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C'est de l'art

Rapport de stage : C'est de l'art. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  28 Janvier 2016  •  Rapport de stage  •  430 Mots (2 Pages)  •  627 Vues

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«Ils ont frappe fort dans mon cou, pour que je m'incline »

Ils sont des centaines, parfois des milliers, confortablement installes sur les tribunes, et ils m'encerclent. Ils sont humains. Je suis taureau. Ils sont maitres. Je suis prisonnier. Et ils rient.

C'est une tradition, c'est de l'art, répliquent-ils a toutes personnes humaines tentant de protéger notre cause. Mais au nom de quelle tradition, de quel art peut on concevoir la souffrance d'un individu, animal ou non ? Cette douleur, ce sang, et cette agonie donnée en spectacle, comment cela peut il être accepte ? Et surtout comment cela peut il être apprécié ? Dans un siècle ou torture et peine de morts on été abolies, pourquoi nous, serions victimes des deux a la fois, dans le seul et unique but de divertir ?

Cette pratique dont la visee n'est autre que de vous plaire et de vous faire rire, inclut la souffrance de l'un des notres, au centre de votre arene. On nous fait courir a droite, a gauche, devant, derriere, on veut nous faire perdre la tete. Pendant que vos majorettes de toreador secouent un foulard rouge, rouge sang. Sous l'ensemble de vos regards on nous humilie et on nous moque. Puis on nous poignarde, on souffre et vous souriez.

Cette ultime danse, funèbre et sanglante, ne peut être considérée comme un art. Elle peut l'inspirer, soit, mais c'est une injure de comparer ce ballet de la mort a une danse de la joie.

Nous ne sommes pas danseurs, nous sommes torturés. Ils ne sont pas chorégraphes, ils sont bourreaux. Nous entendons a tout va que nous sommes dans l’ère du progrès et de l’évolution, mais depuis le XVIe siècle, tout n'a pas change finalement. En effet, Montaigne disait «Je n'ai pas pu voir seulement sans déplaisir poursuivre et tuer une bête innocente, qui est sans défense et de qui nous ne recevons aucun mal », cette vantardise est donc usurpatrice. Suite a de nombreux débats et combats, la torture humaine a été abolie. Il est temps qu'il en soit de même pour nous autres, taureaux, objets de vos divertissements. Ces lames qui s'enfoncent au plus profond de notre chair et qui entraine chez vous fierté et applaudissements, est-ce autre chose qu'une forme de question ou de supplice de la roue finalement ? Nous sommes animaux, nous vous sommes inférieurs, vous avez le don de la parole, ce que nous n'avons pas. Mais ce n'est clairement pas ce qui vous rend plus humains au fond. Cet esprit de voyeurisme perpétuel vous rend plus bestiales que nous autres et que n'importe laquelle des espèces.

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