple et idée des opinions et usances du pays où nous sommes ». Le reproche est doublement souligné par le rythme binaire, ensuite par l’énumération avec l’anaphore en gradation : « La est toujours la parfaite religion, la parfaite police, parfait et accompli usage de toutes choses. ». Pour justifier sa thèse, l’auteur développe ensuite une opposition entre le « nouveau monde » et l’Europe entre la « nature » et la « culture ».
La comparaison avec l’autre, notamment les civilisations lointaines, amène à une remise en cause de l’ethnocentrisme et des valeurs et certitudes européennes.
Montaigne remet en cause la colonisation en mettant en avant des « espagnols profiteurs » qui désignent avec des pronoms personnels qui relève du possessif « leurs mines », « leur nourriture », et critique la volonté des conquistadores d’imposer à la culture européenne aux peuples « sauvages » en christianisant les populations de force. Montaigne dénonce finement la violence avec laquelle les conquêtes sont faites par le biais de la formule euphemistique « en y ajoutant quelques menaces » et par le verbe ironique conjugué à l’imparfait « conseillaient d’accepter » montrant que la force est présente dans les rapports entre les européens et les peuples américains. L’auteur critique les mœurs européennes à travers l’étonnement naïf des trois brésiliens lors de la rencontre avec le roi d’Espagne à Rouen, ils sont étonnés de voir des grands hommes « se soumissent à obéir à un enfant » le complément d’objet direct « à un enfant » désigné ici ironiquement le roi d’Espagne ; Montaigne l’ethnocentrisme des européens à travers leur attitude sectaire : « Tout cela ne va pas trop mal : mais quoi, ils ne portent point de hauts-de-chausses ! » on comprend ici que même en rentrant dans les codes de la société, les trois brésiliens resteront des « sauvages » aux yeux des Européens.
Inversement, l’autre suscite l’étonnement par ses qualités humaines, culturelles et morales et force à la confrontation avec soi même. Montaigne fait rivaliser par le rythme binaire «hardiesse et courage » des indiens du Mexique avec les « exemples anciens » critique de la cruauté des conquérants. Montaigne, retourne la connotation péjorative du terme barbare sur les Européens : À l’inverse, son jugement sur les « fruits » produits en Europe est sévère, soutenu par un vocabulaire péjoratif, qui lui permet d’inverser l’opinion
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