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Par   •  28 Juin 2019  •  Analyse sectorielle  •  1 631 Mots (7 Pages)  •  484 Vues

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A/ Questions

1/ Le premier texte est extrait des « Essais » de Montaigne. Il s’agit du texte « De l’amitié » qui s’appuie sur une réflexion de l’auteur sur ce thème et la retranscrit sous la forme d’essai. Montaigne utilise une argumentation directe expose clairement sa thèse à l’aide d’arguments et d’exemples.

Le second texte est quant à lui extrait des « Fables » de La Fontaine et s’intitule « Les deux amis ». La Fontaine cherche à travers cet apologue à faire valoir ses idées via une fiction. Il s’agit donc d’une argumentation indirecte dans ce cas-ci.

Le troisième texte se nomme « Maximes et Réflexions diverses » de François de La Rochefoucauld. L’auteur se sert ici d’une argumentation directe dans ses maximes pour faire circuler son idée de manière brève et brillante. Il y expose clairement sa thèse qui est la superficialité de l’amitié.

2/ « De l’amitié » est fondé sur l’expérience de Montaigne à travers sa relation avec La Boétie. L’auteur ne cherche donc pas à imposer sa vision mais plutôt à engager une conversation avec le lecteur qui se rapproche plus de la délibération. Montaigne est d’ailleurs souvent dépassé par ses propos, ce qui laisse le lecteur établir son propre jugement face aux idées de l’auteur : « cela ne se peut exprimer » ou encore « Il y a, au-delà de tout mon discours et de ce que j’en puis dire particulièrement, ne sais quelle force inexplicable et fatale » ou bien « par quelque ordonnance du ciel ».

« Les deux amis » de La Fontaine cherche à atteindre les sentiments du lecteur et non pas sa raison. En effet, cet apologue n’induit aucune idée au lecteur de manière directe mais cherche à le persuader. L’auteur nous adresse par ailleurs la parole après le récit pour nous faire les louanges de la véritable amitié en nous rappelant qu’un ami « cherche vos besoins au fond de votre cœur ». Cela exprime bien le fait que La Fontaine vise nos sentiments à travers ce texte. 

François de La Rochefoucauld cherche à nous convaincre de ses idées dans « Maximes et Réflexions diverses ». Pour cela, il expose clairement ses idées à l’aide du présent de vérité générale : « L’amitié la plus désintéressée n’est qu’un trafic » et fait appel à notre raison grâce à un registre polémique. L’auteur utilise par exemple des métaphores dépréciatives pour critiquer l’amitié : « Ce que les hommes ont nommé amitié n’est qu’une société, qu’un ménagement réciproque d’intérêts ».


B/ Exercice d’écriture

1/ Commentaire

        L’amitié est un thème qui a passionné de nombreux auteurs au cours du temps. En effet, elle a toujours représenté le la corde solide et sincère qui lie deux amis. Montaigne place l’Homme au centre de ses réflexions et consacre la majorité de sa vie à l’écriture de son œuvre des « Essais » dans laquelle il partage ses opinions d’un point de vue humaniste. Il base de plus tous ses écrits sur ses expériences personnelles. Le texte « De l’amitié » extrait des « Essais » décrit la relation tout à fait singulière que partageaient Montaigne et Etienne de La Boétie avant que ce dernier ne meure prématurément cinq ans après leur rencontre. Nous chercherons à comprendre comment Montaigne met en valeur l’amitié qui le liait à son ami à travers cet essai.  Nous analyserons ce qui rend cette relation si exceptionnelle mais aussi fatale avant d’observer la façon dont Montaigne exprime librement ses sentiments.

        Montaigne veut transmettre l’idée de son amitié hors-du-commun avec La Boétie ainsi que de la fatalité qui pèse sur cette dernière.

        Tout d’abord, l’auteur met en valeur l’intensité particulière de sa relation avec La Boétie. Nous remarquons un riche champ lexical du mélange : « s’entretiennent » (l3), « se mêlent » (l4), « confondent » (l4). Celui-ci permet à l’auteur d’insister sur la force de ses sentiments à l’égard de son ami. Montaigne utilise de plus une métaphore en référence à ce qui lie les vrais amis : « la couture qui les a jointes » (l5). L’auteur image ainsi l’idée de véritable amitié et le lien incassable qui se crée entre les personnes. Nous pouvons aussi souligner une allitération en « P » qui accentue la soudaineté et l’épanouissement de la relation entre Montaigne et La Boétie : « si promptement parvenue à sa perfection » (l17).

        Par ailleurs, l’amitié entre l’auteur et La Boétie possède selon Montaigne un caractère de prédestination. Nous relevons par exemple l’usage de l’imparfait dans le parallélisme de construction : « Parce que c’était lui ; parce que c’était moi. » (l7) qui donne au lecteur l’impression que le destin avait lié les deux amis depuis toujours. Montaigne se sert aussi du champ lexical du destin : « force inexplicable et fatale » (l9), « ordonnance du ciel » (l12), « par hasard » (l13) qui insiste encore une fois sur la fatalité qui l’a rapproché de La Boétie. L’adjectif « inexplicable » démontre même que cette prédestination semble étrange à Montaigne. Nous soulignons par ailleurs l’utilisation d’un parallélisme de construction à propos de la relation entre Montaigne et La Boétie : « Ayant si peu à durer, et ayant si tard commencé » (l18). Cela permet de rappeler la mort prématurée de La Boétie ainsi que les profonds regrets de Montaigne.

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