Analyse de l'évolution psychologique de Wiesler
Fiche de lecture : Analyse de l'évolution psychologique de Wiesler. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar yanousito • 16 Décembre 2020 • Fiche de lecture • 1 103 Mots (5 Pages) • 624 Vues
Lecture cursive
1.Partie objective :
L’œuvre de cette lecture cursive se nomme « Profession du père »de Sorj Chalandon, qui est paru en 2015.Il a reçu le prix du Meilleur roman 2015 par le parisien et aussi le prix du Style 2015.
Sorj Chalandon a bien évidement écrit d’autre livre comme : Le Petit Bonzi (2005), Une promesse (2006 – prix Médicis), Mon traître (2008), La Légende de nos pères (2009), Retour à Killybegs (2011 – Grand Prix du roman de l’Académie française), Le Quatrième Mur (2013 – prix Goncourt des lycéens).
Résumé :
Émile Choulans a douze ans en 1961. Il vit à Lyon – la ville est reconnaissable, même si elle n’est jamais nommée – dans un appartement étroit, entre son père et sa mère. Émile est un collégien aux résultats médiocres, il n’aime que le dessin. Il est asthmatique. Chez les Choulans, on ne reçoit jamais personne, on ouvre rarement les volets. La mère travaille dans une compagnie de transports, rentre à l’appartement le soir, épluche des légumes, parle peu. Son refrain est « tu sais comment est ton père » lorsqu’elle s’adresse à son fils. Le père est étrange, il raconte à son fils sa vie tumultueuse : il a été pasteur protestant, professeur de judo, parachutiste. Il déploie les symboles de son passé sur la plage arrière de sa voiture, un béret rouge, un kimono serré dans sa ceinture noire. Lorsque son fils doit remplir la fiche de renseignements pour l’école, nom, prénom, adresse, date de naissance, profession du père – on ne demande pas celle de la mère… – il ne sait que répondre.
« À la maison, nous n’avions pas le droit de parler du métier de papa.
– Ça ne regarde personne, disait-il
[…]
Quand je partais le matin, il dormait. Le soir, il était parfois en pyjama.
– Il est fatigué, disait ma mère ». (P. 55)
Jusqu’à l’entrée en collège d’Émile, où le père hurle : « Écris la vérité : “Agent secret.” Ce sera dit. Et je les emmerde ». (P. 57)
Avoir un père aux carrières si divers, inhabituelles, pourrait provoquer de la fierté de la part du fils. Mais le père n’est pas seulement mystérieux, il est colérique, violent. Les coups de ceinture et de martinet pleuvent. André Choulans est à la fois l’ogre des contes et l’auteur des histoires. Car, bien entendu, il n’est pas plus pasteur protestant qu’agent secret. Il est mythomane, jusqu’à la folie. Mais cela, son fils de douze ans ne peut l’envisager, le comprendre, le déduire. Le petit Émile est terrifié et fasciné par son père. Profession du père : bourreau et héros.
Émile a douze ans, donc, en 1961, lorsqu’André Choulans rentre chez lui en criant « C’est la guerre ! » (P. 15). Un petit nombre de généraux en retraite, à Alger, a tenté un coup d’État. Le père, plus encore qu’à l’accoutumé, entre en fureur. Il ordonne à son fils d’aller écrire sur les murs de la ville le nom de Salan, et le gamin s’exécute. C’est une mission qui lui a été confiée. La première. Il devra ensuite déposer des lettres dans la boîte d’un député, de nuit, sans se faire voir. Et puis, le père explique au fils qu’ils vont tuer De Gaulle.
La majeure partie du roman est centrée sur cette entreprise folle : tuer le général. Émile embarque dans l’aventure un camarade de classe, un nouveau, un rapatrié sûr de lui et déboussolé. Le fils met ses pas dans les pas de son père en recrutant son camarade Luca : il s’agit de rendre tout cela crédible, de fabriquer de fausses cartes d’agents secrets, de simuler que l’on parle du complot avec des gens de l’ombre quand on se penche à la portière d’une voiture noire sous un faux prétexte. Ce qui devrait être un jeu, une invention d’enfants comme on joue aux gendarmes et aux voleurs, prend des allures bien différentes. Émile doute et ne doute pas des intentions de son père. Il est incapable de regarder la situation en face – et sa mère ne l’aide jamais, se tait ou soupire, sans intervenir – parce qu’il ne peut pas déboulonner la statue du père. Mon père, le héros. Le chef. Celui qui sait, ordonne, commande. Celui qui ment, bien sûr, mais c’est inconcevable, malgré les petites preuves découvertes jour après jour. Celui qui cogne, aussi. Qui cogne fort. Qui méprise, humilie. Il faut obéir.
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