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L'excision

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Par   •  6 Février 2021  •  Compte rendu  •  1 289 Mots (6 Pages)  •  533 Vues

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Toutes les 4 minutes une femme est excisée.

C’est le cas de Nada Abdul-Maksoud, âgée de 12 ans.

Comme n’importe quelle jeune fille de son âge, Nada avait des rêves. Pourtant en janvier 2020, elle est décédée en Égypte dans une clinique privée près d’Assiout durant son excision d’une suite d’une hémorragie.

Si la mort de Nada a été possible c’est parce que la loi égyptienne interdit l’excision sauf prétexte médical fallacieux. En effet, en Égypte, il n’est pas tolérée que les petites filles soient mutilées à même le sol sans anesthésie mais si l’atrocité qu’est l’excision est pratiquée dans un lit d’hôpital alors c’est tolérable ?

Cependant, la constitution égyptienne du 15 janvier 2014 donne le droit dans son article 11 aux femmes d’être protéger contre toutes formes de violences, l’excision en faisant partie. De plus la loi 126 du 15 juin 2008 la criminalise.

Pour autant, l’Égypte a adopté une loi le 29 novembre 2016 qui restreint l’action des ONG dont celles qui luttent contre l’excision. Alors que l’Égypte met en place des lois pour combattre ce crime qu’est l’excision, des cas comme celui de Nada continuent d’exister et malgré cela toutes les 4 minutes, une femme est excisée.

Les souffrances qu’a vécu Nada vont à l’encontre de plusieurs articles de la DUDH dont l’article 5. Il est dit que : « Nul ne sera soumis à la torture, ni a des peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants »

A partir du moment où les cas comme celui de Nada continuent d’exister, nous pouvons nous demander pourquoi l’excision est-elle toujours présente et comment faire disparaître ce crime.

L’excision est une pratique qui consiste à l’ablation d’organes génitaux féminins. Cet acte de violence est un acte contre les femmes qui constitue un risque grave pour la santé physique et mentale des personnes touchées. Ces opérations sont souvent réalisés dans des lieux totalement insalubres, avec des objets coupants la plupart du temps inappropriés, sales et parfois même infectés. Cela inclut les rasoirs, les scalpels ou même les couteaux de cuisine. Cette pratique, fréquemment faite sans anesthésie, peut provoquer des douleurs intenses et par la suite des hémorragies ou des saignements qui peuvent provoquer la mort dans les cas les plus graves. Par la suite, toutes les filles ayant subi une excision garderont une trace de cette torture. Leur vie devient un calvaire à cause de conséquences incurables physiques ou mentales : incontinence, problème pour l’accouchement, infections chroniques, traumatisme, crise d’angoisse, dépression ou encore craintes de rapport sexuels, ce qui aurait dû être une source de plaisir est devenu l’une des pires choses qu’elles peuvent se permettre. Leur vie est bouleversée à jamais.

Vous rendez-vous compte à quel point un évènement de ce genre peut traumatiser à vie une personne ? Essayez donc d’imaginer ce que subissent ces filles lorsqu’elles se voient arracher un morceau d’elles-mêmes tout en se faisant violenter afin de les empêcher d’une quelconque rébellion. C’est le cas d’une jeune française excisée à 12 ans qui raconte avoir subit son expérience pendant ses vacances en Guinée : « Nous avons été excisées avec nos cousines chez notre grand-mère. Une femme nous a tenu les jambes, une seconde nous écrasait la poitrine pour nous empêcher de crier et une troisième tranchait à vif dans les chairs. Je n’oublierai jamais les cris, en particulier de ma sœur, qui depuis est handicapée mentale. »

 L’une des choses les plus compliquée à surmonter est non seulement la violence de l’acte mais également la trahison de ses proches qui sont les premiers responsables de ce crime.

On peut trouver de nombreux témoignages et de nombreuses alertes face à l’excision. Pourtant cette pratique est toujours d’actualité et des jeunes filles continuent d’être persécuter chaque jours. Comment cela s’explique ?

En réalité, ces pratiques relèvent de croyances fortement ancrées dans les mentalités et normes sociales. Le respect des coutumes et des traditions en constitue la principale raison. Ainsi, même lorsque les parents sont conscients des conséquences néfastes de la pratique, ils tendent à la perpétuer face à la pression sociale. Ne pas faire exciser les filles peut être vécu comme un déshonneur pour eux, une conséquence malheureusement perçue comme plus nuisible que les risques sanitaires. Mais au nom de quel honneur ? Quel honneur a-t-on de priver la femme de son bien-être et ce, à vie ? Un honneur d’une société ancrée dans des valeurs barbares et sanguinaires qui n’ont pour seul but que le contrôle de la femme ?

 En réponse à ces questions, certains invoquent des raisons sanitaires et d’hygiène, et considèrent les femmes non excisées comme « impures ». Ils estiment qu’il est nécessaire de couper les organes génitaux féminins afin de les rendre plus esthétiques. Ces arguments pour justifier cette pratique barbare sont infondés et dénués d’humanité. Comment peut-on penser ainsi ?

D’autres répondront qu’il faut procéder à l’ablation du clitoris pour contrôler la sexualité féminine en limitant leur désir sexuel, et ainsi préserver la virginité jusqu’au mariage et la fidélité conjugale. Privées du  droit de bien-être et de plaisir à quoi se résume leur intimité elle aussi bafouée ?

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